La Direction des Etudes et des Prévisions Financières a publié sa Note de Conjoncture pour le mois d'octobre 2023, révélant une amélioration globale de la situation économique nationale. Cette tendance positive survient malgré les incertitudes persistantes à l'échelle internationale.
Le secteur du tourisme continue de montrer une vigueur impressionnante, affichant des chiffres importants au cours de l'année 2023. En dépit des défis, notamment le séisme d'Al-Haouz en septembre, les indicateurs clés révèlent une reprise significative dans ce secteur vital de l'économie marocaine.
Le secteur du tourisme continue de montrer une vigueur impressionnante, affichant des chiffres importants au cours de l'année 2023. En dépit des défis, notamment le séisme d'Al-Haouz en septembre, les indicateurs clés révèlent une reprise significative dans ce secteur vital de l'économie marocaine.
Chiffres impressionnants, mais quel impact sur le long et moyen terme ?
« L'évolution de la valeur ajoutée du secteur du tourisme continue de susciter l'enthousiasme, avec une hausse impressionnante de 31,2% au deuxième trimestre 2023, après une croissance encore plus remarquable de 53,9% au trimestre précédent », révèle la note. De plus, sur l'ensemble du premier semestre 2023, la valeur ajoutée du secteur s'est renforcée de manière significative, enregistrant une augmentation moyenne de 42,6%. Cette performance est d'autant plus notable lorsque l'on compare ces chiffres à une augmentation de 44,7% observée il y a un an.
Cependant, il est essentiel de prendre du recul et de réfléchir à ces chiffres à long et moyen terme. Comme le souligne Omar Bakkou, expert économiste, « le tourisme représente actuellement environ 7% du PIB marocain, ce qui en fait un pilier essentiel de la croissance économique nationale. Néanmoins, pour évaluer pleinement l'impact de ces chiffres, il est impératif de vérifier s'ils seront confirmés sur le long et moyen terme », notant que «le Maroc se situe en dessous de la moyenne mondiale, qui est d'environ 10% de contribution au PIB. Cela signifie que le pays a encore du potentiel pour se développer dans ce secteur, et qu'il existe une marge de progression».
« Le gouvernement a déjà mis en place une feuille de route visant à renforcer le secteur en lui fournissant davantage de ressources pour améliorer l'offre touristique et les stratégies de commercialisation. L'objectif est de consolider la position du secteur du tourisme en tant que pierre angulaire de l'économie nationale, et de viser une contribution plus proche de la moyenne mondiale. Cela permettra au secteur de jouer un rôle encore plus crucial dans l'économie marocaine », précise Bakkou.
« Le gouvernement a déjà mis en place une feuille de route visant à renforcer le secteur en lui fournissant davantage de ressources pour améliorer l'offre touristique et les stratégies de commercialisation. L'objectif est de consolider la position du secteur du tourisme en tant que pierre angulaire de l'économie nationale, et de viser une contribution plus proche de la moyenne mondiale. Cela permettra au secteur de jouer un rôle encore plus crucial dans l'économie marocaine », précise Bakkou.
Transport et entreposage, une dynamique positive
Le secteur du transport et de l'entreposage au Maroc accélère sur la voie de la reprise, avec une augmentation de 6,2% de la valeur ajoutée au premier semestre 2023. À fin juin 2023, selon la Direction des Etudes et des Prévisions Financières, « le secteur a déjà récupéré 81% de son niveau pré-pandémie, affichant une résilience accrue ».
Le transport aérien prend son envol avec « une hausse de 3,6% du trafic de passagers à fin août 2023, porté par une performance exceptionnelle au niveau international ». Le secteur ferroviaire, quant à lui, connaît une croissance fulgurante de 23% du trafic voyageur à fin juin 2023.
Notre expert souligne, à cet égard, « l'interconnexion entre le tourisme et le transport », affirmant que « lorsque le tourisme prospère, le secteur du transport suit la même tendance ». Omar Bakkou met en avant « l'impact positif du secteur touristique sur l'ensemble de l'économie, grâce à des recettes importantes », soulignant que « les activités d'importation et d’exportation renforcées ont joué un rôle clé dans la croissance du trafic de fret aérien et de l'activité portuaire ».
Croissance continue de la production d'énergie électrique
L'énergie électrique est en pleine effervescence au troisième trimestre de 2023. Selon la note de conjoncture, la production continue sa croissance avec une montée en puissance de 4,3% au cours des deux premiers mois, confirmant une tendance positive entamée au deuxième trimestre. À fin août 2023, la production nationale affiche une progression de 0,7%, stimulée par l'essor de la production concessionnelle et des énergies renouvelables, bien que l'ONEE ait enregistré un recul de 9,4%.
« Cette montée en puissance de la production d'énergie électrique est un indicateur essentiel de la vitalité de l'économie, propulsant toutes les facettes de l'activité économique », indique notre expert, soulignant que « dans l'ensemble, ces chiffres mettent en évidence l'importance cruciale de l'industrie de l'énergie électrique dans l'économie nationale et son rôle en tant que moteur de croissance ».
Secteur de la construction : Redressement de l'activité
Le secteur de la construction au Maroc reprend des couleurs au troisième trimestre 2023, laissant entrevoir un renouveau bienvenu. Les ventes de ciment, baromètre clé de l'industrie, enregistrent une hausse encourageante de 3,6%, mettant ainsi un terme à des trimestres de repli.
Cette reprise est également renforcée par une augmentation de 2,3% de l'encours des crédits à l'habitat, témoignant d'un regain de confiance dans le marché immobilier. De même, l'encours des crédits à la promotion immobilière montre des signes d'amélioration, avec une atténuation de son recul à -2,8%. Ces chiffres reflètent un secteur de la construction en pleine renaissance, promettant un avenir plus radieux pour l'immobilier.
Notre expert explique, dans ce sens, que « la demande est en croissance régulière, surtout après une période de crise, en grande partie due à la pandémie. Les ménages marocains retrouvent progressivement une stabilité financière, les incitant à investir dans l'immobilier ».
De plus, Omar Bakkou souligne « l'impact positif du nouveau programme soutenu par l'État, qui vise à offrir aux Marocains un accès facilité à un logement décent grâce à des aides financières directes aux acheteurs », notant que « cette initiative devrait certainement contribuer à orienter le secteur de la construction sur la voie du redressement, offrant ainsi de nouvelles opportunités dans le marché de l'immobilier ».
Repères
Inflation : Un souffle de répit en septembre 2023
Le rythme effréné de l'inflation au Maroc a finalement marqué une pause en septembre 2023, avec une progression de +4,9% par rapport à l'année précédente. Cette tendance à la baisse fait suite à une série de mois où les chiffres étaient bien plus élevés. Cette évolution de l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) est le résultat d'une hausse de 9,9% des prix des produits alimentaires et d'une légère augmentation de 1,3% des produits non alimentaires.
Deuxième trimestre 2023 : Création de 112.000 nouveaux postes d’emploi
Au deuxième trimestre de 2023, une lueur d'espoir brille dans l'économie marocaine avec la création de 112.000 emplois rémunérés. Cette percée est le résultat d'une dynamique positive dans les secteurs des services, de l'industrie et de la construction. Toutefois, elle est accompagnée d'une augmentation du taux de chômage de 1,2 point, atteignant un niveau de 12,4%. Cette montée du chômage affecte particulièrement les jeunes, les diplômés et les femmes. Le secteur de l'agriculture, de la forêt et de la pêche a connu des pertes d'emplois notables, tandis que les zones urbaines ont été plus fortement touchées par le chômage que les zones rurales.
Flux financiers : Les banques marocaines en quête de liquidité
Au troisième trimestre 2023, les besoins en liquidité des banques marocaines ont continué à croître, s'élevant à une moyenne de 88,8 milliards de dirhams par semaine. Cette augmentation est principalement due à une circulation fiduciaire accrue, malgré une augmentation des réserves de change. Pour répondre à cette demande croissante, la Banque Centrale a augmenté ses injections de liquidité, atteignant en moyenne 101,5 milliards de dirhams par semaine. Ces interventions ont principalement ciblé les opérations de pensions livrées, les avances à 7 jours sur appels d'offre et les prêts garantis aux TPME.