Nul ne doute que les mutations qu’a connues le monde ces dernières décennies ont profondément transformé les attentes en matière de capital humain sur le marché de l’emploi, et ont redéfini le rôle de l'Université. Celle-ci étant désormais appelée non seulement à offrir un savoir solide, mais aussi une formation de qualité en mesure de faciliter l’insertion professionnelle de ses lauréats dans un marché en constante évolution et toujours plus exigeant. Cependant, force est de constater que l’Université publique peine toujours à atteindre cette ambition, malgré les nombreuses stratégies mises en œuvre depuis le début des années 2000, dont la plus récente est la Vision stratégique 2015-2030.
En témoigne le niveau inquiétant du taux de chômage des diplômés, qui, bien qu’en légère baisse de 0,9 point, passant de 20,3% à 19,4% entre les premiers trimestres de 2024 et de 2025, demeure élevé. De même pour la recherche scientifique qui peine toujours à prendre son véritable envol en raison de la persistance de nombreux défis liés au financement et à la culture académique peu propice à l’innovation et à la valorisation des résultats, selon les termes de Dr Radouane Mrabet, ancien président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès et de l’Université Mohammed V Souissi de Rabat.
Une telle réalité ne passe pas inaperçue pour les députés, qui ont lancé l’appel à une «mobilisation nationale» en vue d’ouvrir la voie à une réforme en profondeur de l’Université publique et de l’aligner sur les aspirations de la nouvelle génération d’étudiants.
Surcharge et rupture entre formation académique et insertion professionnelle
L’idée est d’organiser une rencontre nationale réunissant des responsables politiques, des universitaires et des représentants des étudiants, dans le but d’élaborer une vision nationale globale de l’enseignement universitaire, fondée sur un diagnostic précis de la réalité de l’Université marocaine, considéré comme la clé de voûte de toute réforme sérieuse et efficace. Lors d’une réunion de la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, tenue mercredi en présence du ministre de tutelle, Azzedine El Midaoui, les députés ont énuméré les maux structuraux de l’Université publique.
En effet, la surcharge demeure un défi majeur pour les établissements publics à accès ouvert qui constituent la principale composante de l’Enseignement supérieur au Maroc. Le nombre d’étudiants inscrits dépasse de loin la capacité d'accueil des amphis de presque la majorité des Universités, et ce, malgré les projets de renforcement des infrastructures menés ces dernières années, selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une situation qui compromet la qualité de la formation et amplifie les écarts d’encadrement pédagogique.
À cela s’ajoutent l’inadéquation entre la formation et le diplôme, d’une part, et les besoins du marché du travail, d’autre part, ce qui aggrave le chômage chez les jeunes diplômés. Une problématique majeure, récurrente dans les débats, qui témoigne de la rupture entre formation académique et insertion professionnelle. D’où la nécessité, selon les spécialistes, d’adapter les cursus aux besoins réels du marché, dans le cadre d’un partenariat constructif avec le secteur privé, tout en s’appuyant sur une évaluation rigoureuse des enseignements.
Des cours de soft skills qui demeurent traditionnels
Outre la formation traditionnelle, les spécialistes insistent sur l’importance des soft skills dans le cursus académique des étudiants. Bien que des cours axés sur ces compétences transversales aient été intégrés dans la formation universitaire, ils sont encore loin d’atteindre leur objectif initial : préparer les étudiants à s’adapter aux défis complexes de la vie professionnelle.
Les spécialistes pointent du doigt des cours restés traditionnels, en l’absence de méthodes pédagogiques innovantes permettant aux étudiants de développer leurs compétences en communication, en leadership, en résolution de problèmes et en pensée critique.
De plus, les députés ont souligné le faible positionnement des Universités marocaines dans les classements mondiaux, le considérant comme un enjeu stratégique pour renforcer la visibilité et l’attractivité du système universitaire marocain à l’échelle mondiale. En effet, les Universités marocaines restent largement absentes du top 500, voire du top 1000, dans des classements tels que le Times Higher Education ou le Shanghai Ranking et autres qui mesurent la performance des Universités à travers le monde.
Ils ont également critiqué sévèrement «l’immobilisme législatif» dont l’enseignement supérieur a souffert au cours des quatre dernières années, appelant à relancer la dynamique législative pour accompagner les évolutions du secteur. Dans ce sens, le député istiqlalien El Ayachi El Farfar a plaidé pour une révision en profondeur des textes législatifs encadrant l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, afin qu’ils répondent aux exigences de la réforme attendue, en particulier la loi n° 01.00 relative à l’organisation de l’Enseignement supérieur.
Autonomie responsabilisante des Universités
L’autonomie universitaire figure également dans les reproches faits par les députés au système d’Enseignement supérieur. Ces derniers ont ainsi plaidé pour un élargissement des prérogatives des présidents et des Conseils d’Université pour favoriser une gouvernance universitaire plus moderne et efficace. L’idée étant de permettre à chacune des Universités de formuler des politiques adaptées en vue de répondre plus efficacement aux besoins propres de chaque territoire, tout en instaurant une évaluation stricte des résultats.
En somme, ces défis et autres auxquels est confrontée l’Université publique doivent faire l’objet d’une réflexion collective, permettant à chaque partie prenante de formuler ses recommandations en vue d’adapter la formation universitaire aux nouvelles exigences du marché de l’emploi et d’améliorer l’expérience universitaire.
Selon le député istiqlalien, cette réforme devrait s’accompagner de l’activation urgente de la Commission nationale de suivi et d’accompagnement de la réforme du système, chargée de garantir la convergence des politiques et des programmes sectoriels, ainsi que d’assurer le suivi de la mise en œuvre des objectifs relatifs au développement de la recherche scientifique et de l’innovation.
En témoigne le niveau inquiétant du taux de chômage des diplômés, qui, bien qu’en légère baisse de 0,9 point, passant de 20,3% à 19,4% entre les premiers trimestres de 2024 et de 2025, demeure élevé. De même pour la recherche scientifique qui peine toujours à prendre son véritable envol en raison de la persistance de nombreux défis liés au financement et à la culture académique peu propice à l’innovation et à la valorisation des résultats, selon les termes de Dr Radouane Mrabet, ancien président de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès et de l’Université Mohammed V Souissi de Rabat.
Une telle réalité ne passe pas inaperçue pour les députés, qui ont lancé l’appel à une «mobilisation nationale» en vue d’ouvrir la voie à une réforme en profondeur de l’Université publique et de l’aligner sur les aspirations de la nouvelle génération d’étudiants.
Surcharge et rupture entre formation académique et insertion professionnelle
L’idée est d’organiser une rencontre nationale réunissant des responsables politiques, des universitaires et des représentants des étudiants, dans le but d’élaborer une vision nationale globale de l’enseignement universitaire, fondée sur un diagnostic précis de la réalité de l’Université marocaine, considéré comme la clé de voûte de toute réforme sérieuse et efficace. Lors d’une réunion de la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, tenue mercredi en présence du ministre de tutelle, Azzedine El Midaoui, les députés ont énuméré les maux structuraux de l’Université publique.
En effet, la surcharge demeure un défi majeur pour les établissements publics à accès ouvert qui constituent la principale composante de l’Enseignement supérieur au Maroc. Le nombre d’étudiants inscrits dépasse de loin la capacité d'accueil des amphis de presque la majorité des Universités, et ce, malgré les projets de renforcement des infrastructures menés ces dernières années, selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une situation qui compromet la qualité de la formation et amplifie les écarts d’encadrement pédagogique.
À cela s’ajoutent l’inadéquation entre la formation et le diplôme, d’une part, et les besoins du marché du travail, d’autre part, ce qui aggrave le chômage chez les jeunes diplômés. Une problématique majeure, récurrente dans les débats, qui témoigne de la rupture entre formation académique et insertion professionnelle. D’où la nécessité, selon les spécialistes, d’adapter les cursus aux besoins réels du marché, dans le cadre d’un partenariat constructif avec le secteur privé, tout en s’appuyant sur une évaluation rigoureuse des enseignements.
Des cours de soft skills qui demeurent traditionnels
Outre la formation traditionnelle, les spécialistes insistent sur l’importance des soft skills dans le cursus académique des étudiants. Bien que des cours axés sur ces compétences transversales aient été intégrés dans la formation universitaire, ils sont encore loin d’atteindre leur objectif initial : préparer les étudiants à s’adapter aux défis complexes de la vie professionnelle.
Les spécialistes pointent du doigt des cours restés traditionnels, en l’absence de méthodes pédagogiques innovantes permettant aux étudiants de développer leurs compétences en communication, en leadership, en résolution de problèmes et en pensée critique.
De plus, les députés ont souligné le faible positionnement des Universités marocaines dans les classements mondiaux, le considérant comme un enjeu stratégique pour renforcer la visibilité et l’attractivité du système universitaire marocain à l’échelle mondiale. En effet, les Universités marocaines restent largement absentes du top 500, voire du top 1000, dans des classements tels que le Times Higher Education ou le Shanghai Ranking et autres qui mesurent la performance des Universités à travers le monde.
Ils ont également critiqué sévèrement «l’immobilisme législatif» dont l’enseignement supérieur a souffert au cours des quatre dernières années, appelant à relancer la dynamique législative pour accompagner les évolutions du secteur. Dans ce sens, le député istiqlalien El Ayachi El Farfar a plaidé pour une révision en profondeur des textes législatifs encadrant l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, afin qu’ils répondent aux exigences de la réforme attendue, en particulier la loi n° 01.00 relative à l’organisation de l’Enseignement supérieur.
Autonomie responsabilisante des Universités
L’autonomie universitaire figure également dans les reproches faits par les députés au système d’Enseignement supérieur. Ces derniers ont ainsi plaidé pour un élargissement des prérogatives des présidents et des Conseils d’Université pour favoriser une gouvernance universitaire plus moderne et efficace. L’idée étant de permettre à chacune des Universités de formuler des politiques adaptées en vue de répondre plus efficacement aux besoins propres de chaque territoire, tout en instaurant une évaluation stricte des résultats.
En somme, ces défis et autres auxquels est confrontée l’Université publique doivent faire l’objet d’une réflexion collective, permettant à chaque partie prenante de formuler ses recommandations en vue d’adapter la formation universitaire aux nouvelles exigences du marché de l’emploi et d’améliorer l’expérience universitaire.
Selon le député istiqlalien, cette réforme devrait s’accompagner de l’activation urgente de la Commission nationale de suivi et d’accompagnement de la réforme du système, chargée de garantir la convergence des politiques et des programmes sectoriels, ainsi que d’assurer le suivi de la mise en œuvre des objectifs relatifs au développement de la recherche scientifique et de l’innovation.
Appel à la revalorisation de la bourse doctorale
Le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé d’allouer une bourse mensuelle de 7.000 dirhams aux étudiants doctorants dans le cadre du programme de la Bourse des Doctorants Moniteurs, lancé en 2023. Ce programme, qui bénéficie aux étudiants admis par le Centre National de la Recherche Scientifique et Technique (CNRST) selon des critères rigoureux, vise à permettre aux doctorants de se consacrer pendant 36 mois à la recherche scientifique, sans exercer d’activité rémunérée, qu’elle soit à temps plein ou à temps partiel.
Malgré le succès de ce programme, les députés estiment que le montant de la bourse reste insuffisant dans le contexte inflationniste actuel et appellent à sa revalorisation afin d’insuffler une nouvelle dynamique à la recherche au sein des Universités. Lors de la même réunion, mercredi, ils ont également exigé que la bourse des doctorants soit relevée pour atteindre le salaire minimum en vigueur dans la Fonction publique, compte tenu de leur rôle dans la production scientifique.
Malgré le succès de ce programme, les députés estiment que le montant de la bourse reste insuffisant dans le contexte inflationniste actuel et appellent à sa revalorisation afin d’insuffler une nouvelle dynamique à la recherche au sein des Universités. Lors de la même réunion, mercredi, ils ont également exigé que la bourse des doctorants soit relevée pour atteindre le salaire minimum en vigueur dans la Fonction publique, compte tenu de leur rôle dans la production scientifique.