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Education : A la veille de la rentrée, les PC portables se font rares


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 14 Septembre 2021

Alors que la rentrée universitaire et scolaire approche à grands pas, les ordinateurs portables se font de plus en plus rare sur le marché marocain en raison d’une pénurie de certaines pièces, causée par le ralentissement des lignes de production.



La pénurie des PC commence à se faire sentir. Pour cette rentrée qui sera encore une fois marquée par l’ombre planante du Covid-19, la pénurie des semi-conducteurs perturbe de nombreuses industries à travers le monde, dont l’informatique industrielle. La faute au virus, évidemment.

« Après la réussite de mon fils à l’examen du baccalauréat, il souhaite avoir un ordinateur portable. Je crains ne pas pouvoir exaucer son rêve en ce moment, vu que nous peinons à en trouver dans notre ville», nous confie une mère qui frôle la crise de nerfs, et qui attend de savoir comment se passera la rentrée avant de s’engager complètement.

Partiel ou total, le manque est là !

Tout comme les étudiants, les professionnels de l’enseignement ne dérogent pas à la règle. Mohammed, professeur de design dans une école supérieure d’art et de design à Rabat, nous fait part de sa souffrance. «Je ne peux pas mener de cours sans un type d’ordinateurs professionnel. L’école souhaite se procurer trois nouveaux ordinateurs, en plus de réparer deux anciens, dont les puces (semiconducteurs, ndlr) sont ruinées. Pour le moment, nous patientons», nous confie-t-il.

Son récit reflète la situation de nombreux professionnels. Pour savoir ce qui se passe en coulisses, nous avons contacté Electroplanet Marjane Derb Sultan à Casablanca. Sans hésiter une seconde, Marouane, chef du rayon informatique, nous confirme qu’il n’y a quasiment plus de stock, face à une demande accrue.

«Les marques les plus demandées sont HP, Lenovo… Malheureusement, le stock se vide jour après jour. Face à cette situation, les prix des quelques ordinateurs dont nous disposons ont augmenté. Un PC qui coûtait 4.000 dhs vaut actuellement 5.000 dhs. A titre d’exemple, les ordinateurs portables au processeur i3 ont connu une hausse de 20%, et ce, depuis le déclenchement de la pandémie», nuance-t-il. Un constat qui n’est pas surprenant.

En effet, au cours des derniers mois, de nombreux rapports ont fait état d’une pénurie d’approvisionnement en puces électroniques. Une pénurie qui a touché presque tous les secteurs. «Cette pénurie est due à une série de facteurs, à commencer par la guerre commerciale sinoaméricaine, la fermeture des usines au début de la pandémie, mais surtout la forte demande générée par la transformation digitale suite au Covid-19. Avant la pandémie, la guerre commerciale entre la Chine et les USA a participé à cette pénurie », nous détaille Ahmed Kamal Archane, membre de l’Alliance des Ingénieurs Istiqlaliens et spécialiste des TIC.

Dans cette situation de tension, les arnaques pourraient se multiplier dans les prochains jours, notamment au niveau du e-commerce. Nombreux seraient ceux à répondre à des annonces faites par des arnaqueurs, croyant avoir enfin obtenu la garantie de trouver un ordinateur portable, à «bon prix».

Vers une crise de l’apprentissage ?

Dans les faits, la réalité semble toute autre. Un programme d’»apprentissage mixte» comprenant des cours en ligne, des documents imprimés et des leçons diffusées à la télévision a été expérimenté, pour la première fois, au début du confinement en 2020, mais s’est heurté à de nombreux problèmes. La plupart des étudiants ne disposant pas d’un ordinateur ou d’Internet à la maison. Ce qui laisse sans doute les parents s’inquiéter que leurs enfants «apprennent moins», une autre année.

De nombreuses études ont démontré que l’école à domicile a montré ses limites. Parmi elles, celle menée par PISA de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui révèle les limites du canal digital dans l’éducation marocaine : seulement 25,8 % des élèves sondés disposent d’une connexion à l’école avec un débit suffisant, tandis que 27,8 % disposent d’une plateforme d’apprentissage en ligne effective.

Face à ce sombre tableau, l’accès à Internet et aux nouvelles technologies se présente aujourd’hui comme une condition sine qua non pour la réussite du système éducatif. C’est ainsi que le Parti de l’Istiqlal s’engage à instaurer l’égalité sociale et numérique pour assurer une bonne éducation pour tous les Marocains.

Dans ce sillage, la réussite du défi technologique dépend de l’infrastructure, sans oublier le « reskilling » des ressources humaines au Maroc, peut-on lire dans le programme électoral du PI.

En effet, «il faut former et accompagner les enseignants dans leur prise en main de l’outil numérique, tout en dotant l’ensemble des écoles/universités marocaines de connexion internet. Il faut également financer un large programme de formation et de reconversion des jeunes diplômés à la programmation pour se préparer aux besoins actuels et futurs du marché de l’emploi».

Safaa KSAANI

 








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