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Dakhla Oued Eddhab : Quand une région veut se donner les moyens de ses ambitions


Rédigé par AB le Mardi 6 Août 2019

Dakhla Oued Eddhab veut se positionner en couloir logistique sur l’axe routier Europe-Maroc-Afrique



Dakhla Oued Eddhab : Quand une région veut se donner les moyens de ses ambitions

« La route à double voie reliant Dakhla à Guergarat est une nécessité à plusieurs titres. C’est un projet que je défends depuis 2015, date à laquelle j’avais accédé à la présidence du Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab », soutient d’emblée Yanja El Khattat, quand L’Opinion l’a interrogé à propos dudit projet, qui semble enfin avoir obtenu l’attention du gouvernement. Mais c’est en termes de développement des activités logistiques et effets d’entraînement sur sa région, en particulier, et de la fluidité du trafic commercial Europe-Maroc-Afrique, en général, que l’élu istiqlalien argumente en faveur de l’élargissement de ce tronçon routier, à l’importance stratégique bien plus grande que l’envergure physique.

D’une longueur de 450 kms, le projet de route à double voie allant de Dakhla à Guergarat, le poste frontalier avec la Mauritanie, a été officiellement annoncé, sans précisions de budget ou de calendrier, par le chef du gouvernement à la Chambre des Représentants, il y a deux semaines, ce dernier ayant alors déclaré que c’était le vœu exprimé par Yanja El Khattat, président de la région de Dakhla Oued Eaddhab, suite à une discussion qu’il a eu avec lui.

« Vu l’état épouvantable dans lequel se trouve la route entre Dakhla et Guergarat, ce qui cause, d’ailleurs, beaucoup d’accidents, ça fait plus de trois ans que je demande, à maintes reprises, que cette route soit élargie à 9 mètres, comme ce fut le cas pour celle reliant Laâyoune à Dakhla. C’est un sujet que j’ai, en effet, soulevé avec le chef du gouvernement et le ministre de l’équipement.

« En tant que président de la région de Dakhla Oued Eaddahab, je leur ai demandé à ce que cette proposition soit prise en considération et réalisée dans les meilleurs délais possibles. Et la région de Dakhla Oued Eddahab est prête à apporter concrètement son soutien », affirme M. El Khattat, fermement convaincu de la pertinence de l’idée qu’il défend. Il semble même un peu vexé que l’on ne s’en soit pas déjà rendu compte auparavant. 

Un arrière goût d’inachevé

« Franchement, je ne comprends pas du tout que lorsque les planificateurs ont pensé à renforcer l’infrastructure routière reliant Tiznit à Dakhla, ils ont omis d’achever cette œuvre utile par le tronçon Dakhla-Guergarat ! Normalement, il aurait fallu que le projet d’axe routier express Tiznit-Laâyoune-Dakhla soit, dès le départ, étendu jusqu’à Guergarat. Il est inutile de rappeler que ce tronçon s’inscrit dans l’axe stratégique reliant l’Europe à l’Afrique.
Actuellement, la route qui mène de l’Europe jusqu’à Dakhla est de bonne qualité et très fluide, étant à double voie jusqu’à Laâyoune, ensuite élargie à 9 mètres jusqu’à Dakhla. Il est d’une extrême importance que le tronçon routier allant de Dakhla à Guergarat, en traversant plusieurs localités de la région, dont Aousserd, El Argoub et Bir Gandouz, soit également élargi, afin de renforcer l’axe menant vers l’Afrique subsaharienne. ».
La route Dakhla-Guergarat est une section de la Nationale 1, longue de 2 379 kms et reliant les deux extrémités nord et sud du Royaume. Une fois élargie à 9 mètres, elle constituera le prolongement de la voie express Tiznit-Laâyoune-Dakhla, un projet déjà en bonne partie réalisé, dans le cadre des cinq conventions signées devant SM le Roi, en novembre 2015, et pour lequel une enveloppe de 8,5 millions de dirhams avait été affecté.

Un pont entre le nord et le sud

On peut lire sur le site de la Caisse pour le financement routier, à propos de cet axe réaménagé et composée des tronçons Tiznit-Guelmim, Guelmim-Laâyoune, Laâyoune-Dakhla en passant par Tan Tan, Tarfaya et Boujdour, qu’il a, entre autres objectifs, « de réduire la durée des déplacements, éviter les coupures de routes suite aux inondations et à l’ensablement, baisser les charges d’exploitation des véhicules et améliorer les services de logistique au profit des voyageurs et en terme de transport de marchandises ». La région de Dakhla-Oued Eddahab n’en attend pas moins.

 « Le deuxième facteur qui milite en faveur de la réalisation de ce projet, c’est l’importance du trafic commercial terrestre en direction de l’Afrique subsaharienne, à travers la Mauritanie, et transitant par le poste frontalier de Guergarat. Le flux quotidien est de quelques 300 camions en moyenne », explique le président istiqlalien de la région de Dakhla Oued Eaddahab.

« Il faut bien prendre conscience que le tronçon routier Dakhla-Guergarat est un cordon ombilical du trafic commercial entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne et, de manière plus générale, entre l’Europe et l’Afrique. Il justifie, donc, largement l’investissement à consacrer à cet élargissement.
« Le budget pour ce faire se situe entre 600 à 800 millions de dirhams, ce qui est, je précise, une estimation préliminaire. Et je rappelle encore une fois que la région est prête à le soutenir le projet, parfaitement consciente de l’importance qu’il représente, pas seulement pour la région, mais également pour tout le Maroc ».

Légitimes ambitions d’une dynamique région

« L’intérêt pour la région de Dakhla Oued Eaddhab est évident », continue M. El Khattat. « L’amélioration de cette infrastructure routière va nous permettre de développer le potentiel de la région dans le secteur de la logistique, que j’estime personnellement comme étant énorme. N’oubliez jamais que la région de Dakhla Oued Eddahab est la porte du Maroc vers l’Afrique subsaharienne, une situation stratégique que nous voulons modeler en un couloir dédié aux activités commerciales et logistiques. D’ailleurs, dans ce cadre, je vous annonce que la région est en cours d’élaboration d’un accord avec le ministère du commerce extérieur afin de créer deux zones d’activités logistiques et commerciales, l’une à Guergarat, l’autre à Bir Guendouz (Mhiriz), toutes situées sur la route nationale n°1. Ces zones seront, donc, consacrées aux opérations d’import-export ».
Yanja El Khattat semble avoir su trouver les bons arguments à présenter au chef du gouvernement qui a, en effet, déclaré que ledit projet allait « profiter non seulement aux provinces sahariennes, mais à tout le Maroc, puisque la route à double-voie va augmenter les échanges entre le Nord et le Sud ».

Quand est-ce qu’il sera enfin possible de rouler sur cette route à double voie ? « Si le budget est là, le projet peut être réalisé en 2 ans maximum. Il est même possible d’y parvenir en une année seulement, si on morcelle le chantier en plusieurs tronçons, confiant chacun à une entreprise pour le réaliser », répond sans hésiter le président de la région de Dakhla Oued Eddahab. Et de préciser « Nous sommes entrain d’étudier le montage financier du projet ». Selon des informations recueilles par le site « le 360 » auprès d’une source au département de l’équipement, une commission technique devrait se rendre à Dakhla, au mois d’octobre, dans le but de préparer la réalisation des nécessaires études de faisabilité.

Ahmed NAJI

Monographie succincte de la région Dakhla-Oued Ed-Dahab



Les habitants de la ville de Dakhla et des tribus d'Oued Eddahab ont présenté le serment d'allégeance à S.M. Hassan II, le 14 aout 1979
La Région de Dakhla Oued Eddahab est constituée de deux provinces, celles d’Oued Eddahab et D’Aousserd

Superficie : 142 865 km2 (soit 20 % de la superficie du territoire national et 57 % de la superficie du Sahara marocain. C’est la région la plus vaste du Maroc)

Démographie : 142955 habitants, dont 32,3% ont moins de 18 ans (Chiffres 2014)
Taux d'urbanisation : 58,5 %

Économie :
Le secteur primaire réalise 26,9% du PIB régional et occupe 34,5 % de la population active (Chiffres de 2015)
La région recèle de 65% du potentiel halieutique exploitable national
Le secteur tertiaire réalise 64,6% du PIB régional et occupe 54 % de la population active