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Actu Maroc

Face à Borell, Nasser Bourita alerte contre le harcèlement juridique et médiatique du partenariat euro-marocain


Rédigé par Anass MACHLOUKH Jeudi 5 Janvier 2023

En visite au Maroc, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, est venu consolider le partenariat entre l’UE et le Royaume sans éluder les questions qui fâchent. Détails.



Il n’échappe à personne que le partenariat entre le Maroc et l’Union Européenne est tellement solide que les vicissitudes politiques et les divergences de conjoncture ne sauraient altérer. Crises diplomatiques avec l’Espagne et l’Allemagne, remise en cause de l’accord commercial et celui de pêche, appel à la reconnaissance de la marocanité du Sahara… Plusieurs pommes de discorde ont noirci le ciel des relations Maroc-européennes. 

Toutefois, Rabat et Bruxelles ont su, jusqu’à présent, préserver leur coopération, en dépit des orages qui ont eu lieu ces dernières années. La dernière visite de la présidente de la Commission Européenne, Ursula Von der Leyen, a jeté les fondements du nouveau «Partenariat euro-marocain de Prospérité Partagée». Un partenariat tourné vers l’avenir puisqu’il est centré sur la transition numérique et les énergies renouvelables. 

Maintenant, c’est le tour du Haut représentant de l’Union Européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et Vice-président de la Commission européenne (HRVP), Josep Borrell, de poursuivre le travail. Ce dernier s’est rendu, le 5 janvier, au Royaume dans le cadre d’une visite de travail lors de laquelle il a rencontré plusieurs responsables marocains, en commençant par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qu’il a visité au siège de la Primature.

Les échanges ont été cordiaux, à en croire le communiqué publié à l’issue de leur réunion et qui a fait l’éloge du partenariat bilatéral qui n’a eu de cesse de progresser au fil des années précédentes. En témoigne le niveau des échanges commerciaux qui a triplé en 10 ans (45 milliards d’euros).

De la Primature, le Chef de la diplomatie européenne a pris le chemin vers le ministère des Affaires étrangères où il a retrouvé son homologue marocain, Nasser Bourita, avec lequel il s’est longuement entretenu. Le face à face a été convivial après que les deux hommes aient eu, en septembre dernier, un duel verbal par médias interposés lors de la sortie médiatique malencontreuse du Chef de la diplomatie européenne au sujet du Sahara marocain.

Le diplomate espagnol, rappelons-le, avait tenu des propos jugés déplacés. Il avait évoqué, en se confiant à un média espagnol, le soi-disant droit “des populations sahraouies pour décider de leur avenir». Des propos regrettés par Nasser Bourita qui les a qualifiés de “lapsus”.

Sur ce point, Josep Borell n’a pas fait de déclaration et a plutôt préféré ne pas répondre aux questions des journalistes lors de la conférence de presse conjointe avec Bourita, où il a réitéré la position traditionnelle de l’Union Européenne qui s’aligne sur le processus onusien en ce qui concerne l’affaire du Sahara.

Borell a, cependant, loué les efforts du Maroc pour parvenir à une solution, sans oublier de faire une déclaration élogieuse du partenariat euro-marocain. «Le Maroc est un pays qui m’est particulièrement cher», a-t-il dit, ajoutant que l’UE considère le Royaume comme l’un des pays les plus dynamiques et les plus proches du vieux continent. Aussi Borell s’est-il félicité du fait que les deux tiers du commerce extérieur du Maroc se fassent avec l’UE qui demeure, selon lui, un pourvoyeur important des investissements. «Un palmarès difficile à surmonter», s’est-il félicité, rappelant que le partenariat euro-marocain se renforcera sur le plan sécuritaire avec de nouvelles initiatives qui auront lieu prochainement.

Le message clair et sans équivoque de Bourita
 
De son côté, le chef de la diplomatie marocaine s’est montré clair en soulignant la nécessité de protéger ce partenariat contre ce qu’il a appelé un harcèlement juridique permanent et des campagnes médiatiques successives, émanant de personnes et de structures dérangées par l’affirmation du Maroc comme acteur régional. Là, Bourita a fait allusion aux campagnes de dénigrement dont a été victime le Maroc au sein du Parlement européen et dans les cercles médiatiques, dont le scandale de corruption au Parlement européen auquel certains médias européens tentent d’associer le Maroc sans fondement. Josep Borell n’a pas manqué de soulever cette question en qualifiant les accusations de corruption de «graves», sans citer le Maroc.

A cela s’ajoutent les tentatives inlassables des lobbys du polisario en Europe pour remettre en cause les accords de coopération économiques auprès des tribunaux européens. Par ailleurs, le chef de la diplomatie marocaine s’est félicité que l’année 2023 soit commencée avec la visite de Borell qui, a-t-il déclaré, couronne un «ballet diplomatique continu». Allusion faite aux nombreuses visites des responsables européens au Maroc, dont la présidente de la Commission et son vice-président, Franz Timmermans. 

En définitive, le chef de la diplomatie européenne vient avec un objectif clair : consolider les acquis et préparer le terrain pour la mise en œuvre du «Partenariat euro-marocain de Prospérité Partagée», qui s’articule autour de quatre Espaces (politique et sécurité ; économie ; valeurs ; connaissances) et deux axes horizontaux (Environnement et Migration). L’Europe, rappelons-le, voit en le Maroc un pourvoyeur d’énergie verte que l’UE convoite inlassablement dans sa volonté de décarboner son économie dans les années à venir. Raison pour laquelle il a été procédé à la signature d’un Partenariat Vert, le premier du genre conclu par l’UE avec un pays de son voisinage Sud. Aussi, ce partenariat est-il accompagné, en parallèle, de discussions sur un Partenariat Numérique. 

Là, l’UE, dans le cadre de son projet «Global Gateway», s’est montrée très généreuse en débloquant une enveloppe financière de 1,2 milliard d’euros au profit du Royaume afin de développer les énergies renouvelables, l’hydrogène et financer la transition numérique. Par ce geste, les Européens, en sus de vouloir tirer profit du potentiel énergétique du Royaume qui compte lancer une offre 100% nationale d’hydrogène, entendent concurrencer le projet chinois des Routes de la Soie auquel adhère le Maroc, qui n’a eu de cesse de développer sa coopération économique avec la Chine. 

Anass MACHLOUKH









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