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Covid-19 : La quatrième dose arrive pour les seniors, qu’en sera-t-il pour les plus jeunes ?


Rédigé par Anass MACHLOUKH Lundi 4 Juillet 2022

Le ministère de la Santé a recommandé la quatrième dose au moment où la pandémie relance ses assauts. La campagne de vaccination redevient un sujet d’actualité tant la Covid-19 semble devenir endémique. Décryptage.



Ph : Fadel Senna / AFP
Ph : Fadel Senna / AFP
Au moment où le Maroc est frappé par une nouvelle vague de la pandémie du Covid-19, le ministère de la Santé a jugé opportun de revoir la stratégie nationale de vaccination en recommandant l’administration de la quatrième dose. C’est ce que montre une circulaire du ministre de la Santé, adressée à l’ensemble des directeurs régionaux.

Dans ce document, qui date du premier juillet, le Département de Khalid Ait Taleb préconise la dose de rappel six mois après la troisième dose, et ce, particulièrement pour les personnes âgées de plus de 60 ans et toutes les personnes adultes ayant des comorbidités. “En cas d’infection récente au Covid-19, la dose de rappel peut être injectée quatre semaines après l’épisode infectieux”, lit-on sur la circulaire, qui exhorte les gens non complètement vaccinés (n’ayant eu que deux doses ou moins) à se rattraper et compléter leur schéma vaccinal.

La recrudescence menace la saison estivale

Comme nous sommes au début de la saison estivale, les autorités veulent accélérer la vaccination afin que la population soit plus immunisée pendant les vacances où la mobilité des individus augmente de façon fulgurante. Ce qui renforce les craintes d’une exacerbation de la recrudescence de la pandémie. “Les autorités de la Santé doivent saisir l’opportunité du démarrage de la saison estivale afin de promouvoir la vaccination contre la Covid-19”, stipule la circulaire, expliquant que toutes ces recommandations s’inscrivent dans le cadre de l’actualisation de la stratégie nationale de vaccination. Ce à quoi s’ajoute la consolidation des acquis accumulés par notre pays dans la lutte contre le SARS-COV 2. Un argument par lequel les autorités justifient toute nouvelle mesure sanitaire.

Une mesure inéluctable ?

Une quatrième dose, est-ce nécessaire ? Quand va-t-on en finir avec ces doses de rappel ? Des questions que les gens se posent depuis longtemps sachant que l’éventualité d’une quatrième dose s’est imposée dans le débat sitôt que le Maroc a opté pour la troisième vu que la communauté scientifique est de plus en plus encline à souligner le caractère “endémique” de la pandémie. Qui dit endémie dit vaccination permanente, comme c’est le cas de la grippe.

La deuxième dose de rappel est destinée, selon la logique des autorités sanitaires, à faire face à la nouvelle vague portée, paraît-il, par le sous variant d’Omicron “BA.5”. C’est ce que confirme Tayeb Hamdi, médecin et expert en politiques et système de Santé. “La hausse des cas de Covid-19 que connaît le Maroc depuis au moins cinq semaines est portée, entre autres, par de nouveaux variants : BA.2 et BA.5, plus transmissibles, plus symptomatiques mais qui ne donnent pas plus de cas graves ou de décès dans les populations correctement vaccinées, y compris les plus vulnérables”, affirme notre interlocuteur, persuadé que la “baisse d’immunité acquise par la vaccination ou par la maladie au fil des mois a préparé le terrain à ces nouveaux sous-variants plus transmissibles qu’Omicron BA.1 qui avait donné une vague au début de 2022 au Maroc et dans le monde”.

Si la deuxième dose de rappel s’annonce nécessaire, c’est parce que le nouveau sous-variant est plus dangereux que le premier sous-variant d’Omicron. “BA.5 est symptomatique contrairement à BA.1 qui paraissait souvent inaperçu. Les symptômes de BA.5 sont plus intenses et obligent les personnes atteintes à l’alitement”, explique Tayeb Hamdi, ajoutant que la durée de la maladie est plus longue : 7 jours contre 4 pour BA.1. Ce à quoi s’ajoutent des symptômes plus conséquents et qui ressemblent à ceux du variant Delta (disparu avec le premier Omicron). Tayeb Hamdi en cite la grande fatigue, toux, céphalées, écoulement nasal, (retour) de la perte du goût et de l’odorat, signes digestifs à type de vomissements, de diarrhée, et les vertiges.

Quelle efficacité de la quatrième dose ?

Chez le commun des citoyens, on se demande ce que peut apporter une nouvelle dose sachant que les Marocains ont accumulé une immunité hybride au fil des deux dernières années (immunité acquise par infection naturelle plus la vaccination). Force est de rappeler que deux Marocains sur trois sont doublement vaccinés. Par contre, peu de gens ont pris la dose de rappel (troisième), presque un Marocain sur cinq. Jusqu’à présent, 63,2% de la population ont eu les deux doses tandis que seulement 18% sont complètement vaccinées (6.559.993 personnes).

La quatrième dose est nécessaire dans la mesure où l’immunité baisse au bout de six mois. Interrogé sur ce point, Tayeb Hamdi estime que le déclin de cette immunité au fil du temps expose toute la population à plus d’infections et de réinfections et surtout expose de plus en plus la population vulnérable non boostée aux formes graves et au décès. Ce risque est plus grand chez les personnes âgées. En jetant un coup d’oeil sur les indicateurs épidémiologiques, on s’aperçoit que la situation est encore sous contrôle. Le taux de létalité du virus ne dépasse pas 1.3%.

En plus, le taux d’occupation des lits de réanimation est jugé faible (3,5%). Idem pour la mortalité qui, malgré une légère hausse après une quasi disparition des cas de décès, n’a pas connu une forte augmentation. Rappelons ici que la moyenne des cas de décès quotidiens au cours de la semaine précédente n’a pas franchi la barre des 3 cas.

La Covid-19 impose son caractère endémique

Selon Tayeb Hamdi, BA.2 a été le premier à prendre le relai et à détrôner BA.1, puis, depuis quelques semaines, c’est le BA.5 qui gagne du terrain et remplace de plus en plus le BA.2. Cette profusion de variants qui se succèdent comme les saisons semble nous rappeler que le virus ne meurt pas bien qu’il paraisse neutralisé de temps à autre.

Ceci dit, nous sommes dans un scénario d’endémie, une possibilité qu’ont soulignée plusieurs fois des experts de l’OMS. Dans les cercles scientifiques, nombreux sont ceux qui croient à ce scénario. Celui où la Covid-19 devient endémique et surgit à intervalles réguliers, comme c’est le cas du virus de la grippe. D’où l’importance que la vaccination soit régulière (annuelle) pour les personnes à risque, autrement dit vulnérables.

Selon Saïd Moutaouakil, membre du Comité scientifique, que nous avons sollicité maintes fois sur ce sujet, le scénario de grippe saisonnière s’impose d’autant plus que les virus à ARNm finissent par perdre de leur férocité à mesure qu’ils mutent, sachant que la létalité du virus diminue à chaque mutation bien que chaque nouveau variant se montre plus contagieux que le précédent. C’était le cas d’Omicron.



Anass MACHLOUKH


Bientôt le pic de la quatrième vague
 
Le pic de la quatrième vague Covid-19 s’annonce imminent, c’est l’une des conclusions principales du dernier état des lieux que le Coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé, Mouad Merabet, a exposées.

Lors de son dernier passage sur 2M, le responsable a commenté la situation épidémiologique telle qu’elle est actuellement, faisant savoir que le Maroc vit peut-être en ce moment le pic de la pandémie ou s’en approche. Mouad Merabet a également fait état d’une hausse des cas de Covidose grave.

Concernant les cas de contagion, il a fait savoir que le taux de positivité maximale a atteint 40% dans certaines régions, notant que « la situation est similaire à la première vague Omicron survenue en janvier dernier, bien que le nombre de cas ne reflète pas totalement la réalité en raison d’un testing plus bas ». Le taux de positivité reste toutefois le meilleur indicateur, a-t-il affirmé. Rappelons que les nouveaux cas sont passés de 361 à 3306 par jour du début à la fin du mois de juin.
 








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