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Drame de Saïdia : Nouveautés d'une affaire qui agite l’opinion publique


Rédigé par Anass MACHLOUKH Jeudi 7 Septembre 2023

Au moment où la procédure de restitution de la dépouille de l’une des victimes du drame de Saïdia est en cours, l’enquête ouverte au Maroc évolue dans la discrétion. Contactées par L'Opinion, des sources proches du dossier, dont les avocats de la famille de la victime, Abdelali Mchiouer, livrent de nouveau détails sur cette affaire qui suscite l'attention générale. Détails.



Du nouveau dans l’affaire du drame de Saïdia, alors qu’elle continue d’attiser l’attention publique. Après l’ouverture d’une enquête par le Parquet d’Oujda en réaction à la mort des deux vacanciers franco-marocains tués par les garde-côtes algériens, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l'issue des investigations. Contactée par “L’Opinion”, une source proche du dossier explique que l’enquête porte sur le recueil d’informations sur les circonstances du drame. “Ce dossier est aussi entre les mains du ministère des Affaires étrangères puisque le meurtre a eu lieu au-delà des eaux marocaines”, précise la même source. La diplomatie marocaine, pour sa part, suit ce dossier dans la discrétion. En réaction à cette affaire, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a indiqué au lendemain de l’annonce du meurtre que cette affaire est de la compétence du pouvoir judiciaire, sans dire plus. Une déclaration lapidaire qu'il a réitérée, ce jeudi, lors de la conférence hebdomadaire qui suit le Conseil de gouvernement. 

Par ailleurs, après leur réaction officielle surréaliste à l’assassinat des deux franco-marocains par leurs garde-côtes, les autorités algériennes continuent de faire preuve de cruauté scandaleuse. L’un des vacanciers, Smaïl Snabi, un des survivants qui a été arrêté lors de la fusillade meurtrière, a été sévèrement accablé par la Justice algérienne. Le tribunal de Tlemcen l’a condamné à une peine de six mois de prison ferme, assortie d’une amende de 75.000 euros, l’équivalent de 85 millions de centimes marocains. Une peine qui montre à quel point les autorités algériennes sont toujours prisonnières de leur acharnement contre le Maroc. Un acharnement qui va au-delà de la politique. 
 
Dépouille d’Abdelali Mchiouer : où en est-on ?

Concernant l’autre victime, Abdelali Mchiouer, son corps est toujours retenu en Algérie, les autorités de ce pays ne l’ayant toujours pas rendu à sa famille malgré les nombreuses sollicitations. Ses proches n’ont eu de cesse de demander le rapatriement de la dépouille conservée jusqu’à présent dans la morgue de la polyclinique de Marsa Ben M’hidi à Tlemcen. L’opération de transfert se serait heurtée à des difficultés procédurales imposées par les autorités algériennes. "Nous avons mandaté un avocat pour s'occuper de la procédure administrative. Il est actuellement sur place", nous confie Me Ghizlane Mouhtaram qui défend la famille, notant que les autorités algériennes exigent des assurances de la part du Maroc, garantissant que les autorités marocaines sont prêtes à récupérer le corps du défunt à la frontière. 

Pour sa part, l'autre avocat de la famille en charge du dossier, maître Hakim Chergui, a précisé qu'il est encore tôt de parler d'un aval officiel des autorités algériennes. "Il est prématuré d'affirmer que les autorités algériennes auraient donné leur feu vert. A ce stade de nos démarches, nous n'avons constaté aucune opposition d'ordre politique de la part des autorités centrales, qui nous ont renvoyé à la compétences des autorités locales", souligne l'avocat, ajoutant qu'il reste la question du "sauf-conduit" consulaire marocain pour officialiser l'acceptation du retour du corps par le Maroc.

"C'est un document que nous avons sollicité ce jour du Consulat marocain de Sidi Bel Abbas et dont nous espérons qu'il nous sera délivré de toute urgence, et idéalement avant dimanche, jour de réouverture des administrations algériennes", poursuit M. Chergui. 

Concernant les informations qui ont circulé ces derniers jour sur un supposé chantage de la famille par les autorités algériennes, il s'agit d'une fake-news selon la famille de la victime. Contactée par nos soins, une proche du défunt nous a indiqué qu’actuellement il n’y a pas encore de nouveau concernant la procédure de rapatriement de la dépouille. Pour sa part, l’avocate de la famille, Me Ghizlane El Mohtaram, a publié un communiqué dans lequel elle a démenti cette information précisant que seuls les avocats mandatés par la famille peuvent communiqué au sujet de tout ce qui concerne ce dossier.
 
Indignation générale 

L’attitude des autorités algériennes révolte des millions de Marocains indignés, dont ceux de la diaspora qui ont multiplié les appels au sit-in dans plusieurs villes européennes. Trois rassemblements sont prévus à Barcelone, Bruxelles et Paris. Celui de la capitale française est prévu pour le 10 septembre à la place du Trocadéro, tandis que la communauté marocaine en Belgique s’apprête à se rassembler le 23 du mois courant. 

L’élan d’indignation en France ne cesse de prendre de l'ampleur au fur et à mesure qu’avance l’enquête menée dans ce pays. Après l'ouverture d’une enquête dite “miroir”, le Parquet de Paris a retenu la qualification d’homicide volontaire. 

Cette enquête, rappelons-le, est confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris, selon l’AFP. L’agence française précise que “cette enquête, pendante à l'enquête marocaine, a été ouverte pour homicide volontaire, ajoutant qu'elle doit permettre notamment d'avoir un cadre juridique pour recueillir des éléments”. En fait, les avocats des familles des deux victimes ont annoncé, dimanche, le dépôt d'une plainte à Paris pour "assassinat aggravé, tentative d'assassinat aggravé, détournement de navire et non-assistance à personne en danger". 

L’Algérie, par la voix de son ministère de la Défense, a reconnu la responsabilité de ses garde-côtes dans la mort de vacanciers marocains, tout en apportant une version tout à  fait différente du témoignage du survivant de ce drame, Mohammed Kissi, frère de l’une des victimes, Bilal Kissi. Celui-ci, contrairement à la version algérienne, a confié que le groupe de vacanciers, déboussolé après s’être égaré dans la mer lors d’une balade en jet-ski, s’est retrouvé involontairement dans les eaux algériennes avant d’essayer de reprendre le chemin des eaux marocaines. C’est à ce moment-là qu’il a été ciblé par les coups de feu des garde-côtes algériens. Selon la version de Mohammed, plusieurs balles ont percuté son frère, tandis qu’une autre balle a pénétré dans le corps de Abdelali Mchiouer, qui a reçu un coup fatal. Concernant ce dernier, son jet ski a été renversé par les marins algériens qui n’ont pas manqué de le faire monter à bord de leur zodiac. 

Les garde-côtes algériens, bien qu’ils étaient au courant qu’ils avaient affaire à des civils, ont choisi de tirer sur eux. Le ministère algérien de la Défense a pourtant prétendu que ses garde-côtes ont donné des tirs de sommation et que les vacanciers auraient refusé d'obtempérer. Une version démentie par le témoignage du survivant du groupe. 

 

Réaction timide de la France

Selon l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères évoque, lui, le décès d'un seul ressortissant et n'a pas précisé les circonstances de sa mort.
 
"Le centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et nos ambassades au Maroc et en Algérie sont en contact étroit avec les familles de nos concitoyens, à qui nous apportons tout notre soutien", précise-t-il dans un communiqué.
 
"Nous sommes en contact avec les autorités marocaines et algériennes. Le parquet a été avisé", a également indiqué une porte-parole du ministère.

L'Algérie suscite une méfiance internationale

Le ministère britannique des Affaires étrangères a mis en garde ses ressortissants qui envisagent de se rendre au Maroc contre le danger de se déplacer dans les eaux algériennes. Un appel à la prudence que la diplomatie britannique a lancé suite au meurtre tragique, le mardi 29 août près de Saïdia, de deux vacanciers franco-marocains. Meurtre perpétré de sang-froid par les garde-côtes algériens.
 
Dans la rubrique "Sûreté et sécurité" de son site web officiel , le ministère britannique souligne qu'« il est important de prendre conscience que les frontières entre le Maroc et l’Algérie s’étendent jusqu’à la mer". "Si vous êtes à bord d’un bateau ou si vous louez un jet-ski, il est impératif que vous connaissiez précisément l’emplacement des frontières maritimes et que vous restiez toujours dans les eaux territoriales marocaines", poursuit la même source, appelant les voyageurs britanniques au Maroc à  s'assurer d’avoir suffisamment de carburant pour retourner à la côte en toute sécurité.








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