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Actu Maroc

Fermeture du GME : l’Algérie jette la pierre au Maroc


Dimanche 7 Novembre 2021

Alors qu’il a justifié la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe par « des pratiques à caractère hostile » du Maroc, Alger, mise sous pression au parlement européen, vient d’en rejeter la responsabilité sur Rabat.



L’Algérie a réagi à un communiqué du président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb, Andrea Cozzolino, qui a fait part de « sa grave préoccupation » après la décision d’Abdelmadjid Tebboune de ne pas reconduire le contrat expiré le 31 octobre. L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles a rejeté cette fois la faute sur le Maroc.
« Le renouvellement de l’accord sur l’exploitation du gazoduc nécessitait l’ouverture de nouvelles négociations depuis une année », indique Mohammed Haneche, cité par l’agence officielle APS, qui poursuit : « Or, si l’Algérie et l’Espagne ont émis le vœu de négocier cette possibilité, le Maroc n’a donné aucune indication claire sur sa volonté de renouveler cet accord jusqu’à la mi-août 2021, amenant ainsi l’Algérie à envisager une solution alternative pour maintenir ses engagements contractuels avec l’Espagne ».
« Il est donc injuste et inapproprié de rejeter de manière péremptoire la responsabilité au non-renouvellement de l’accord sur le gazoduc sur l’Algérie », déplore l’ambassadeur, qui affirme que l’Algérie entend assumer ses engagements avec « le seul partenaire espagnol ».
« L’accord portant construction et exploitation du gazoduc Maghreb-Europe a été signé pour une durée normale de 25 ans expirant le 31 octobre 2021 », rappelle-t-il, indiquant que, durant cette période, « plus de 270 milliards de mètres cubes de gaz ont été livrés à l’Espagne et au Portugal », et que le royaume « a acheté peu de quantité de gaz, se contentant surtout de prélever ses droits de passage, à savoir 7 % des quantités transitant par le territoire ».
Esquivant une question sur l’éventualité d’une augmentation des prix, le diplomate a annoncé qu’il « serait erroné de considérer que l’Algérie veuille augmenter les prix, sachant que le marché méditerranéen est très ouvert du fait de la présence de fournisseurs comme les États-Unis d’Amérique ou le Qatar ».
Andrea Cozzolino avait rappelé, dans un communiqué publié le 03 novembre, que « cet accord d’approvisionnement concerne directement, non seulement le Maroc, mais aussi l’Union européenne. », « Quelles que soient les raisons qui ont motivé une telle décision, l’utilisation de l’approvisionnement en gaz comme moyen de pression ne saurait constituer une solution appropriée. Ceci est particulièrement vrai dans la période actuelle de forte tension sur les prix de l’énergie, lorsque ce sont les citoyens européens qui risquent d’en faire les frais », a-t-il ajouté, appelant le gouvernement algérien « à reconsidérer cette décision et à reprendre la voie du dialogue ».

L’Algérie se contredit

La nouvelle version algérienne contredit le communiqué d’Abdelmadjid Tebboune qui avait justifié, le 31 octobre, la fermeture du gazoduc par « des pratiques à caractère hostile du Royaume marocain à l’égard de l’Algérie ». Alors que deux mois plus tôt le Maroc s’était prononcé, par la voix de la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, en faveur de son maintien.
« C’est notre volonté, telle que nous l’avons exprimée verbalement et par écrit, publiquement et dans les discussions privées, toujours avec la même clarté et la même constance », avait affirmé Benkhadra.