Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont choisi de cibler des banques russes, l’Union Européenne des élus et des entités russes, tandis que Tokyo a prévu d’interdire l’émission d’obligations russes au Japon. La pluie de sanctions imposée mardi par Washington et ses alliés occidentaux à Moscou peut-elle vraiment contraindre Vladimir Poutine à faire rapidement marche arrière en Ukraine ? Pour les observateurs américains, rien n’est moins sûr.
Selon le Washington Post, relayé par « Courrier International », les experts estiment que ces mesures seront “peu susceptibles de modifier les calculs” du maître du Kremlin “à court terme” mais qu’elles vont en revanche “plutôt ouvrir la voie à une campagne de pression prolongée”.
“Les sanctions n’auront pas un impact dissuasif immédiat”, bien que les gouvernements occidentaux disposent de suffisamment d’armes capables d’avoir des “conséquentes économiques extrêmes”, a expliqué la chercheuse et ex-conseillère de la Maison Blanche Julia Friedlander, dans un entretien au quotidien américain.
“Même si les gouvernements occidentaux imposaient des sanctions plus lourdes dans les semaines à venir, cela pourrait prendre des mois avant qu’elles aient réellement un impact significatif sur les oligarques et l’économie russes”, estime-t-elle.
Selon la chercheuse, depuis que la Russie a été confrontée à une série de sanctions ces dernières années, notamment après son annexion de la Crimée et l’empoisonnement de ses dissidents, Poutine s’est mis à “stocker suffisamment de devises étrangères, d’or et d’autres actifs afin de pouvoir survivre au moins temporairement”, en cas de nouvelles mesures punitives occidentales.
Des sanctions qui impacteraient aussi l’Occident
Moscou a aussi “cherché à diversifier son portefeuille commercial pour être moins dépendant de l’UE concernant ses revenus d’exportation”, note le Wall Street Journal. Si l’Union Européenne “demeure à ce jour son plus grand partenaire commercial, la Russie a aussi cherché à élargir ses liens avec Pékin en ouvrant notamment un important gazoduc vers la Chine en 2019”, rappelle le quotidien financier.
La Maison Blanche a précisé mardi que les sanctions qu’elle a prises contre Moscou, qui visent notamment à l’empêcher de lever des fonds occidentaux pour rembourser sa dette souveraine, n’étaient que la “première tranche” des mesures de rétorsion contre la Russie. L’ensemble du secteur bancaire russe pourrait être visé si la Russie poursuit son invasion de l’Ukraine, a affirmé un responsable américain.
Mais “vu que Poutine considère l’indépendance de l’Ukraine après la chute de l’Union soviétique comme une tragédie de l’histoire russe – une opinion clairement articulée dans son discours de lundi –, de nombreux analystes se demandent si même la plus forte des sanctions financières pourrait suffire à le dissuader de tenter de reconquérir l’ex-république soviétique”, remarque le Los Angeles Times. D’autant que “Poutine sait de manière quasi certaine que les États-Unis et leurs alliés de l’Otan n’enverront pas de troupes pour défendre l’Ukraine”.
Le New York Times rappelle que les responsables américains sont aussi confrontés à un dilemme : “ils redoutent depuis des semaines que l’imposition de sanctions sévères à l’encontre de la Russie n’ait également des conséquences aux États-Unis, notamment en faisant grimper les prix du gaz”, note le quotidien. Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche a d’ailleurs déclaré que les Américains devaient s’y préparer.
Selon le Washington Post, relayé par « Courrier International », les experts estiment que ces mesures seront “peu susceptibles de modifier les calculs” du maître du Kremlin “à court terme” mais qu’elles vont en revanche “plutôt ouvrir la voie à une campagne de pression prolongée”.
“Les sanctions n’auront pas un impact dissuasif immédiat”, bien que les gouvernements occidentaux disposent de suffisamment d’armes capables d’avoir des “conséquentes économiques extrêmes”, a expliqué la chercheuse et ex-conseillère de la Maison Blanche Julia Friedlander, dans un entretien au quotidien américain.
“Même si les gouvernements occidentaux imposaient des sanctions plus lourdes dans les semaines à venir, cela pourrait prendre des mois avant qu’elles aient réellement un impact significatif sur les oligarques et l’économie russes”, estime-t-elle.
Selon la chercheuse, depuis que la Russie a été confrontée à une série de sanctions ces dernières années, notamment après son annexion de la Crimée et l’empoisonnement de ses dissidents, Poutine s’est mis à “stocker suffisamment de devises étrangères, d’or et d’autres actifs afin de pouvoir survivre au moins temporairement”, en cas de nouvelles mesures punitives occidentales.
Des sanctions qui impacteraient aussi l’Occident
Moscou a aussi “cherché à diversifier son portefeuille commercial pour être moins dépendant de l’UE concernant ses revenus d’exportation”, note le Wall Street Journal. Si l’Union Européenne “demeure à ce jour son plus grand partenaire commercial, la Russie a aussi cherché à élargir ses liens avec Pékin en ouvrant notamment un important gazoduc vers la Chine en 2019”, rappelle le quotidien financier.
La Maison Blanche a précisé mardi que les sanctions qu’elle a prises contre Moscou, qui visent notamment à l’empêcher de lever des fonds occidentaux pour rembourser sa dette souveraine, n’étaient que la “première tranche” des mesures de rétorsion contre la Russie. L’ensemble du secteur bancaire russe pourrait être visé si la Russie poursuit son invasion de l’Ukraine, a affirmé un responsable américain.
Mais “vu que Poutine considère l’indépendance de l’Ukraine après la chute de l’Union soviétique comme une tragédie de l’histoire russe – une opinion clairement articulée dans son discours de lundi –, de nombreux analystes se demandent si même la plus forte des sanctions financières pourrait suffire à le dissuader de tenter de reconquérir l’ex-république soviétique”, remarque le Los Angeles Times. D’autant que “Poutine sait de manière quasi certaine que les États-Unis et leurs alliés de l’Otan n’enverront pas de troupes pour défendre l’Ukraine”.
Le New York Times rappelle que les responsables américains sont aussi confrontés à un dilemme : “ils redoutent depuis des semaines que l’imposition de sanctions sévères à l’encontre de la Russie n’ait également des conséquences aux États-Unis, notamment en faisant grimper les prix du gaz”, note le quotidien. Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche a d’ailleurs déclaré que les Américains devaient s’y préparer.
Une guerre qui impacterait sévèrement le marché mondial des céréales
La crise ukrainienne aurait un impact majeur sur le marché mondial des céréales, selon Eren Gunhan Ulusoy, directeur de l'Association internationale des meuniers opérationnels (IAOM) pour l'Eurasie.
"Parce que les exportations totales de blé des deux pays représentent 30% des exportations mondiales de céréales, si la tension s'intensifie, cela aura des effets négatifs à la fois sur l'offre et sur les prix des marchés céréaliers", a-t-il déclaré mardi à l'Agence Anadolu (AA).
Après les développements récents, les prix des matières premières, en particulier du blé, du pétrole et de l'or, ont augmenté. Le prix du blé a progressé à plus de 271 dollars la tonne, du côté de l'indice américain des contrats à terme, contre environ 264 dollars vendredi.
Alors que l'année dernière, a été constaté une baisse de la production céréalière en raison des mesures pandémiques et de la sécheresse, une augmentation de 3,2% est attendue pour la saison 2021-2022, a déclaré Ulusoy.
"La consommation mondiale de céréales devrait par ailleurs augmenter de 2,6 % cette saison", a-t-il ajouté.
Parallèlement, la production céréalière devrait diminuer de 2,1 % dans les principaux pays exportateurs de céréales tels que l'Argentine, l'Australie, le Canada, l'Europe, le Kazakhstan, la Russie et les États-Unis, a souligné Ulusoy.
Évoquant les mesures du « Green Deal », il a déclaré que l'accord devrait réduire la productivité de l'agriculture en raison des limites de certains intrants dans l'agriculture industrielle.
"Par conséquent, avec le Green Deal, devraient être planifiées des politiques qui remplaceront la perte de production", a-t-il ajouté.
Alors que le prix du blé par tonne était d'environ 200 dollars en mai 2021, il a dépassé la barre des 300 dollars en novembre 2021 en raison de la perte de production, de la fiscalité russe et de l'augmentation de la demande, notamment en raison du stockage.
En 2021, la Russie a commencé à appliquer une taxe de 70 % sur la différence entre un prix de base du blé - 200 dollars la tonne - et le prix de référence du marché.
"Parce que les exportations totales de blé des deux pays représentent 30% des exportations mondiales de céréales, si la tension s'intensifie, cela aura des effets négatifs à la fois sur l'offre et sur les prix des marchés céréaliers", a-t-il déclaré mardi à l'Agence Anadolu (AA).
Après les développements récents, les prix des matières premières, en particulier du blé, du pétrole et de l'or, ont augmenté. Le prix du blé a progressé à plus de 271 dollars la tonne, du côté de l'indice américain des contrats à terme, contre environ 264 dollars vendredi.
Alors que l'année dernière, a été constaté une baisse de la production céréalière en raison des mesures pandémiques et de la sécheresse, une augmentation de 3,2% est attendue pour la saison 2021-2022, a déclaré Ulusoy.
"La consommation mondiale de céréales devrait par ailleurs augmenter de 2,6 % cette saison", a-t-il ajouté.
Parallèlement, la production céréalière devrait diminuer de 2,1 % dans les principaux pays exportateurs de céréales tels que l'Argentine, l'Australie, le Canada, l'Europe, le Kazakhstan, la Russie et les États-Unis, a souligné Ulusoy.
Évoquant les mesures du « Green Deal », il a déclaré que l'accord devrait réduire la productivité de l'agriculture en raison des limites de certains intrants dans l'agriculture industrielle.
"Par conséquent, avec le Green Deal, devraient être planifiées des politiques qui remplaceront la perte de production", a-t-il ajouté.
Alors que le prix du blé par tonne était d'environ 200 dollars en mai 2021, il a dépassé la barre des 300 dollars en novembre 2021 en raison de la perte de production, de la fiscalité russe et de l'augmentation de la demande, notamment en raison du stockage.
En 2021, la Russie a commencé à appliquer une taxe de 70 % sur la différence entre un prix de base du blé - 200 dollars la tonne - et le prix de référence du marché.