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Culte : Le FORIF accusé de mettre sous tutelle la religion musulmane en France


Rédigé par La rédaction Mardi 15 Février 2022

La désignation par les autorités françaises des membres du Forum de l’Islam de France, créé sous les auspices du ministère de l’Intérieur, est décriée par plus d’un responsable musulman dans l’Hexagone.



Culte : Le FORIF accusé de mettre sous tutelle la religion musulmane en France
Le CFCM (Conseil français du culte musulman) est caduque, voilà le FORIF (Forum de l’Islam de France), lancé samedi 5 févier à Paris par le ministre français de l’Intérieur. Devant une assistance d’environ 80 personnes (imams, aumôniers, dirigeants de mosquées et d’associations cultuelles musulmanes, représentants de fédérations, personnalités politiques et de la société civile), réunies dans l’enceinte auguste du palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Gérald Darmanin a déroulé les contours de ce qui est considéré comme le nouveau format de dialogue des instances étatiques avec les musulmans.

« Désormais, il n’y aura plus, pour le gouvernement de la République, un représentant unique du culte musulman compétant sur tous les sujets, mais des collectifs organisés par thématiques pour obtenir des résultats concrets et qui se réuniront quand ils le souhaiteront à échéances régulières ».

Selon Gérald Darmanin, le plus grand tort du CFCM est d’avoir été un instrument aux mains de pays musulmans influents, et donc le porte-voix d’un islam « consulaire », marqué notamment par l’emploi dans les mosquées d’imams détachés de ces pays.

D’où la décision de son département de coiffer et d’être à l’origine du FORIF, d’élaborer son agenda, valider ses thématiques et, surtout, choisir ses membres. Parmi les personnes sélectionnées, Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, pense néanmoins qu’il faut permettre aux musulmans de choisir eux-mêmes leurs représentants.

« Il s’agit d’un Islam colonial et c’est insultant »

Dans une discussion avec Middle East Eye, le président sortant du CFCM, Mohammed Moussaoui, plaide lui aussi pour un modèle électif permettant aux mosquées d’élire des conseils régionaux, puis une instance nationale, représentative de tout le territoire. « J’ai bien précisé au ministre de l’Intérieur au cours d’une entrevue début janvier que les musulmans eux-mêmes doivent choisir leurs représentants », affirme notre interlocuteur.

De toute évidence, il n’a pas été écouté, et il devrait lui-même signer officiellement l’avis de décès du CFCM, le 19 février, au cours d’une assemblée générale extraordinaire du bureau exécutif. Une dissolution qui semble toutefois compromise compte tenu du refus de certains membres du bureau d’y souscrire.

Car « sans l’accord des deux tiers du bureau, la dissolution du CFCM n’est pas valide », confie à MEE Abdallah Zekri, délégué général du Conseil et président de l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie (OLCI). Il estime pour sa part qu’il est encore temps de sauver le CFCM, en changeant ses statuts et en révoquant le système de cooptation qui a permis aux présidents des fédérations, « des barons » selon lui, d’avoir une mainmise sur la gestion du culte musulman en France. Aussi, Zekri, dénonce la volonté du gouvernement français, à travers le FORIF, de « diriger les musulmans français comme s’ils étaient des mineurs ». « Il s’agit d’un Islam colonial et c’est insultant », s’indigne-t-il.


 








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