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Actu Maroc

Connexion internet dans le rural : Talon d’Achille de la stratégie nationale


Rédigé par Mina Elkhodari Mardi 27 Décembre 2022

Le chantier visant à couvrir l’ensemble du territoire national par une connexion Internet à haut débit avance à grands pas. Néanmoins, un long chemin reste à parcourir car la population rurale se plaint encore de la faiblesse de la connexion, voire son absence dans pas mal de zones. Détails.



Disposer de la connexion internet n’est plus un luxe, mais une nécessité qui s’impose dans plusieurs domaines, notamment l’administration et l’enseignement. Cependant, la crise sanitaire de la Covid-19 a levé le rideau sur le retard que connaît le Royaume dans ce sens. C’est ainsi que plusieurs actions ont éclos dans plusieurs régions du Royaume afin de couvrir le besoin qui persiste en matière d’accès à la connexion internet dans l’optique de réduire les disparités sociales et spatiales. Sans minorer ou occulter les premiers résultats des actions menées dans ce sens, un long chemin reste à parcourir pour pouvoir couvrir toutes les zones du Royaume par internet, d’autant plus que profile l’enjeu du déploiement de la 5G.

Couverture par Internet : où en est-on exactement ?

Le Royaume se fixe comme objectif de couvrir l’ensemble du territoire national avec un haut débit d’au moins deux mégabits à horizon 2023. Cet objectif s’aligne sur les conclusions de la Commission spéciale sur le modèle de développement, laquelle a recommandé la généralisation de l’accès à l’internet de haut débit, fixe et mobile, dans toutes les régions du Royaume et de très haut débit dans les zones à forte activité économique. « La connexion de l’ensemble des équipements publics sur tout le territoire, dans les hôpitaux et les écoles, doit être assurée et fonctionnelle, y compris en milieu rural », retient la Commission.

Pour ce faire, elle a recommandé que le Maroc adopte une stratégie numérique qui doit être « un catalyseur de transformation structurante et à fort impact, par la mise en place d’infrastructures numériques pour ce vaste chantier ». C’est dans ce registre là que s’inscrit le Plan national pour le développement du haut et très haut débit (2018-2023) qui vise à faire du numérique un levier de changement dans plusieurs domaines, notamment la santé, l’enseignement et l’administration.

Les résultats de la première phase de ce plan, présentés lundi 26 décembre à la Chambre des Représentants par la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, indiquent que 9.225 zones territoriales dans le Royaume sont, actuellement, couvertes par internet sur un total de 10.740 zones. Pour les zones qui restent à couvrir, elles le seront avant la fin de l’année prochaine, souligne Ghita Mezzour.

La ministre a de même précisé que son département prépare actuellement le lancement de la deuxième phase de ce plan qui concerne 1.700 nouvelles zones, en veillant à détecter les régions qui connaissent un déficit sur le plan de la couverture internet.

Néanmoins, malgré ces résultats satisfaisants pour certains et moins satisfaisants pour d’autres, la faiblesse du réseau internet, voire son absence dans plusieurs zones, principalement en milieu rural en raison de l’absence des infrastructures nécessaires ou leur dégradation, complique toujours la vie des écoliers poursuivant leur cours à distance, des salariés qui se sont convertis au télétravail depuis la crise de la Covid-19 ou même de ceux ayant besoin d’un petit service administratif en ligne. Un constat qui ne donne pas à trop espérer malgré que la population, quel que soit son âge ou son lieu de résidence, semble de plus en plus marquer son engouement pour le numérique.

En effet, la couverture en infrastructures des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) au Maroc est globalement dans la moyenne mondiale, avec un indice des infrastructures TIC atteignant 58, légèrement en dessus du niveau mondial qui est de 55, mais un peu plus bas que la moyenne régionale (61).

En outre, il s’avère que 62% de la population utilise Internet dans le pays contre une moyenne mondiale de 55% et une moyenne régionale de 66%. La digitalisation est dopée par l’usage du téléphone mobile avec un taux de 98% pour la population au Maroc qui bénéficie actuellement d’une couverture 4G plus élevée que la moyenne mondiale ( laquelle est de 81%) alors que la moyenne régionale ne dépasse pas 86%.

Le taux des entreprises utilisant le courriel électronique pour leurs échanges est de 97%, au-dessus de la moyenne mondiale (70%) et de la moyenne régionale (65%). Elles sont 55% à disposer de leurs propres sites web contre une moyenne de 44% au niveau mondial et 65% sur le plan régional. L’indice d’adoption des TIC au Maroc est de 44, bien en dessous de la moyenne mondiale (52) et régionale (56).

Quid du déploiement de la 5G au Maroc ?

Aujourd’hui, parler de déploiement de la 5G au Maroc semble une évidence. C’est en tout cas la question qui s’impose à chaque fois qu’on parle de la généralisation de la Connexion Internet dans toutes les régions du Royaume et des évolutions que connaît le monde dans ce sens. Sujet lancinant par excellence, qui revient souvent dans les conversations, la 5 G procure, aux yeux des spécialistes, des avantages réels dans plusieurs domaines, notamment la santé, l’automobile, les énergies renouvelables et bien d’autres.

D’ailleurs, le Royaume vise à opérer le lancement de la 5G, avant la fin de la Note d’orientations générales pour le développement du secteur des télécommunications, soit à l’horizon de 2023. Pour leur part, les entreprises opérant dans le domaine du transport sont appelées à examiner comment profiter de cette technologie afin d’améliorer la qualité des performances de leurs prestations.

Dans ce sens, les spécialistes soulèvent de nouveaux enjeux relatifs aux ressources humaines qui maîtrisent la 5G, mais aussi aux couts élevés d’investissement. Si, aujourd’hui, le délai relatif au passage à la 5G reste inconnu, les experts soulignent, indirectement, les délais d’attribution des licences comme facteur de blocage du déploiement de cette technologie de pointe. En attendant, les travaux continuent pour développer les infrastructures nécessaires au passage à la 5G qui, selon Bassim Bennani, Chief Marketing Officer Afrique à Nokia, « peut se faire du jour au lendemain ».

 


Vers une école publique connectée
 
Compte tenu de l’éventail d’opportunités d’apprentissage qu’offre le numérique et de l’enjeu de disposer d’une école publique connectée, le ministre de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a indiqué, lundi 26 décembre à la Chambre des Représentants, que son département planche actuellement sur la généralisation de la connexion Internet aux différents établissements scolaires du Royaume.

L’objectif étant de permettre aux écoliers de disposer des moyens nécessaires d’apprentissage et par la même de préparer les conditions nécessaires à l’enseignement à distance qui s’est imposé en période de crise de la Covid-19. Le ministère aspire, à cet effet, à former les élèves à maîtriser les outils numériques dans un contexte où la technologie est en évolution constante, mais aussi à développer une administration numérique qualifiée à travers un paquet de services digitaux destinés aux élèves de tout niveau.