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Actu Maroc

Energie renouvelable: Des Israéliens à l’assaut du marché marocain


Rédigé par Mohamed Elkorri Mardi 16 Août 2022

Deux entreprises israéliennes ont manifesté, lundi 15 août, leur volonté de s’installer au Maroc, avec pour objectif
de lancer des projets d’énergie renouvelable au Royaume. Voici comment le Maroc se démarque.



Deux entreprises israéliennes vont lancer des projets d’énergie renouvelable au Maroc. Il s’agit de la société Enlight Renewable Energy et New Med Energy, qui ont scellé un Accord de coopération conjointe pour développer et exploiter des projets énergétiques dans sept pays de la région MENA, dont le Maroc.


Enlight Renewable Energy (ENLT) a annoncé la signature de l’accord en vue de lancer le développement, le financement, la construction et l’exploitation de projets d’énergie renouvelable au Maroc, aux Émirats arabes unis, à Bahreïn, à Oman, en Arabie saoudite, en Égypte et en Jordanie. La collaboration fera bénéficier ces pays de la grande expérience et de l’expertise des deux entreprises israéliennes dans le domaine de l’énergie. Les deux entités exploiteront une très grande opportunité dans la région qui a commencé avec le gaz naturel.

Le Maroc réalise une très remarquable avancée en la matière. En effet, il demeure en tête des pays africains dans le secteur des énergies renouvelables. Ceci traduit l’engagement du Royaume depuis plusieurs décennies dans la protection du climat, tout en se dotant de plusieurs instruments afin d’atteindre ses objectifs, à savoir des stratégies de transition et d’efficacité énergétiques et de protection de la biodiversité. Par ailleurs, le Maroc s’est accaparé du premier rang au niveau continental, en se fixant des objectifs tels que l’atténuation des Gaz à effet de serre (GES) de 18,3% en 2030 et de 45,5% en 2030.

Pour ce faire, le Maroc détient des ressources énergétiques renouvelables considérables, notamment un potentiel technique solaire de plus de 49.000 TWH/an, un potentiel technique éolien de plus de 11.500 TWh/an et un potentiel d’énergie marocaine conséquent avec 3700 km de côte marine. En d’autres termes, si on exploite seulement 5% de ce potentiel, le Royaume pourrait répondre, sur le moyen terme, à ses besoins énergétiques, décarboner son économie et valoriser une partie de ses ressources sous forme d’électricité ou hydrogène vert pour l’exportation. 


L’ambition du Maroc envers ce secteur est incarnée aussi par la recherche scientifique, en mettant en place notamment l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) en 2013, inaugurée en 2017 par SM le Roi Mohammed VI, ainsi que l’Institut de Recherche en Energies Solaires et Energies Nouvelles (IRESEN) en 2011 et l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) créée en 2010. Ces entités innovent pour faire des énergies vertes un des grands axes stratégiques du Maroc, esquissés depuis l’an 2000, et porter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 52% à l’horizon 2030, sachant qu’à la mi-2019, le Maroc en était à 36%.

Le pays se penche sur les énergies renouvelables en raison d’une double problématique. Il ne produit pas d’hydrocarbure et n’a pas la technologie nécessaire pour le nucléaire. Le pays s’est donc naturellement focalisé sur ses points forts : le soleil et le vent. Ces avancées permettent au Maroc d’exporter une plus grande partie de son électricité vers l’Espagne, le Portugal et même le Royaume-Uni. Actuellement, il existe deux interconnexions électriques avec l’Europe et une troisième est envisagée. Le complexe Noor Ouarzazate est considéré comme l’une des plus grandes installations de production d’énergie solaire au monde, en s’étendant sur 6.000 acres, soit 2430 ha.

A l’heure actuelle, le complexe est constitué de trois centrales électriques : Noor I (160 MW), Noor II (200 MW) et Noor III (150 MW), et une quatrième centrale, Noor IV (72 MW) est envisagée. Ces chantiers, conjugués aux ambitions du Maroc, ont fait du pays un eldorado pour les entreprises étrangères spécialisées en la matière et qui peuvent s’y installer et injecter d’importants capitaux dans un secteur en plein essor, surtout que le gouvernement juge que les projets demeurent encore en deçà de ses ambitions, bien que le pays a investi pas moins de 5,2 milliards de dollars dans des projets d’énergie solaire.