Dès 2002, le Sommet mondial sur le développement durable avait conclu que la culture ne pouvait désormais s’appréhender que dans la perspective mondiale. Les relations internationales ne seront plus marquées uniquement du sceau politique et des échanges économiques entre pays et regroupements régionaux. La démarche combine la diplomatie et la culture. C’est à cette aune que l’on peut lire le budget de la Culture qui, en 2012, faisait nettement la différence entre le budget de la coopération et celui de la participation à des festivals et événements internationaux. Cette prise de conscience de l’importance de l’action culturelle dans le volet diplomatique a favorisé la naissance d’un « état d’esprit » qui valorise la présence culturelle à travers la participation à des expositions et évènements, notamment dans l’espace francophone, en Europe et en Afrique. Festivals de cinéma, Salons du livre… sont ainsi autant de vecteurs pour une présence non pas d’influence mais d’existence.
L’influence, en effet, ne peut précéder la présence dans ce cas précis. Il s’agit de montrer une certaine visibilité avant de penser à régner sur les esprits comme le montre la grande leçon du soft power à travers de multiples exemples : France, États-Unis, Russie, Chine… et même Turquie, sans oublier l’Allemagne à travers des modalités propres qui s’appuient sur la recherche scientifique et universitaire. Défini comme « la capacité d’une action politique d’influencer le comportement d’un autre acteur ou la définition d’intérêts à travers des moyens non coercitifs (structurels, culturels ou idéologiques) », le soft power, pensé dans les universités américaines, donne au modèle turc une certaine proximité avec le modèle qui se construit : l’influence régionale de la Turquie s’est adossée sur l’influence spirituelle. C’est sur ce socle que s’est érigée la puissance régionale de la Turquie, s’est déterminée sa situation géostratégique de hub pour les grandes puissances économiques, politiques… et culturelles.
Les think tanks aux avant-postes
Dans un rapport publié en 2015, « La diplomatie culturelle marocaine - Proposition d’un modèle rénové », l’Institut royal des études stratégiques présente une sorte de boîte à outils en mesure de porter l’action culturelle de la diplomatie «Pour toucher les élites et les classes dirigeantes étrangères, la diplomatie culturelle mettra l’accent sur les programmes de formation, la coopération scientifique et universitaire, les think tanks et le «réseautage», dans une démarche de diplomatie d’influence. S’il s’agit, en revanche de s’adresser à la société civile, aux jeunes générations, aux artistes et aux créateurs et surtout aux classes moyennes des pays émergents, il y a lieu de développer la diffusion des industries culturelles, d’intégrer la culture de masse aux outils et aux réseaux numériques».
Dans la multitude des acteurs et intervenants dans l’espace de la diplomatie culturelle (le spectre est large : il englobe des ministères, des fondations, la société civile, des institutions constitutionnelles, les universités… ), les think tanks se distinguent par un volontarisme et des espaces de réflexion qui portent sur les relations économiques et politiques, les échanges entre États, d’une façon générale.
Les rencontres annuelles de l’Institut Amadeus, Med Days, peuvent être citées en exemple dans un contexte global de mise en relations politique, économique et diplomatique. La réflexion menée par OCP Policy Center devenu Policy Center for the New South sur la dimension africaine et atlantique du développement reste une référence en la matière. L’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique appartient à cette génération de think tanks qui a fait de la communication un relais puissant en se dotant de son propre groupe de presse pour appuyer sa démarche globale d’influence qui s’inscrit entièrement dans une dynamique de soft power.
Ces think tanks sont aussi dynamique que l’Académie du Royaume du Maroc qui représente une dimension importante dans la construction du « Soft power marocain » avec ses rencontres sur la culture et la pensée des lumières, les Humanités, si l’on peut dire, ouvertes sur le monde.
L’influence, en effet, ne peut précéder la présence dans ce cas précis. Il s’agit de montrer une certaine visibilité avant de penser à régner sur les esprits comme le montre la grande leçon du soft power à travers de multiples exemples : France, États-Unis, Russie, Chine… et même Turquie, sans oublier l’Allemagne à travers des modalités propres qui s’appuient sur la recherche scientifique et universitaire. Défini comme « la capacité d’une action politique d’influencer le comportement d’un autre acteur ou la définition d’intérêts à travers des moyens non coercitifs (structurels, culturels ou idéologiques) », le soft power, pensé dans les universités américaines, donne au modèle turc une certaine proximité avec le modèle qui se construit : l’influence régionale de la Turquie s’est adossée sur l’influence spirituelle. C’est sur ce socle que s’est érigée la puissance régionale de la Turquie, s’est déterminée sa situation géostratégique de hub pour les grandes puissances économiques, politiques… et culturelles.
Les think tanks aux avant-postes
Dans un rapport publié en 2015, « La diplomatie culturelle marocaine - Proposition d’un modèle rénové », l’Institut royal des études stratégiques présente une sorte de boîte à outils en mesure de porter l’action culturelle de la diplomatie «Pour toucher les élites et les classes dirigeantes étrangères, la diplomatie culturelle mettra l’accent sur les programmes de formation, la coopération scientifique et universitaire, les think tanks et le «réseautage», dans une démarche de diplomatie d’influence. S’il s’agit, en revanche de s’adresser à la société civile, aux jeunes générations, aux artistes et aux créateurs et surtout aux classes moyennes des pays émergents, il y a lieu de développer la diffusion des industries culturelles, d’intégrer la culture de masse aux outils et aux réseaux numériques».
Dans la multitude des acteurs et intervenants dans l’espace de la diplomatie culturelle (le spectre est large : il englobe des ministères, des fondations, la société civile, des institutions constitutionnelles, les universités… ), les think tanks se distinguent par un volontarisme et des espaces de réflexion qui portent sur les relations économiques et politiques, les échanges entre États, d’une façon générale.
Les rencontres annuelles de l’Institut Amadeus, Med Days, peuvent être citées en exemple dans un contexte global de mise en relations politique, économique et diplomatique. La réflexion menée par OCP Policy Center devenu Policy Center for the New South sur la dimension africaine et atlantique du développement reste une référence en la matière. L’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique appartient à cette génération de think tanks qui a fait de la communication un relais puissant en se dotant de son propre groupe de presse pour appuyer sa démarche globale d’influence qui s’inscrit entièrement dans une dynamique de soft power.
Ces think tanks sont aussi dynamique que l’Académie du Royaume du Maroc qui représente une dimension importante dans la construction du « Soft power marocain » avec ses rencontres sur la culture et la pensée des lumières, les Humanités, si l’on peut dire, ouvertes sur le monde.
Abdallah BENSMAÏN