Habiter la terre n’est pas habiter sur Terre. Ainsi sentons-nous l’approche sol-air de l’artiste qui suinte avec la rugueuse matière qui est désormais sienne, après le métal, la céramique, le bois ou la porcelaine avec lesquels elle a dû faire corps. Son regard ? Sec et juste. «Une détermination à s’imposer hors des codes, à s’affirmer en roue libre, à crier le désaccord avec élégance et fermeté.
L’approche est parfois ombrageuse, souvent revendicative et intransigeante. Que devons-nous en tirer ? Une intéressante qualité créative, une force fragile de la remise en cause. Elle questionne l’eau, la terre et le feu. Les matériaux utilisés par Fatiha Zemmouri se substituent à un langage où les langues se confondent, où une même clé prétend ouvrir toutes les portes. Elles peuvent, en revanche, buter sur l’incompréhension de ceux qui croient avoir tout compris. Chez l’artiste, il n’y a pas de plan d’attaque, encore moins de plan de retrait.
Elle s’immerge dans un territoire hostile dans lequel elle doit s’armer des quatre nages pour fouler ensuite un sol qui la charrie jusqu’à l’aimance», disions-nous d’elle il y a quelques temps lorsqu’elle nous a éblouis en gravant ses oeuvres dans ce bel espace marrakchi qu’est Le Comptoir des Mines Galerie.
Philosophie habitant l’être
Cette nouvelle mise à nu, dans le même endroit, est une solide preuve d’un regain de force et d’une magistrale maturité créative. La terre est matrice, bouleversante de connotations, sagement criante face au dédain abusant. Et ceci en renvoi à cette ultime demeure : la terre qu’on piétine au quotidien est une fine matière dont la philosophie habite l’être, humain de surcroît.
L’ami et mystique journaliste Adil Hajji traverse, aérien, l’oeuvre de Zemmouri, disant sagement et en substance ceci dans le catalogue de l’exposition : «(…) Etrangement, l’eau, invisible, a rempli une fonction alchimique et spirituelle essentielle dans le processus créatif. C’est d’elle, fertile et régénérante, qu’a dépendu la renaissance de la terre sous forme de boue, de pâte, puis de matière à sculpter. Il est remarquable que dans ce vase philosophal élémentaire, Fatiha Zemmouri soit parvenue à une telle harmonie et à donner forme à une symbolisation aussi variée et aussi puissante : géométrisation d’une terre labourée et pacifiée en écho aux souffrances que l’homme lui inflige, allégorie du soin et du souci de la terre (…) noces de l’eau et de la terre…» Décidément ! Fatiha qui intitule son exposition «Habiter la terre» prend ce sol par la gorge en attendant qu’il lui avoue tout, muet soit-il.
L’approche est parfois ombrageuse, souvent revendicative et intransigeante. Que devons-nous en tirer ? Une intéressante qualité créative, une force fragile de la remise en cause. Elle questionne l’eau, la terre et le feu. Les matériaux utilisés par Fatiha Zemmouri se substituent à un langage où les langues se confondent, où une même clé prétend ouvrir toutes les portes. Elles peuvent, en revanche, buter sur l’incompréhension de ceux qui croient avoir tout compris. Chez l’artiste, il n’y a pas de plan d’attaque, encore moins de plan de retrait.
Elle s’immerge dans un territoire hostile dans lequel elle doit s’armer des quatre nages pour fouler ensuite un sol qui la charrie jusqu’à l’aimance», disions-nous d’elle il y a quelques temps lorsqu’elle nous a éblouis en gravant ses oeuvres dans ce bel espace marrakchi qu’est Le Comptoir des Mines Galerie.
Philosophie habitant l’être
Cette nouvelle mise à nu, dans le même endroit, est une solide preuve d’un regain de force et d’une magistrale maturité créative. La terre est matrice, bouleversante de connotations, sagement criante face au dédain abusant. Et ceci en renvoi à cette ultime demeure : la terre qu’on piétine au quotidien est une fine matière dont la philosophie habite l’être, humain de surcroît.
L’ami et mystique journaliste Adil Hajji traverse, aérien, l’oeuvre de Zemmouri, disant sagement et en substance ceci dans le catalogue de l’exposition : «(…) Etrangement, l’eau, invisible, a rempli une fonction alchimique et spirituelle essentielle dans le processus créatif. C’est d’elle, fertile et régénérante, qu’a dépendu la renaissance de la terre sous forme de boue, de pâte, puis de matière à sculpter. Il est remarquable que dans ce vase philosophal élémentaire, Fatiha Zemmouri soit parvenue à une telle harmonie et à donner forme à une symbolisation aussi variée et aussi puissante : géométrisation d’une terre labourée et pacifiée en écho aux souffrances que l’homme lui inflige, allégorie du soin et du souci de la terre (…) noces de l’eau et de la terre…» Décidément ! Fatiha qui intitule son exposition «Habiter la terre» prend ce sol par la gorge en attendant qu’il lui avoue tout, muet soit-il.
A.H.