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Actu Maroc

Fermeture des hammams : La grogne des professionnels ressurgit


Rédigé par Siham MDIJI Mercredi 4 Août 2021

Impactés plus que jamais, les professionnels des hammams ont été, encore une fois, surpris par la décision du gouvernement de durcir les mesures restrictives.



Compte tenu des contraintes inhérentes à la situation sanitaire jugée « inquiétante », suite au variant Delta qui est beaucoup plus contagieux que la souche originale, le gouvernement a décrété un retour aux restrictions strictes, notamment en ordonnant aux professionnels des hammams de fermer leurs salles d’eaux à leur clientèle. Une décision « subite » affectant lourdement ce secteur qui a déjà eu une grande part du « gâteau » rapport aux restrictions et fermetures.

Contactés par nos soins, le président de l’Union générale des entreprises et des professions (UGEP), Ahmed Afilal El Alami Idrissi, a indiqué que « cette mesure inattendue vient mettre de l’huile sur feu au moment où certains professionnels commencent à peine à regagner leur vie et à sortir, petit à petit, d’une crise sanitaire qui perdure jusqu’à nos jours ».

L’Exécutif épinglé par l’UGEP

Tout en pointant du doigt ladite décision du gouvernement El Othmani, qui n’est ni bénéfique pour les professionnels ni pour les citoyens, M. Afilal a regretté le fait que les efforts entrepris par l’UGEP soient tombés à l’eau après plus d’une année de combat en faveur de la réouverture des hammams, précisant que « l’Exécutif n’est pas courageux, n’a pas de visibilité et ne fait que cafouiller depuis le début de la crise sanitaire ».

« Ce sont les ouvriers, dont les « kessal » et « tyaba », qui seront touchés de plein fouet du fait que nombreux vivent dans la précarité totale et s’occupent de familles nombreuses », a-t-il déploré.

Indigné, notre interlocuteur a souligné que « nous avons demandé à ce qu’une enquête soit ouverte afin de déterminer le nombre des personnes ayant contracté le Covid-19 au sein des bains maures », précisant qu’« aucun cluster n’a jamais été détecté dans un hammam ».

Des promesses, que des promesses !

Où sont les aides financières promises aux employés des hammams traditionnels par le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et des relations avec le parlement, Mustapha Ramid ? Le président de l’UGEP a soutenu que « rien n’a été concrétisé », donnant l’occasion à plusieurs professionnels de travailler dans « la clandestinité » pour subvenir à leurs besoins primaires.

« Il est vrai qu’il est complexe de parvenir à un équilibre entre le redémarrage d’un certain nombre de secteurs économiques et sociaux et à la maîtrise de l’évolution de la situation épidémiologique, mais nous ne pouvons pas délaisser ces travailleurs que l’UGEP a toujours soutenus », a-t-il fait remarquer.

Pour trouver une issue à ce problème qui menace ce secteur qui fait partie intégrante de la culture et de la vie quotidienne des Marocains, il a fait savoir que « les membres du bureau exécutif vont bientôt se réunir afin de discuter de la situation alarmante de ces gens qui sont dorénavant délaissés par le gouvernement ».
 
S.M

Repères

Les professionnels haussent le ton
Les professionnels des hammams n’ont « jamais » été satisfaits du rétropédalage du gouvernement concernant les décisions « subites » de fermeture de leur lieu de travail. Quelques mois auparavant, ils se sont vus dans l’obligation d’organiser des sit-in pour mettre en avant leurs doléances qui n’ont pas été prises en considération malgré les conséquences enregistrées sur les travailleurs. « Nos revendications sont tout à fait légitimes », avait indiqué M. Afilal, ajoutant que « aucun cluster n’a jamais été enregistré dans un hammam ».
Indemnisation des travailleurs des hammams
Le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme et des relations avec le parlement, Mustapha Ramid, avait indiqué, en février dernier, que les employés des hammams seront indemnisés pour perte d’emploi. Ces employés seront recensés en vue de les indemniser pour les dommages subis à cause de la fermeture de leur lieu de travail, a précisé Ramid en réponse à une question à la Chambre des représentants sur « la fermeture des hammams traditionnels ».