Cette étude d'une vingtaine de pages, présentée jeudi 10 juillet à Rabat, est le fruit d’une enquête menée dans les 12 régions du Royaume à travers 49 Cafés Citoyens. Elle met en lumière un malaise générationnel profond. Loin d’un rejet violent, cette défiance prend la forme d’un retrait silencieux, nourri par un sentiment d’inefficacité des dispositifs participatifs, d’inaccessibilité des représentants et d’absence de résultats concrets. Pour beaucoup, les consultations restent lettre morte et la participation citoyenne, un exercice vide de sens.
Face à ce constat, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaïd, présent lors du débat, a souligné que certains élus et responsables politiques ne sont que très rarement sollicités par les jeunes. Selon lui, l’absence de demandes de rencontres ou d’interpellations traduit également un déficit d’initiative de la part de la jeunesse, un enjeu qu’il juge nécessaire de traiter pour rétablir le dialogue.
Une jeunesse active… mais hors cadre
Malgré cette désillusion, les jeunes Marocains ne tournent pas le dos à l’action collective. Bien au contraire. Ils s’investissent massivement dans les formes d’engagement alternatives, soit 72 % considèrent le tissu associatif comme un espace privilégié de citoyenneté. À travers des collectes solidaires, des actions écologiques, des animations culturelles ou du plaidoyer numérique, les jeunes agissent localement, souvent sans financement ni reconnaissance.
À Marrakech, Kamal Akaya de l’AFCD Foundation témoigne de la vitalité de cet engagement. « Dans les 37 communes rurales d’Al Haouz, des jeunes mieux formés que certains élus dialoguent avec eux et formulent des solutions concrètes ». Une dynamique qui reste pourtant en marge des politiques publiques, faute de cadre institutionnel adapté.
Un enseignement civique en retrait
Autre point d’alerte du rapport : seulement 8 % des jeunes interrogés estiment que les citoyens maîtrisent le fonctionnement associatif. L’éducation civique, encore cantonnée à des cours théoriques déconnectés du terrain, peine à former des citoyens actifs. Les rares espaces de formation pratique – comme les associations ou les conseils de jeunes – sont inégalement répartis et peu soutenus.
Souad Taoussi, directrice de l’Institut Tahar Sebti, insiste sur le rôle central de l’école dans la construction d’une citoyenneté éclairée capable à inculquer les valeurs d’un citoyen responsable doté de la pensée critique.
L’inclusion des jeunes en situation d’handicap, le recours au numérique et la valorisation du Parlement de l’enfant doivent devenir des piliers d’un nouveau modèle éducatif.
Face à ce constat, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaïd, présent lors du débat, a souligné que certains élus et responsables politiques ne sont que très rarement sollicités par les jeunes. Selon lui, l’absence de demandes de rencontres ou d’interpellations traduit également un déficit d’initiative de la part de la jeunesse, un enjeu qu’il juge nécessaire de traiter pour rétablir le dialogue.
Une jeunesse active… mais hors cadre
Malgré cette désillusion, les jeunes Marocains ne tournent pas le dos à l’action collective. Bien au contraire. Ils s’investissent massivement dans les formes d’engagement alternatives, soit 72 % considèrent le tissu associatif comme un espace privilégié de citoyenneté. À travers des collectes solidaires, des actions écologiques, des animations culturelles ou du plaidoyer numérique, les jeunes agissent localement, souvent sans financement ni reconnaissance.
À Marrakech, Kamal Akaya de l’AFCD Foundation témoigne de la vitalité de cet engagement. « Dans les 37 communes rurales d’Al Haouz, des jeunes mieux formés que certains élus dialoguent avec eux et formulent des solutions concrètes ». Une dynamique qui reste pourtant en marge des politiques publiques, faute de cadre institutionnel adapté.
Un enseignement civique en retrait
Autre point d’alerte du rapport : seulement 8 % des jeunes interrogés estiment que les citoyens maîtrisent le fonctionnement associatif. L’éducation civique, encore cantonnée à des cours théoriques déconnectés du terrain, peine à former des citoyens actifs. Les rares espaces de formation pratique – comme les associations ou les conseils de jeunes – sont inégalement répartis et peu soutenus.
Souad Taoussi, directrice de l’Institut Tahar Sebti, insiste sur le rôle central de l’école dans la construction d’une citoyenneté éclairée capable à inculquer les valeurs d’un citoyen responsable doté de la pensée critique.
L’inclusion des jeunes en situation d’handicap, le recours au numérique et la valorisation du Parlement de l’enfant doivent devenir des piliers d’un nouveau modèle éducatif.
Des propositions concrètes pour retisser le lien
Face à cette fracture démocratique, la société civile avance des pistes. Pour Imane Lahrich, présidente de la Fondation Simsim-Participation Citoyenne, le renforcement du plaidoyer auprès des élus, la mobilisation locale à travers les associations et la production de contenus accessibles via les médias sont essentiels pour reconnecter les jeunes aux institutions.
Une des propositions phares du rapport concerne notamment la généralisation des budgets participatifs jeunes. Déjà expérimentés à Agadir et Chefchaouen, ces dispositifs permettraient aux 15-25 ans de proposer, voter et suivre des projets locaux dans les domaines du sport, de l’environnement ou de la culture. Accompagnés d’un volet pédagogique, ils offriraient aux jeunes une première expérience concrète de la gouvernance territoriale.
Le Portugal comme modèle inspirant
À Massamá e Monte Abraão, au Portugal, un Budget Participatif des Jeunes a été lancé en 2018 avec la startup MyPolis. Résultat : plus de 1 200 jeunes de 11 à 22 ans ont voté sur plus d’une centaine de propositions dès la première édition. Cette initiative, à la fois pédagogique et inclusive, développe chez les adolescents le sens civique et la capacité à prendre part aux décisions collectives.
Transposée au Maroc, une telle initiative pourrait être intégrée dans les maisons des jeunes ou les établissements scolaires, instaurant un véritable apprentissage par l’action de la démocratie locale.
En définitive, le rapport sonne comme un appel à reconnaître, encadrer et valoriser l’engagement des jeunes. Leur énergie, leur créativité et leur sens de la solidarité sont des ressources précieuses pour réinventer une démocratie plus inclusive et plus ancrée dans les réalités locales. À condition que l’État, les élus et les institutions décident enfin de les écouter.
L'étude repose sur une approche méthodologique mixte, combinant une enquête quantitative (plus de 1120 jeunes ont répondu à un questionnaire national) et une analyse qualitative enrichie de verbatims, de témoignages et d'observations de terrain.
Face à cette fracture démocratique, la société civile avance des pistes. Pour Imane Lahrich, présidente de la Fondation Simsim-Participation Citoyenne, le renforcement du plaidoyer auprès des élus, la mobilisation locale à travers les associations et la production de contenus accessibles via les médias sont essentiels pour reconnecter les jeunes aux institutions.
Une des propositions phares du rapport concerne notamment la généralisation des budgets participatifs jeunes. Déjà expérimentés à Agadir et Chefchaouen, ces dispositifs permettraient aux 15-25 ans de proposer, voter et suivre des projets locaux dans les domaines du sport, de l’environnement ou de la culture. Accompagnés d’un volet pédagogique, ils offriraient aux jeunes une première expérience concrète de la gouvernance territoriale.
Le Portugal comme modèle inspirant
À Massamá e Monte Abraão, au Portugal, un Budget Participatif des Jeunes a été lancé en 2018 avec la startup MyPolis. Résultat : plus de 1 200 jeunes de 11 à 22 ans ont voté sur plus d’une centaine de propositions dès la première édition. Cette initiative, à la fois pédagogique et inclusive, développe chez les adolescents le sens civique et la capacité à prendre part aux décisions collectives.
Transposée au Maroc, une telle initiative pourrait être intégrée dans les maisons des jeunes ou les établissements scolaires, instaurant un véritable apprentissage par l’action de la démocratie locale.
En définitive, le rapport sonne comme un appel à reconnaître, encadrer et valoriser l’engagement des jeunes. Leur énergie, leur créativité et leur sens de la solidarité sont des ressources précieuses pour réinventer une démocratie plus inclusive et plus ancrée dans les réalités locales. À condition que l’État, les élus et les institutions décident enfin de les écouter.
L'étude repose sur une approche méthodologique mixte, combinant une enquête quantitative (plus de 1120 jeunes ont répondu à un questionnaire national) et une analyse qualitative enrichie de verbatims, de témoignages et d'observations de terrain.
Depuis sa création en mai 2016, l’association Les Citoyens, indépendante et non partisane, agit pour renforcer le Mieux Vivre et Agir Ensemble en mobilisant les forces vives du monde économique, social, culturel et associatif. Présente dans les 12 régions du Royaume et plus de 70 localités, elle a mené plus de 500 activités au profit de 20 000 bénéficiaires, en collaboration avec plus de 200 partenaires. À travers ses actions, elle promeut des idées innovantes, met en résonance les initiatives citoyennes et encourage la co-construction d’un avenir plus solidaire.