De Wuhan à Milan en passant par Madrid, Paris, Londres, New York et Lagos, un tour du monde du Covid-19 révèle que la pandémie est non seulement une métaphore mais une enfant de la mondialisation. Elle ne fait que calquer son rythme, sa vitesse de propagation et sa géographie sur ceux de l’humanité mondialisée. En effet, les individus se voient céder à l’angoisse d’une uniformisation épidémique dupliquée en réseaux sociaux et médiatiques. Ceci a imposé un nouveau mode de vie standardisé difficile à gérer lorsqu’il s’agit des coutumes, des habitudes urbaines qui s’estompent au profit d’une culture de tous les possibles. Notre mémoire, notre rythme, nos désirs, nos peurs traduisent, au moins une défaillance de l’homme qui exige de repenser l’humain.
Une telle planétarisation du Covid-19 conduit, entre autres, à une perte de vitesse urbaine et des modèles et s’accompagne surtout d’une contestation de la culture qui est donc relativisée par le défi scientifique. Notre culture n’est plus ce qu’on consomme selon nos goûts, elle est ce qu’on doit craindre et redouter. Cette diffusion de l’épidémie s’ancre dans un milieu citadin poly centré où la place de l’individu et de la société est déstabilisée. A l’instar d’une fiction, l’âme et la culture de la ville à l’échelle planétaire sont perçues comme une alchimie vulnérable : on constate un basculement brusque dans la stagnation, difficile à contrôler en matière de gouvernance. En outre, cette entrée dans le Covid urbanisé et mondialisé nous impose de comprendre que l’humanité s’engage sans doute irréversiblement dans le temps des villes. Peut-on penser que si le Covid 19 est fortement urbain, c’est qu’il est « artificiel » faute d’une concentration d’habitants actifs où échange des biens, des idées et d’autres produits regroupent des personnes différemment aux paysans dont l’activité est limité. Le rythme du Covid-19 épouse la suprématie du cadre bâti sur l’environnement naturel qui nuance l’espace/ville.
Une telle planétarisation du Covid-19 conduit, entre autres, à une perte de vitesse urbaine et des modèles et s’accompagne surtout d’une contestation de la culture qui est donc relativisée par le défi scientifique. Notre culture n’est plus ce qu’on consomme selon nos goûts, elle est ce qu’on doit craindre et redouter. Cette diffusion de l’épidémie s’ancre dans un milieu citadin poly centré où la place de l’individu et de la société est déstabilisée. A l’instar d’une fiction, l’âme et la culture de la ville à l’échelle planétaire sont perçues comme une alchimie vulnérable : on constate un basculement brusque dans la stagnation, difficile à contrôler en matière de gouvernance. En outre, cette entrée dans le Covid urbanisé et mondialisé nous impose de comprendre que l’humanité s’engage sans doute irréversiblement dans le temps des villes. Peut-on penser que si le Covid 19 est fortement urbain, c’est qu’il est « artificiel » faute d’une concentration d’habitants actifs où échange des biens, des idées et d’autres produits regroupent des personnes différemment aux paysans dont l’activité est limité. Le rythme du Covid-19 épouse la suprématie du cadre bâti sur l’environnement naturel qui nuance l’espace/ville.
Le Covid-19 comme phénomène urbain
Par ailleurs, la même logique urbaine spécifie le Covid-19 en rendant possible l’émergence des épicentres ou des foyers épidémiques, industriels, professionnels ou autres, surtout lorsqu’on se sert des statistiques comme domaine privilégié de l’existence des centres urbains. De même, le Covid-19 suit la logique marchande du développement urbain en instaurant un carrefour où se rencontrent les modes technique et marchand, signes d’une évolution citadine spécifique. Encore est-il que le schéma en damier du Covid-19 comme phénomène urbain se concrétise, en étant articulé autour d’une structure à géométrie variable. Pire encore, l’insalubrité de la concentration urbaine devient considérablement un problème de santé publique qui s’accroît avec le risque des contaminations massives, touchant riches et pauvres, centre et banlieue.
Par sa nature citadine, le Covid-19 a bouleversé la volonté organique des villes et personnalisé les valeurs où peuvent sortir de nouvelles manières de penser, de sentir et d’agir. Notre rapport à l’espace est également bouleversé, car il est ce qui fonde notre relation à l’altérité, où la coprésence indifférente est la norme. Dans un contexte où chacun s’est vu conférer la responsabilité de rester chez lui et bientôt peut être d’accepter le tracking de ses mouvements, il faut réfléchir à l’après et aux métamorphoses que cela implique dans notre conception de la cité. Pour cela, on peut dire que le Covid-19 citadinisé décline concrètement à travers une multiplicité « d’aires morales » pour citer les sociologues de l’école de Chicago. Cette pandémie urbaine renforce l’idée de la ville dépravante responsable de tous les maux. En figeant le temps de la ville, la pandémie cristallise, inversement, dans une certaine morphologie, une dynamique où s’expriment de nouvelles manières de circuler, de s’approprier des lieux. D’où, le Covid-19 apparait comme une médiation entre un ordre renvoyant au pouvoir de l’Etat/tuteur et un autre ordre correspondant aux relations directes de la vie quotidienne mise en quarantaine.
Par sa nature citadine, le Covid-19 a bouleversé la volonté organique des villes et personnalisé les valeurs où peuvent sortir de nouvelles manières de penser, de sentir et d’agir. Notre rapport à l’espace est également bouleversé, car il est ce qui fonde notre relation à l’altérité, où la coprésence indifférente est la norme. Dans un contexte où chacun s’est vu conférer la responsabilité de rester chez lui et bientôt peut être d’accepter le tracking de ses mouvements, il faut réfléchir à l’après et aux métamorphoses que cela implique dans notre conception de la cité. Pour cela, on peut dire que le Covid-19 citadinisé décline concrètement à travers une multiplicité « d’aires morales » pour citer les sociologues de l’école de Chicago. Cette pandémie urbaine renforce l’idée de la ville dépravante responsable de tous les maux. En figeant le temps de la ville, la pandémie cristallise, inversement, dans une certaine morphologie, une dynamique où s’expriment de nouvelles manières de circuler, de s’approprier des lieux. D’où, le Covid-19 apparait comme une médiation entre un ordre renvoyant au pouvoir de l’Etat/tuteur et un autre ordre correspondant aux relations directes de la vie quotidienne mise en quarantaine.
Hassan LAGHDACHE