Le changement climatique et ses conséquences directes sur la disponibilité en ressources hydriques représentent un risque majeur pour l'ensemble des secteurs de l'économie marocaine, et en particulier pour l'agriculture, déjà fortement éprouvée par le stress hydrique. Bien que le dessalement de l'eau de mer soit perçu comme une solution partielle pour répondre à la crise, son impact sur l'agriculture marocaine restera limité. Environ 80% des terres agricoles au Maroc dépendent de l'agriculture pluviale, un mode de culture vulnérable aux variations climatiques, comme le révèle une récente étude du cabinet international BMI, filiale de Fitch Solutions.
Le rapport de BMI souligne que des investissements supplémentaires seront nécessaires pour que l'agriculture marocaine puisse véritablement bénéficier des effets positifs du dessalement. Actuellement, seules les terres irriguées, représentant plus de 50% de la valeur ajoutée agricole, bénéficient des systèmes d'irrigation. Le défi réside dans la capacité à augmenter les infrastructures existantes afin de réduire la concurrence entre les besoins humains et agricoles en eau. Les auteurs recommandent donc une extension des capacités de dessalement, afin d'éviter de devoir détourner les ressources hydriques allouées à l'agriculture vers des usages domestiques, comme cela a été le cas lors des épisodes de sécheresse.
Les effets du stress hydrique sur l'agriculture marocaine se sont déjà manifestés par une diminution significative des rendements. Par exemple, la sécheresse de l'année dernière a provoqué une chute drastique de la production de blé, passant de 7,5 millions de tonnes lors de la campagne agricole 2021-2022 à seulement 2,7 millions de tonnes en 2022-2023. Cette baisse de production a engendré une réduction du taux d'autosuffisance en blé du pays, qui est passé de 71,8% à 27,1%, accentuant la dépendance aux importations alimentaires.
Le rapport de BMI souligne que des investissements supplémentaires seront nécessaires pour que l'agriculture marocaine puisse véritablement bénéficier des effets positifs du dessalement. Actuellement, seules les terres irriguées, représentant plus de 50% de la valeur ajoutée agricole, bénéficient des systèmes d'irrigation. Le défi réside dans la capacité à augmenter les infrastructures existantes afin de réduire la concurrence entre les besoins humains et agricoles en eau. Les auteurs recommandent donc une extension des capacités de dessalement, afin d'éviter de devoir détourner les ressources hydriques allouées à l'agriculture vers des usages domestiques, comme cela a été le cas lors des épisodes de sécheresse.
Les effets du stress hydrique sur l'agriculture marocaine se sont déjà manifestés par une diminution significative des rendements. Par exemple, la sécheresse de l'année dernière a provoqué une chute drastique de la production de blé, passant de 7,5 millions de tonnes lors de la campagne agricole 2021-2022 à seulement 2,7 millions de tonnes en 2022-2023. Cette baisse de production a engendré une réduction du taux d'autosuffisance en blé du pays, qui est passé de 71,8% à 27,1%, accentuant la dépendance aux importations alimentaires.
Dessalement et tourisme : un secteur mieux soutenu
Paradoxalement, c'est le secteur du tourisme qui profite davantage des investissements en dessalement. Représentant environ 7% du PIB marocain, ce secteur fait face à des restrictions d'eau pendant les périodes de haute fréquentation, notamment dans des régions comme Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra, où les besoins en eau des infrastructures hôtelières et publiques sont croissants. L'usine de dessalement d'Agadir, opérationnelle depuis 2021, a permis d'atténuer les risques de rationnement d'eau dans cette destination touristique clé, offrant ainsi un modèle à suivre pour d'autres régions confrontées à des restrictions hydriques.
En dépit de ces avancées, le Maroc reste en retard en matière de dessalement par rapport à d'autres pays de la région, comme le souligne le rapport de BMI. Le Royaume a signé en août dernier des contrats avec l’entreprise américaine Energy Recovery, pour un montant de 270 millions de dirhams, afin de se doter de technologies avancées de dessalement. Cependant, selon les données de la FAO et de la Banque mondiale, le volume d'eau dessalée par habitant au Maroc demeure bien inférieur à celui des pays voisins.