Henry Kissinger était "l'une des voix les plus sûres et les plus écoutées en politique étrangère", a salué dans un communiqué l'ancien président américain George W. Bush. C'est peut-être l'hommage le plus symbolique de ce que représentait Henry Kissinger : un stratège particulièrement admiré par les "faucons" de son pays, dont l'action dans ce domaine fut loin d'être sans reproche.
Prix Nobel de la Paix en 1973 (et l'un des plus controversés), pour son action dans la résolution de l'interminable guerre du Vietnam, Henry Kissinger n'était pas un personnage unanimement célébré. Il y avait le Kissinger lumineux, celui qui a initié le rapprochement de son pays avec Moscou et Pékin dans les années 70, en pleine Guerre froide, celui considéré comme un grand sage de la géopolitique, dont toute la classe politique mondiale écoutait attentivement les conseils depuis plusieurs décennies.
Et il y avait le Kissinger plus sombre, celui du soutien au coup d’État de 1973, qui porta le dictateur Augusto Pinochet au pouvoir au Chili, la vente d'armes ayant permis l'invasion du Timor oriental en 1975 (qui a fait 200.000 morts).
Prix Nobel de la Paix en 1973 (et l'un des plus controversés), pour son action dans la résolution de l'interminable guerre du Vietnam, Henry Kissinger n'était pas un personnage unanimement célébré. Il y avait le Kissinger lumineux, celui qui a initié le rapprochement de son pays avec Moscou et Pékin dans les années 70, en pleine Guerre froide, celui considéré comme un grand sage de la géopolitique, dont toute la classe politique mondiale écoutait attentivement les conseils depuis plusieurs décennies.
Et il y avait le Kissinger plus sombre, celui du soutien au coup d’État de 1973, qui porta le dictateur Augusto Pinochet au pouvoir au Chili, la vente d'armes ayant permis l'invasion du Timor oriental en 1975 (qui a fait 200.000 morts).
Redoutable négociateur
Sans oublier la guerre du Vietnam, justement, où Henry Kissinger négociait en secret des négociations pour la paix, en parallèle avec les bombardements de Hanoï et l'extension du conflit au Cambodge, ce qui facilita la prise du pouvoir par les Khmers rouges.
Mais d'un côté comme de l'autre, impossible de ne pas reconnaître que Kissinger, redoutable négociateur, a marqué la politique étrangère américaine de la seconde moitié du XXe siècle. Sur la base d'un grand principe, celui de la "realpolitik", le pragmatisme froid où l'intérêt national passe avant tout, pour ce Juif allemand réfugié aux États-Unis à l'âge de 15 ans.
Régulièrement consulté, du temps où il était professeur puis directeur à Harvard, par les présidents démocrates John Kennedy et Lyndon Johnson, Henry Kissinger est entré en politique via Richard Nixon en 1969, qui le nomme conseiller à la sécurité nationale, puis secrétaire d’État. Il survivra à la crise du Watergate et restera aux Affaires étrangères sous Gerald Ford, jusqu'en 1977.
Il y initia la détente avec l'Union soviétique et le dégel des relations avec la Chine de Mao. C'est lui qui est à l'origine de la visite historique de Nixon à Pékin, en 1972, une étape importante de la normalisation des relations entre les deux pays.
D’après AFP