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Décarbonation : Le secteur routier sur les chapeaux de roues


Rédigé par Oussama ABAOUSS Mercredi 12 Octobre 2022

La 4ème Conférence internationale de la Mobilité durable, organisée le jeudi 6 octobre à Marrakech, a été une occasion pour aborder les défis à relever afin de décarboner le secteur routier.



Nizar Baraka s’exprimant lors de la 4ème édition de la Conférence Internationale sur la Mobilité Durable (CIMD).
Nizar Baraka s’exprimant lors de la 4ème édition de la Conférence Internationale sur la Mobilité Durable (CIMD).
Les travaux de la 4ème édition de la Conférence Internationale sur la Mobilité Durable (CIMD) et de la réunion annuelle de la Fédération Routière Internationale (IRF) se sont déroulés le jeudi 6 octobre 2022 à Marrakech. Organisé par la Société nationale des Autoroutes du Maroc (ADM), l’événement a rassemblé des intervenants politiques, institutionnels, économiques, techniques, scientifiques et associatifs qui ont participé à plusieurs sessions thématiques dédiées.

«Cette édition de la conférence est fortement axée sur l’action, les bonnes pratiques et l’innovation. L’arrivée des nouvelles technologies numériques permet d’améliorer l’efficacité des systèmes de transport existants, tout en les rendant plus conviviaux et durables. Mais ne nous leurrons pas : la transformation de la mobilité ne se limite pas aux technologies et aux infrastructures. Elle nécessite un changement de système et cela ne se produira que si nous travaillons ensemble», a souligné à cette occasion Anouar Benazzouz, directeur général de l’ADM et président de l’IRF.

Chantier collectif

«À quelques semaines de la COP27, le moment ne pourrait être mieux choisi pour nous réunir en tant que communauté afin de parler de décarbonisation, de financement, de numérisation et, plus généralement, de la manière d’innover pour garantir une mobilité et une croissance durables pour tous», indique la même source.

La mise en place d’une dynamique collaborative et innovante pour relever le dé de transformation du secteur routier s’avère comme un enjeu prioritaire dans les efforts de lutte contre les impacts des changements climatiques, et pour cause : à lui seul, le secteur du transport produit actuellement près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial, et près de 30% à l’échelle européenne. Sur cette part, le transport routier passagers et fret représente plus de 75% des émissions de CO2. Alors que la croissance des volumes des transports risque d’augmenter, les émissions du secteur de 60% à l’horizon 2050, la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris implique une réduction de 45% pour le fret et de 70 % pour le transport des personnes.

Cas du Maroc

La mobilité durable, et plus particulièrement la transformation et la décarbonisation du secteur routier s’avèrent ainsi comme des enjeux majeurs, et posent, du coup, de véritables problématiques à résoudre afin de contribuer à la réussite de la transition environnementale et énergétique mondiale. Ce constat vaut aussi, à n’en pas douter, pour le Maroc où le secteur du transport et de la logistique est considéré comme un vecteur majeur d’émissions de gaz à effet de serre.

« Produisant à lui seul pas moins de 23% des émissions de gaz à effet de serre au niveau national, ce secteur est aujourd’hui en train de se mettre à niveau sur le plan environnemental et de s’ancrer progressivement dans une logique de transition afin de devenir durable», explique l’ADM dans le dossier de presse dédié à l’événement. «Aujourd’hui, l’implication des opérateurs du secteur dans le processus d’atténuation et d’adaptation n’est plus un choix : elle est devenue une obligation. En effet, si rien n’est fait, la part des émissions du secteur continuera à augmenter», s’alarme la même source.

Stratégie Bas Carbone 2050

Le Maroc a élaboré « la nouvelle Stratégie Bas Carbone à long terme Maroc-2050 », telle que publiée en octobre 2021 , qui « vise 40% des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie et érige , comme des axes de développement stratégiques , l’électrification des usages, la transition numérique, l’investissement dans le développement de nouvelles infrastructures de transport sobres en carbone, et l’intégration de l’hydrogène vert pour la décarbonisation du transport», a pour sa part rappelé, dans l’allocution d’ouverture, Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau.

À noter que le Royaume s’est engagé, dans le cadre de l’Accord de Paris, à réduire de 13% ses émissions de GES d’ici 2030, voire même de 32% avec un appui nancier international, ce qui représente l’équivalent de 401 millions de tonnes de CO2 entre 2020 et 2030. «C’est pourquoi la mise à niveau environnementale du secteur s’impose plus que jamais, non seulement pour atteindre ces objectifs, mais également pour la survie même du secteur», a souligné le ministre. C’est là un virage à négocier donc avec prudence, mais en urgence.



Oussama ABAOUSS

Repères

CDN du Maroc
Pour atteindre les engagements des Contributions Déterminées Nationales du Maroc (CDN), le pays a défini deux actions inconditionnelles : l’extension des tramways de Rabat et de Casablanca, et 5 actions conditionnelles: l’amélioration des normes environnementales des véhicules, un système de bonus-malus, un programme de renouvellement et de casse, un programme d’éco-conduite et l’application des normes de performance en matière d’émissions de CO2 pour les véhicules particuliers et professionnels légers neufs.
 
Fédération Routière Internationale
Partenaire dans l’organisation de la CIMD depuis sa 1ère édition en 2016, La Fédération Routière Internationale (IRF) fédère tous les acteurs du secteur des routes et de la mobilité, dans plus de 130 pays. Présidée par Anouar Benazzouz, directeur général d’ADM, depuis mars 2022, l’IRF intervient en tant qu’organisation indépendante à but non-lucratif, ayant pour principale mission d’encourager et de promouvoir le développement de réseaux routiers permettant l’accès et la réalisation d’une mobilité durable pour tous.

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Décarbonation : Le secteur routier sur les chapeaux de roues

Monde


La Semaine de la mobilité durable et du climat à Dakar
 
Le 7 octobre 2022, c’est Dakar qui a offert ses décors pour la Semaine de la Mobilité Durable et du Climat (SMDC), réunissant des acteurs du monde entier - en particulier du continent africain, hôte de la prochaine COP27. Ils ont réaffirmé à l’occasion leur engagement et «le rôle déterminant de l’action territoriale pour développer une mobilité durable et pour atténuer le changement climatique autant que de s’adapter à ses conséquences».

L’événement a été sanctionné par l’élaboration de la «Déclaration de Dakar» des acteurs non-étatiques ainsi que la « Feuille de route des acteurs africains du climat réunis à Dakar».

Organisé par l’association «Coopération pour le développement et l’amélioration des transports urbains et périurbains» (CODATU), le Conseil exécutif des Transports urbains durables (CETUD) et l’Association «Climate Chance», l’événement a connu la participation de plusieurs parties-prenantes et experts marocains, notamment la Directrice générale de la Société du Tramway de Rabat-Salé (STRS), Mme Loubna Boutaleb.

 

Annonces spéciales


Les trois temps forts de la 4ème édition de la CIMD
 
En marge de l’organisation des sessions d’échange de la 4ème édition de la Conférence Internationale sur la Mobilité Durable (CIMD), trois «annonces spéciales» ont été faites par la Fédération Routière Internationale (IRF). La première a concerné la publication de la nouvelle édition des «Statistiques routières mondiales», produites depuis 1964 par l’IRF, et devenues, au fil des années, «un outil de référence primordial pour les parties prenantes qui souhaitent analyser, comprendre et rendre compte des tendances et évolutions mondiales, régionales et nationales, dans le secteur routier et au-delà».

Cette 59ème édition annuelle comprend les dernières données couvrant les années 2015 à 2020. Elle intègre plus de 200 indicateurs liés à la route et au secteur des transports répartis dans 11 sections, couvrant plus de 200 pays et territoires.

La deuxième annonce de l’IRF durant cette 4ème édition de la CIMD a désigné la «Personnalité de l’année dans le domaine de la mobilité durable» en la personne de Mme Magali Anderson, Directrice du développement durable chez le Groupe Holcim, «en signe de reconnaissance de son engagement et son dévouement en faveur de l’amélioration de la sécurité routière et son action inlassable au sein de l’IRF».

Enfin, la troisième annonce de l’IRF a mis en avant les finalistes du Prix de la startup de la mobilité durable, dans le cadre de l’IRF start-up label, en vue de soutenir et de promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation dans le secteur.
 

La mobilité électrique


Un moteur pour la décarbonation et la mobilité durable
 
Selon le Nouveau Modèle de Développement, qui a défini des approches innovantes pour la relance de l’économie marocaine, le transport occupe une place de choix. Il stipule ainsi: «la mise en place d’un cadre propice au développement de la mobilité électrique, en préambule à la mobilité durable, exige une plus grande synergie entre les secteurs de l’énergie, de l’équipement et des transports et appelle à la mise en place d’une feuille de route commune pour bien anticiper et cadrer l’émergence d’une nouvelle demande importante. Cette feuille de route devra également esquisser une stratégie industrielle, menée par l’État, impliquant l’industrie automobile locale, et stimulant l’offre comme la demande.

L’offre, en se positionnant sur des segments de la chaîne de valeur comme la fabrication et le recyclage des batteries ou la production de carburants alternatifs, et en élargissant le marché de l’offre locale (importation et production locale). La demande pourra être stimulée par le biais de mesures incitatives ( fiscalité avantageuse, bonus à l’achat, aides à l’installation) encourageant l’achat de véhicules électriques (VHR et VEB) plutôt que thermiques, et en densifiant l’infrastructure urbaine et interurbaine de recharge, renforçant ainsi la fiabilité et la praticité de ces véhicules durables».

Le même instrument recommande par ailleurs que «comme pour l’hydrogène, l’État ne doit pas faire des choix technologiques prématurés sur la question de la mobilité, ou, pire, subventionner ces choix technologiques, mais doit plutôt offrir le cadre propice pour permettre au secteur privé local et international d’expérimenter les choix les plus pertinents ». À noter que le rapport du Nouveau Modèle de Développement cite la mobilité durable comme exemple de chantier qui pourrait être impulsé par la création d’une task-force mandatée au plus haut niveau.
 








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