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Culture

Edition : De rupture en rupture, le théâtre marocain


Rédigé par Abdallah BENSMAÏN le Mercredi 27 Octobre 2021

Voix reconnue dans le théâtre, Ahmed Massaïa paye sa dette à cet art qui ne semble pas avoir suscité outre mesure l’intérêt des pouvoirs publics malgré de nombreuses initiatives… et du public qui ne se bouscule pas pour remplir les salles. L’ouvrage qu’il vient de publier « Un théâtre de rupture » vient le rappeler avec insistance. L’histoire du théâtre au Maroc se présente ainsi sous la forme d’un succès marqué par l’émergence de grands noms de la scène théâtrale, mais également d’une forme d’échec qui ne dit pas son nom, celle des politiques menées en faveur de cet art.



Edition : De rupture en rupture, le théâtre marocain
Ahmed Massaïa le souligne dès le préambule : « S’il y a un art qui suscite le plus de polémique dans les milieux artistiques au Maroc, c’est bien le théâtre. D’abord, parce que c’est un art que notre pays n’a connu, du moins sous sa forme occidentale, que vers le début du siècle écoulé : il n’a donc pas encore réussi à avoir une emprise probante sur le public censé le nourrir. Ensuite, parce que c’est un art qui, dès son apparition, a été considéré avec suspicion par les responsables politiques, à cause de son aspect « perturbateur », voire dangereux ».

Selon Ahmed Massaïa, trois grandes périodes, « de trente années chacune », auraient marqué l’évolution du théâtre marocain, depuis sa naissance, en 1923, avec la venue des premières troupes du Moyen-Orient (le lecteur remarquera que la naissance du théâtre au Maroc n’est pas liée à la présence française au Maroc, en somme à l’influence occidentale…) jusqu’à 1953, « date de la création par les services de la jeunesse et des sports du Centre marocain de recherche dramatique (CMRD) ».

La seconde période se distingue par une activité remarquable et voit surgir des talents comme Tayeb Saddiki, Ahmed Tayeb El Elj, Abdessamad Kanfaoui, Farid Benmbarek, Mohamed Saïd Afifi, Fatima Regragui… et un théâtre de jeunes, appelé Théâtre amateur.

Plus précisément, Ahmed Massaïa, écrit à propos de cette période : « Tayeb Saddiki et ses belles créations sur le patrimoine culturel marocain et arabe, Nabyl Lahlou et ses innovations théâtrales déroutantes et impertinentes, Farid Benmbarek ou Mohammed Timoud et leurs expérimentations brechtiennes… », des noms, en somme, qui ont contribué à donner sens à cette séquence historique du théâtre marocain.

La 3ème période, selon Ahmed Massaïa, comme pour sa part à l’orée des années 1990, « quatre années après la sortie des premiers lauréats de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (l’ISADAC), créé en 1986 ».

Le fait mérite d’être signalé car « Ces jeunes artistes allaient constituer une rupture avec un théâtre qui luttait pour maintenir la flamme d’une activité artistique qui n’avait pas réussi à s’insérer de manière pérenne dans la société marocaine ». Ce qui n’a pas empêché, pour autant, l’émergence d’oeuvres majeures mesurables à l’impact qu’elles eurent sur le public.

« Un Théâtre en rupture-Essai sur la jeune création théâtrale au Maroc » est précisément consacré à cette dernière période, avec pour repère la création de l’ISADAC et l’évolution théâtrale qui lui est ultérieure.

Abdallah BENSMAÏN







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