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Actu Maroc

Etude de M.S.IN : Le Maroc, une économie résiliente malgré un contexte mondial perturbé


Rédigé par A. CHANNAJE Dimanche 18 Février 2024

Dans son nouveau bulletin de conjoncture, M.S.IN indique que l’économie marocaine a montré sa résilience en 2023 malgré un contexte mondial perturbé.



En dépit du contexte mondial perturbé (inflation élevée, tensions géopolitiques, conditions climatiques difficiles et problèmes d'approvisionnement), l’économie marocaine a montré de la résilience, en affichant un taux de croissance de 2,7% en 2023 après un taux de 1,3% enregistré en 2022. C’est ce qui ressort du bulletin de conjoncture économique marocaine, fraîchement publié par M.S.IN.
 
« Une croissance soutenue par une hausse de la valeur ajoutée agricole de 5%, sachant que hors agriculture, l'activité aurait évolué au même rythme (+2,5%), tirée principalement par les services non marchands », explique la société de Bourse. 
 
Les résultats préliminaires relatifs aux échanges extérieurs à fin décembre 2023, font ressortir un recul de 2,9% des importations, à 715,7 milliards de dirhams, et une légère hausse de 0,2% des exportations à 429,3 milliards de dirhams à fin décembre 2023. 
 
Le déficit commercial s’est, en conséquence, atténué de 7,3% à 286,4 milliards de dirhams à fin décembre 2023 contre 308,8 milliards de dirhams à fin décembre 2022. Le taux de couverture, quant à lui, gagne 1,9 point. 
 
Toujours selon M.S.IN, la contraction des importations a été essentiellement tirée par l’allégement de la facture énergétique de 20,4%. 
 
Cette évolution fait suite, en grande partie, à la baisse des importations du gas-oil et fuel-oil de 18 240 MDH. Cette évolution, certes favorable, est tributaire au recul des prix de -17,9% conjugué à la baisse des quantités importées de 7,3%. 
 
L’électronique et l’automobile en tête des ventes à l’export
 
S’agissant des exportations, poursuit la même source, celles de phosphate et de ses dérivés ont accusé un repli de 34,1%, soit 76,1 milliards à fin décembre 2023 contre 115,5 milliards de dirhams une année auparavant. Cette baisse concerne les ventes des engrais naturels et chimiques (-30,7%), celles de l’acide phosphorique (-43,5%) et celles des phosphates (-38%). 
Quant aux expéditions du secteur de «l’agriculture et agroalimentaire », elles ont connu un léger repli de 0,1% des ventes de l’agriculture, résultat d’une quasi-stabilité des exportations agricoles et d’une baisse de 1,8% de celles de l’industrie alimentaire. 
 
A l’inverse, les ventes du secteur automobile ont affiché une progression de 27,4% à 141 763 MDH à fin décembre 2023, traduisant des accroissements de +12.480 MDH pour le segment de la construction, de +11.326 MDH pour celui du câblage. 
 
Dans le marché national,les ventes automobiles s’élèvent à 161.504 unités à fin décembre 2023, en légère hausse de 0,1% par rapport à fin décembre 2022. 
 
Les ventes du secteur du « textile et cuir » se sont également inscrites en hausse de 5%. Une évolution qui est attribuable à la hausse des ventes des vêtements confectionnés (+6,9%) et des articles de bonneterie (+5,4%). 
 
En ce qui concerne les ventes du secteur de l’électronique et électricité, elles ont augmenté de 28,4% atteignant 23 869 MDH à fin décembre 2023 contre 18 588 MDH à fin décembre 2022. 
 
S’agissant du secteur du BTP, les ventes de ciment à fin décembre 2023 ont enregistré 12.511.000 tonnes, contre 12.487.000 tonnes pour la même période en 2022, soit une légère hausse de 0,2%. Quant au financement des opérations immobilières, les crédits immobiliers ont enregistré une progression de 1,2% à fin décembre 2023 à 303,6 milliards de dirhams, soutenus par le bon comportement des crédits à l’équipement (+10,2%) et ceux alloués à l’habitat (+1,9%). 
 
L’investissement booste la demande intérieure 
 
La demande intérieure, quant à elle, aurait retrouvé plus de ressorts depuis le troisième trimestre 2023, après s’être infléchie de 0,1% en moyenne pendant les deux premiers trimestres de l’année. Ce revirement de tendance aurait été tiré par la dynamique de l’investissement. Les dépenses de consommation des ménages seraient restées modérées, affichant une progression de 0,9%, au lieu de 2% en moyenne par trimestre entre 2015 et 2019. 
Les dépenses des ménages auraient été dopées par l’amélioration des revenus extérieurs et par la hausse des transferts publics, ciblant en particulier les plus vulnérables et ceux touchés par les effets du séisme d’Al-Haouz. 
 
La consommation des administrations publiques aurait, pour sa part, augmenté de 3,9%, au lieu de +3,8% un trimestre auparavant. 
 
Comparé au même mois de l’année précédente, le rythme de progression de l’indice des prix à la consommation (IPC) continue de baisser, d’un mois à l’autre, pour atteindre +3,4% en décembre 2023, après le pic de 10,1% en février. Cette évolution est attribuable à la hausse de 6,7% de l’indice des produits alimentaires et de 1% de l’indice des produits non alimentaires. Pour les produits non alimentaires, la forte hausse a été observée au niveau de la rubrique « restaurants et hôtels », soit +4,2%, et la forte baisse a concerné celle des « loisirs et culture », soit -0,8%. Pour les produits non alimentaires, la forte hausse a concerné principalement les « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ». 
 
Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs publics, aurait connu une hausse de 0,2% au cours du mois de décembre 2023 par rapport au mois précédent et de 5,9% en 2023 par rapport à l’année 2022. 
 
Le déficit budgétaire s’allège
 
Par ailleurs, la situation de la finance publique fait ressortir, à fin décembre 2023, un déficit budgétaire de 73,7 milliards de dirhams, contre un déficit de 76,3 milliards de dirhams un an auparavant. En effet, les recettes ordinaires ont enregistré une hausse de 10,6% par rapport à la même période de l’année 2022, dont 5,4% au titre des recettes fiscales et 41,1% au titre des recettes non fiscales. 
 
Les dépenses ordinaires, quant à elles, se sont inscrites en hausse de 5,6% par rapport à la même période de l’année 2022, en raison de la hausse de 8,2% des dépenses de biens et services et de la hausse de 15,8% des charges en intérêts de la dette, tandis que celles de compensation se sont allégées de 13,3% des charges de compensation, ainsi que de +4,3% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. 
 
La dynamique des crédits bancaires se poursuit
 
Sur le plan monétaire, les crédits bancaires ont enregistré une progression de 5,2% à fin décembre 2023 par rapport à la même période un an auparavant, pour atteindre 1114,5 milliards de dirhams. Cette évolution a concerné, notamment, les crédits à l’équipement (+10,2%), les crédits à l’immobilier (+1,2%) et les crédits à la consommation (+0,4%). 
 
De leur côté, les créances en souffrance ont bondi de 4,9% à 93,2 milliards de dirhams par rapport au décembre 2022 en raison notamment de la montée des incertitudes. 
 
Les prévisions économiques 2024
 
Dans ce document, la société de bourse M.S.IN s’est focalisée enfin sur les dernières prévisions économiques établies par les principales institutions nationales et internationales pour l’économie nationale en 2024.
 
Le FMI anticipe ainsi un taux de croissance de 3,6% en 2024. La Banque Mondiale prévoit, quant à elle, une croissance de 3,1% cette année et 3,3% en 2025. De son côté, Bank Al-Maghrib prévoit désormais une croissance du PIB de 3,2% pour l’année 2024 sous l’hypothèse d’une récolte moyenne de 58,35 millions de quintaux, avant de progresser à 3,4% en 2025. En outre, l'OCDE indique que la croissance du PIB du Maroc devrait se redresser pour s'établir à 3,6% en 2024, puis à 3,8% en 2025. 
 
 

Le Maroc gagne 5 places dans le NECI

Le Maroc est classé 30ème dans le National entrepreneurial contexte index- NECI (Indice national du contexte entrepreneurial) du Global Entrepreneurship Monitor (GEM), selon le rapport mondial GEM 2023/2024, récemment lancé à Casablanca.

En 2022, le Maroc s’est classé 35ème sur 51 économies et 39ème sur 50 économies en 2020. C'est dire que dans ce classement, le Royaume gagne cinq places par rapport à 2022 et neuf rangs par rapport à 2020.

Le GEM définit le contexte entrepreneurial d’une économie particulière en fonction de 13 caractéristiques, appelées les conditions-cadres de l’entrepreneuriat : Financement entrepreneurial, Facilité d’accès au financement entrepreneurial, Politique gouvernementale, Programmes gouvernementaux d’entrepreneuriat, Education entrepreneuriale à l’école, Education entrepreneuriale aux écoles supérieures, Transferts de recherche et développement, Infrastructure commerciale et professionnelle, Facilité d’entrée, Fardeaux et réglementations, Infrastructure physique et Normes sociales et culturelles.

Un bilan 2023 positif pour le marché financier

À l’instar des marchés boursiers internationaux, le marché boursier marocain s’est bien porté en 2023 et il a entamé un mouvement de rattrapage depuis le mois janvier 2023, en affichant une performance de 12,8% à 12.092,88 points, malgré un contexte économique marqué par des taux d’intérêt élevés et une inflation en repli après avoir atteint le sommet en début d’année.

Dans ce bulletin de conjoncture, les analystes de M.S.IN attribuent cette évolution positive, entre autres, au ralentissement de l’inflation après avoir atteint le sommet en début d’année, au niveau pluviométrique un peu mieux par rapport à celui enregistré lors de la campagne agricole 2021/2022, à la fin du cycle inédit de resserrement monétaire engagé depuis 2022 par les banques centrales,aux résultats semestriels des sociétés cotées qui ont affiché, hors IAM, une hausse 17% au titre du premier semestre 2023, et à l’attribution de l’organisation de la Coupe du Monde 2023 au trio Espagne-Portugal-Maroc.

M.S.IN indique, par ailleurs, que le chiffre d'affaires global de la cote casablancaise au titre des neuf premiers mois de l’année 2023 ressort en hausse de 5,3%, en atteignant 218,3 milliards de dirhams contre 207,3 milliards de dirhams durant la même période un an auparavant, soit 11,0 milliards de dirhams de chiffre d'affaires additionnel, soutenu principalement par la bonne dynamique du secteur bancaire.