Ce sit-in se veut une manière de faire entendre la voix de cette victime et de protéger ses droits, d’autant plus que la peine de « deux ans » prononcée à l'encontre de ses violeurs a suscité plusieurs critiques.
Un enfant tenant son enfant
Retour sur les faits. Une petite fille, âgée seulement de 11 ans au moment des faits, a été violée à répétition, à Tiflet, par trois adultes âgés de 25, 32 et 37 ans, ce qui a entraîné sa grossesse. Ainsi, après la grossesse remarquée jusqu’au 8ème mois a eu pour effet de déclencher les poursuites en justice et l’arrestation des coupables. La victime, âgée aujourd’hui de 13 ans, est obligée depuis son accouchement, d’assumer la responsabilité de son enfant.
La Cour a condamné les coupables à deux ans de prison, selon le verdict prononcé le 20 mars dernier. Une peine très critiquée par les associations.
Dans ce sens, une pétition en ligne a été lancée par l’historienne et l’écrivaine, Yasmine CHAMI, ce dimanche 2 avril rassemblant jusqu’à cette heure-là près de 11.135 signatures.
L’auteure fait part de son indignation par rapport à un « jugement ignoble qui condamne à deux ans de prison seulement des criminels qui ont violé une de nos enfants âgés de onze ans, devenue mère à douze ans après cette exaction abominable ».
La pétition appelle dans le même sens à la réouverture du procès et exige « la justice pleine et entière pour ces deux enfants, la petite fille et son bébé, victimes d’une misogynie qui accable les mères, et absout les violeurs et s’accommode des violences contre les enfants et les femmes, en général ».
Par ailleurs, elle exhorte la mise en place d’un « observatoire ou tout mécanisme indépendant et actif, ayant pour mandat de signaler tous les manquements de la justice dans les verdicts concernant les violences faites aux femmes et aux enfants».
Rappelons-le, l’article 486 du code pénal marocain définit le viol comme étant « l'acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le gré de celle-ci. Il est puni de la réclusion de cinq à dix ans. » Toutefois, lit-on dans le code, « si le viol a été commis sur la personne d'une mineure de moins de dix-huit ans, d'une incapable, d'une handicapée, d'une personne connue par ses facultés mentales faibles, ou d'une femme enceinte, la peine est la réclusion de dix à vingt ans ».