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Covid-19 : la mutation pose question pour les vaccins


Mercredi 13 Janvier 2021

Si le variant anglais attire les regards, une autre mutation sur d’autres versions du Coronavirus inquiète les scientifiques et nuirait aux vaccins.



Covid-19 : la mutation pose question pour les vaccins
Appelée E484K, cette mutation est portée par des variants qui ont émergé en Afrique du Sud et, plus récemment, au Brésil et au Japon, mais pas par le variant anglais, dont l’expansion dans le monde fait les gros titres. Or, cette mutation «est la plus inquiétante de toutes» sur le plan de la réponse immunitaire, estime Ravi Gupta, professeur de microbiologie à l’Université de Cambridge, interrogé par l’AFP.

Les variants sont des versions différentes du coronavirus initial, qui apparaissent avec le temps sous l’effet de diverses mutations. Un phénomène normal dans la vie d’un virus, car les mutations interviennent quand il se réplique.

De nombreuses mutations du SarsCoV-2 ont été observées depuis son apparition, la grande majorité sans conséquence. Certaines peuvent toutefois lui donner un avantage pour sa survie, dont une plus grande transmissibilité. Les variants qui ont émergé en Angleterre, en Afrique du Sud et au Japon (ce dernier via des voyageurs venus du Brésil) ont en commun une mutation appelée N501Y. Située sur la protéine spike du coronavirus (une pointe qui lui permet de pénétrer dans les cellules), cette mutation est suspectée de rendre ces variants plus contagieux. Des soupçons d’une autre nature pèsent sur la mutation E484K. Des tests en laboratoire ont montré qu’elle semblait capable de diminuer la reconnaissance du virus par les anticorps, et donc sa neutralisation. 

«A ce titre, elle peut aider le virus à contourner la protection immunitaire conférée par une infection antérieure ou par la vaccination», explique le Pr François Balloux, de l’University College de Londres. C’est cette perspective «d’évasion immunitaire» qui préoccupe les scientifiques, avec en ligne de mire la question de l’efficacité des vaccins. Pour autant, rien n’indique qu’E484K suffise à rendre des variants résistants aux vaccins actuels, tempèrent les scientifiques.

Espacer les deux doses provoquerait les mutations du virus
Un autre problème semble surgir et concerne l’espacement entre les doses du vaccin. En effet, en espaçant les deux doses de vaccin, «on risque d’avoir des mutations» du virus, a alerté avant-hier mardi, sur franceinfo le professeur Yves Buisson de l’Académie nationale de médecine, président de la cellule Covid-19. L’Académie de médecine, dont Yves Buisson est membre, préconise donc de ne pas trop espacer les doses, et «de ne différer l’injection de la seconde dose [du vaccin contre le Covid19] que si les circonstances l’exigent et sans excéder un dépassement de trois semaines».

«Prolonger le délai entre les deux injections» permet d’»augmenter le nombre de personnes qui recevront la première dose de vaccin», explique Yves Buisson. «Cette préconisation n’est pas mauvaise dans le principe.» Mais il souligne «quelques réserves» émises par l’Académie de médecine. «Lorsque le vaccin comporte deux injections, le délai entre les deux injections est fixée par l’autorisation de mise sur le marché, 21 jours pour le vaccin Pfizer, 28 jours pour le vaccin Moderna.» Il souligne que le délai peut être «élargi» s’il n’y a pas «de risque majeur, jusqu’à deux ou trois semaines».



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