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Sport

Entretien avec Dr Fatima Abouali, présidente de l’Agence Marocaine Anti-Dopage (AMAD) : « L’AMAD reconnue signataire du code mondial anti-dopage depuis janvier 2022 »


Rédigé par Mostafa YASSINE le Jeudi 10 Mars 2022



Le monde du sport a été éclaboussé par plusieurs scandales qui ont entaché son image durant les années 80 et 90 du siècle dernier. Que ça soit en cyclisme, athlétisme, haltérophilie ou en football, les images d’athlètes dopés ont secoué les différentes instances sportives à tel point qu’ils ont décidé de réagir. C’est ainsi que le Comité International Olympique (CIO) a décidé de réunir toutes les parties concernées par le fléau du dopage à Lausanne en 1999.

Cette première Conférence mondiale sur le dopage en sport a poussé les décideurs à la création d’une Agence Mondiale Anti-dopage (AMA) et qui a été opérationnelle dès les Jeux Olympiques de Sydney organisés en 2000. Cette lutte contre le dopage a été acclamée par tous les gouvernements et mouvements sportifs. Ils ont tous adopté et adhéré à la Convention internationale de l’UNESCO contre le dopage dans le sport.

Le Maroc a ratifié cette Convention en 2008 et depuis cette date, le combat a été long et difficile pour créer une Agence locale grâce au travail et dévouement à la cause de plusieurs personnalités.

Parmi ces personnes, on trouve Dr Fatima Abouali qui était médecin chef de Division de médecine du sport au ministère de la Jeunesse et des Sports et qui était impliquée dans cette lutte contre le dopage.

Pour éclairer l’opinion publique nationale et sensibiliser tous les intervenants dans le monde du sport, nous avons contacté la présidente de l’Agence Marocaine Anti-Dopage (AMAD), Dr Fatima Abouali, qui a bien voulu nous accorder l’entretien suivant :

- « L’Opinion Sport » : Un an après votre nomination en tant que présidente de l’AMAD, comment se présente la lutte contre le dopage ?

- Dr Fatima Abouali : Pour votre information, trois mois après cette nomination, l’AMAD a été officiellement créée le 13 janvier 2021 par la tenue de la première réunion de son Conseil d’administration composé de membres de calibres de compétences certes élevées et nommés par leurs départements et institutions conformément aux dispositions de l’article 24 de la loi 97-12 relative à la lutte contre le dopage dans le sport.

Cette création a coïncidé avec l’année olympique, l’AMAD avait la double lourde charge, d’un côté, il faut que le conseil d’administration approuve les outils de gestion pour permettre à l’AMAD d’être fonctionnelle, et d’un autre côté, il fallait répondre aux exigences des instances internationales en matière du nombre de contrôles par sport et par sportif permettant la participation aux JO de Tokyo, sans oublier les conditions de travail dictées par la pandémie et le nombre important de nos sportifs retenus à l’étranger par la pandémie.

L’AMAD a pu atteindre son objectif en exécutant le programme national antidopage 2021 qui a été validé par son Conseil d’administration en sous-traitant un certain nombre de prestations.

Ainsi, et pour revenir à la question, l’AMAD ne sera mise en place qu’après le recrutement d’un minimum de personnel et surtout les responsables des pôles. Cette procédure est en cours actuellement.


- Quelles sont les attributions et les pouvoirs de l’AMAD ?

- Voir les articles 19 et 20 de la loi 97-12 publiée dans le Bulletin Officiel.


- Quels sont les obstacles dans cette lutte ?

- Ils sont nombreux, mais le plus difficile des obstacles c’est le manque de l’information chez nos sportifs et leurs dirigeants, mais je crois la difficulté de la chose fait son charme, un bon programme d’éducation et de sensibilisation adapté à toutes les catégories de l’écosystème sportif ne peut qu’adoucir le chemin.


- Quelles relations vous entretenez avec l’AMA ?

- L’AMAD oeuvre pour tisser des relations professionnelles avec l’AMA, en répondant aux exigences de l’année passée, l’AMAD a été reconnue signataire du code mondial antidopage depuis janvier 2022, et elle a ses propres règles antidopage. L’AMAD fera l’objet de l’évaluation de conformité de l’AMA en mai 2022, et je vous laisse imaginer la course contre la montre que l’AMAD doit faire pour être prête à un tel challenge.


- Y a-t-il une coopération avec les fédérations sportives ?

- Pour réussir tout programme antidopage, il faut qu’il y ait une grande collaboration avec les fédérations sportives. L’année dernière, on a travaillé avec les règles antidopage du CNOM et on a collaboré au mieux qu’on a pu avec les fédérations ayant bénéficié du programme 2021 (Année spéciale démarrage / JO).

Cette année, et après validation des règles antidopage de l’AMAD, toutes les fédérations sportives sont invitées à une rencontre avec l’AMAD pour présentation de ces règles et leur adoption par les fédérations, et ce, le 16 mars 2022 au complexe de la jeunesse et de l’enfance à Bouznika à partir de 10h00.

 

 
Les attributions de l’AMAD
 
Selon la Loi 97-12, l’Agence Marocaine Anti-Dopage est chargée des missions suivantes :

-Préparer et exécuter le programme annuel des actions de contrôle antidopage dans le sport sous toutes ses formes ;

-Coordonner les actions de prévention et de lutte contre le dopage ;

-Proposer toute mesure de nature à permettre la prévention et la lutte contre le dopage ;

-Entreprendre des campagnes d’information, à travers tous les moyens possibles, afin d’informer le public et les intéressés des mesures législatives, réglementaires et fédérales prévues pour la lutte contre le dopage ;

-Assister les administrations et les fédérations, les associations et les sociétés sportives dans les mesures à prendre pour la prévention et la lutte contre le dopage ;

-Mettre un programme d’éducation, de formation et de sensibilisation, aussi bien pour les sportifs que pour le personnel encadrant, se rapportant aux effets négatifs du dopage sur l’éthique et les valeurs du sport, ses conséquences sur la santé, les droits et les devoirs du sportif à ce sujet et les voies et moyens d’éviter le recours au dopage dans la pratique et la compétition sportives ;

-Assurer le suivi des résultats des analyses des échantillons et des procédures de confirmation des résultats ;

-Statuer sur tous les dossiers à caractère disciplinaire relatifs aux affaires de dopage constatées lors ou en dehors des compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par les fédérations sportives conformément à la législation en vigueur ;

-Octroyer les autorisations à usage thérapeutique mentionnées à l’article 11 ci-dessus ;

-Reconnaitre la validité des autorisations d’usage à des fins thérapeutiques délivrées par les instances compétentes relevant d’un Etat partie à la convention internationale contre le dopage dans le sport ou par un organisme sportif international signataire du code mondial antidopage ;

-Participer aux études et recherches et au développement de la recherche scientifique en matière de lutte contre le dopage ainsi que les méthodes et moyens de sa découverte;

-Octroyer les certificats d’aptitude et d’agrément après la formation des agents de contrôle antidopage ; Coopérer avec les fédérations et les organisations sportives nationales et internationales et correspondre avec l’Agence mondiale antidopage ;

-Conclure des accords et conventions avec les organisations et les institutions internationales dans le domaine du contrôle et de lutte antidopage aux plans national et international ;

-Donner des avis sur les projets de textes législatifs et réglementaires se rapportant à la lutte contre le dopage ;

-Elaborer un rapport annuel relatif à ses activités et le transmettre à l’autorité gouvernementale compétente. Ce rapport devient public dès sa transmission à ladite autorité.
 







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