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Covid-19: Les ravages de la pandémie sur l’industrie marocaine du sport


Rédigé par Anass MACHLOUKH Mercredi 31 Mars 2021

Le secteur du sport n’a pas échappé aux conséquences désastreuses de la pandémie, qui a condamné la majorité des sociétés sportives à une situation financière critique dont elles peinent à se relever. Eclairage.



La pandémie du Covid-19 n’a épargné aucun secteur, y compris celui du sport, dont l’industrie en a fortement pâti. La crise sanitaire a contraint plusieurs entreprises et coopératives sportives (les salles de sports, les clubs de toutes sortes, les magasins de produits sportifs, etc.)  et tout le tissu économico-sportif à un arrêt drastique d’activité. En témoigne le calvaire des salles de sport qui ont dû fermer leurs portes dans plusieurs villes pendant plusieurs mois, endurant ainsi une crise sans précédent, qui a poussé les propriétaires à hausser le ton vis-à-vis des autorités à maintes reprises pour demander des indemnisations. Il en est de même pour les clubs et tous les professionnels du secteur qui ont visiblement souffert de la crise liée au Covid-19. Les clubs de football se sont vus privés de recettes très importantes suite à la fermeture des stades, idem pour les agences, les associations et les coopératives, même celles qui s’activent dans l’informel, qui ont perdu une grande partie de leurs adhérents. Les conséquences de la crise sanitaire sur ce secteur qui pèse 1,1% du Produit intérieur brut et qui emploie 240.000 personnes au Maroc, ont été mesurées par une étude réalisée par l'Agence Stadia, en collaboration avec Sports Management School. Celle-ci a tracé une image sombre de l’état de l’industrie sportive au Maroc après plus d’un an de pandémie. L’objectif est de scruter l’impact de la crise sanitaire sur le chiffre d’affaires, la trésorerie et la masse salariale des sociétés sportives.

Chute d’activité et perte d’emplois 

Elaboré sur un échantillon de cinquante entreprises représentatives du secteur, au niveau national, l’étude fait état d’un choc brutal de la pandémie sur l’activité de l’industrie du sport, notamment sur les salles de fitness, équipementiers, agences, clubs, enseignes spécialisées, médias, et autres. 98% des entreprises sondées ont déclaré qu’elles ont été profondément touchées par la crise sanitaire, dont 71% d’entre elles ont fait état d’un « impact très important », et 27% d’un « impact important ». Les différentes mesures de restrictions imposées depuis le 2 mars dernier ont causé une chute libre d’activité des sociétés du secteur. Une baisse estimée à 64%, selon le rapport, plus importante que dans d’autres pays européens comme la France où l’activité des professionnels du sport n’a baissé que de 21%. 

Le choc de l’arrêt d’activité a contraint 28% des entreprises à fermer leurs portes pour au moins trois mois, dont la majeure partie sont des salles de sport. Pour le reste des entreprises qui ont pu résister, 71% ont dû, selon l’étude, subir des difficultés financières énormes en accumulant des dettes importantes. D’autres ont même déposé le bilan, faute de financement. 

Dans cette situation périlleuse, plusieurs emplois du secteur sont menacés, les propriétaires des sociétés sportives ont réagi par des mesures de redressement de leurs employés. Par conséquent, 71% des entreprises ont revu la réorganisation de leurs effectifs, dont 53% ont dû se séparer d’une partie de leurs salariés, fait ressortir le rapport, précisant que 6,8 salariés par société ont perdu leur emploi. D’autres ont été obligées de réviser leur politique de rémunération, sachant que 46% ont réduit les salaires de leurs employés, tandis que 31,7% ont gelé des futures augmentations. 

Pour se maintenir en vie, les dirigeants des « boîtes de sport » ont eu recours au financement bancaire. 36,2% des structures sondées ont obtenu des crédits auprès des établissements de crédit, et 21,6% ont procédé aux apports de fonds, indique le rapport, soulignant que 15,5% sont parvenues à reporter leurs échéances de paiement. Pour les entreprises qui n’ont pas eu la chance de se faire financer, 26% de celles en détresse ont baissé leurs charges (26%), sachant que près de 7% ont dû changer carrément d’activité. 

Des mesures d’accompagnement s’imposent 

Compte tenu des chiffres annoncés, il est clair que l’industrie du sport peine à sortir du trou du Covid-19, vu la fragilité du secteur, qui est encore en phase de croissance au Maroc. Toutefois, il est encore possible que ce secteur puisse se relever. L’étude de Stadia et Sport Management School a proposé une série de mesures susceptibles de relancer l’industrie du sport au Maroc après une année cauchemardesque. Parmi les doléances, on trouve des mesures très techniques, à savoir l’octroi d’un chèque sport dédié aux professionnels et la baisse de la TVA pour l’ensemble des PME impactées, le rapport préconise une réduction de 20% à 7% ou 10%, et d’instaurer une déductibilité des dépenses liées à l’achat des abonnements aux salles de sport.

Le rapport suggère également une déduction fiscale aux entreprises qui souhaitent sponsoriser une manifestation sportive pendant un an à partir de la reprise de l’activité. D’autres propositions du même genre sont listées, telles que la promotion du Crowfunding comme mode de financement des événements sportifs de grande ampleur. 

Anass MACHLOUKH

 








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