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Culture

Essaouira 2025 : le Festival Gnaoua renforce son ancrage africain et son ouverture internationale


Rédigé par Yassine Elalami le Mardi 6 Mai 2025

Du 19 au 21 juin 2025, Essaouira accueillera la 26e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde. Fidèle à sa vocation de dialogue musical et d’hybridation culturelle, l’événement s’annonce une fois encore comme un creuset de créativité où les traditions gnaouies dialogueront avec les rythmes contemporains venus d’Afrique, d’Europe et des Amériques.



Le concert inaugural donnera le ton de cette édition, en réunissant l’incontournable Maâlem Hamid El Kasri, figure tutélaire de l’art gnaoui, et la troupe sénégalaise Bakalama. Cette dernière, réputée pour ses performances ancrées dans les danses et percussions de l’Afrique de l’Ouest, apportera une intensité rituelle renforcée par les voix de la Marocaine Abir El Abed et de la Sénégalaise Kya Loum. Un ensemble prometteur où l’esprit de la transe s’ouvrira à de nouvelles formes expressives.
 
Parmi les autres moments forts annoncés, la rencontre entre Maâlem Houssam Gania — digne héritier du légendaire Mahmoud Gania — et le batteur américain Marcus Gilmore cristallise les ambitions du festival. Gilmore, dont le parcours l’a vu collaborer avec des figures majeures du jazz moderne comme Chick Corea et Esperanza Spalding, apportera à cette rencontre une dimension expérimentale. Ce dialogue intergénérationnel et transatlantique viendra inscrire la musique gnaoua dans une dynamique d’improvisation audacieuse et d’ouverture stylistique.
 
La scène essaouirie sera également le théâtre d’une autre création originale portée par Maâlem Mohamed Boumezzough. Celui-ci explorera de nouveaux territoires sonores en compagnie d’un ensemble éclectique mêlant jeunes talents marocains et musiciens internationaux. Ce projet réunira Aly Keïta, virtuose malien du balafon, Anas Chlih à la guitare, Tao Ehrlich à la batterie, Martin Guerpin au saxophone, Quentin Ghomari à la trompette et Hajar Alaoui au chant. Ensemble, ils chercheront à redéfinir les codes de la transe gnaoua à travers une fusion vivante de jazz, rythmes subsahariens et influences modernes. Une performance à haute valeur symbolique, incarnant l’esprit d’innovation du festival.
 
Dans la lignée de ses précédentes ouvertures vers la scène pop-soul — avec des artistes comme Ayo, Selah Sue ou Saint Levant — le Festival accueillera cette année le Nigérian CKay, figure montante de l’Afrobeat. Auteur du tube planétaire Love Nwantiti, ce chanteur, compositeur et producteur a su imposer un style personnel, l’Afro-Emo, à la croisée des musiques africaines, de la soul et de l’expression introspective. Ses six milliards de streams témoignent d’un impact mondial et d’un renouveau des esthétiques musicales africaines que le festival souhaite mettre en lumière.
 
Au-delà des performances artistiques, le Festival affirme aussi une volonté de structuration et de valorisation du patrimoine gnaoui. Après son partenariat avec le prestigieux Berklee College of Music, il s’associe désormais avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) pour créer une chaire universitaire dédiée à l’étude de la culture gnaoua. Cette initiative, inédite dans le paysage académique marocain, vise à inscrire cette tradition dans les sphères de la recherche, de la transmission et de la diplomatie culturelle.







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