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Conjoncture : Ces inquiétants indices de confiance des ménages


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 14 Juillet 2022

Avec une inflation importée, les ménages s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat. Cette réalité se reflète aujourd’hui dans l’enquête de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur l’indice de confiance des ménages (ICM) au deuxième trimestre 2022, lequel connait son plus bas niveau. Pour les associations, une baisse des taxes s’impose sans oublier l’urgence des mesures d’accompagnement. Explications.



Conjoncture : Ces inquiétants indices de confiance des ménages
Depuis la publication des résultats de l’enquête de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur l’indice de confiance des ménages (ICM) au deuxième trimestre de cette année, beaucoup de gens se lancent dans des conjonctures. D’aucuns y vont de spéculations en spéculations créant parfois la psychose alors que le Maroc s’en sort mieux, pour ne pas dire qu’il est bien loti, par rapport à d’autres pays.

Dans une conjoncture internationale, marquée par la guerre Russie-Ukraine et le renchérissement du coût de plusieurs produits, il était évident que le document du HCP ne pouvait que refléter cette situation compte tenu de l’interdépendance des économies du monde. Revisitons ces indices qui animent toutes les conversations. En effet, l’indice de confiance des ménages (ICM) s’établit à 50,1 points au lieu de 53,7 points le trimestre précédent et 63 points à la même période, un an auparavant. Autrement dit, il s’agit d’une baisse jamais observée ces dernières années.

Cette régression de l’ICM s’explique par des facteurs endogènes et exogènes. Ces derniers en sont la cause principale pour beaucoup d’analystes puisqu’ils se sont imposés aux Etats et le Maroc ne peut faire exception. D’ailleurs, Bouazza Kherrati, président de la Fédération Marocaine des droits du consommateur, le reconnait aisément en soulignant que « l’inflation que nous subissons est une inflation importée ».

Cependant, fort de ses 72 associations, M. Kherrati pointe du doigt les causes internes et qui font que le moral des ménages est aussi plus bas. Selon notre interlocuteur, ce sont les intermédiaires qui contribuent à l’augmentation du prix des produits. « L’Etat doit faire en sorte que ces intermédiaires ne puissent plus agir sur le cours de la distribution », fait-il remarquer. D’où il faut accentuer la sensibilisation et l’information sur les prix.

Effort gouvernemental

Pourtant, quand on voit l’enveloppe allouée à la compensation, on ne peut passer sous silence l’effort du gouvernement. En effet, dans son récent bulletin mensuel de statistiques des finances publiques, la Trésorerie Générale du Royaume rapporte que les émissions au titre des dépenses de la compensation ont atteint 16,09 milliards de dirhams (MMDH) au cours des six premiers mois de cette année, grimpant de 155,2% par rapport à la même période un an auparavant. Ces émissions représentent 48,7% du total prévu par la Loi des finances 2022 (33,02 MMDH).

Pour le président de la Fédération Marocaine des droits du consommateur afin de donner le moral au ménage donc, l’Etat doit prendre des mesures urgentes en vue de protéger le pouvoir d’achat. Il demande pour ce faire la diminution de la TVA sur les hydrocarbures qui sont actuellement à 10%. « En les ramenant à 5 %, cela pourra indéniablement améliorer le pouvoir d’achat et par, ricochet, alléger le coût de la vie », explique Bouazza Kherrati. Il en est de même pour la TIC, fait-il savoir.

Toujours est-il que notre interlocuteur dit que si rien n’est fait, la situation risque de s’aggraver. Et d’après le HCP, 79,2% des ménages déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois, 14,6% un maintien au même niveau et 6,2% une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est resté négatif, à moins 73 points, contre moins 66,8 points au trimestre précédent et moins 50,8 points au même trimestre de 2021.

Pour les autres chiffres, ils ne sont pas non plus reluisants. Ainsi s’agissant de l’évolution du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, 46,8% des ménages s’attendent à une dégradation, 40,7% à un maintien au même niveau et 12,5% à une amélioration. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur s’est établi à moins 34,3 points enregistrant ainsi une dégradation aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année précédente où il était à moins 21,4 points et à 0,2 points respectivement.

Moral des ménages

Et ce n’est pas tout puisque l’enquête fait également savoir qu’au T2-2022, 86% contre 4,9% des ménages qui s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opinion est resté ainsi négatif à moins 81,1 points, contre moins 82,8 points un trimestre auparavant et moins 69,8 points un an auparavant.

Pour ce qui de l’évolution de la situation financière des ménages, au cours des 12 prochains mois, 19,1% des ménages s’attendent à une amélioration de leur situation financière, 61,7% à un maintien au même niveau et 19,2% à une dégradation. Le solde d’opinion de cet indicateur s’est ainsi établi à moins 0,1 point contre 8,3 points un trimestre auparavant et 14,8 points un an auparavant. C’est dire que le moral des ménages sera mis à rude épreuve dans les mois à venir.

Sur un autre plan, toujours d’après le HCP, les ménages pessimistes quant à leur capacité future à épargner. Ainsi au deuxième trimestre de 2022, 11,4% contre 88,6% des ménages s’attendent à épargner au cours des 12 prochains mois. Le solde d’opinion relatif à cet indicateur est resté négatif, à moins 77,3 points au lieu de moins 72,2 points au trimestre précédent et moins 67,2 points le même trimestre de l’année passée. Mais avec le lancement de plusieurs projets et des mesures d’accompagnement par le gouvernement, tout porte à croire que la tendance sera renversée et que les ménages retrouveront vite leur moral, et donc le retour de la confiance.


Wolondouka SIDIBE


Bon à savoir
 
L’enquête de conjoncture du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur l’indice de confiance des ménages (ICM) fait ressortir qu’au deuxième trimestre 2022, il y a un ressenti de l’augmentation des prix des produits alimentaires par la quasi-totalité des ménages.

Ainsi au deuxième trimestre de 2022, la quasi-totalité des ménages (99,2%) déclarent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois contre une proportion minime des ménages (0,1 %) qui ressentent leur diminution. Le solde d’opinion de cet indicateur continue sa tendance baissière avec moins 99,1 points, après avoir été de moins 97,9 points le trimestre précédent et de moins 86,8 points une année auparavant.

Quant à l’évolution des prix des produits alimentaires au cours des 12 prochains mois, 77,3% des ménages s’attendent à une augmentation, 19,7% à un maintien au même niveau et 3% seulement à une diminution. Le solde d’opinion est resté ainsi négatif à moins 74,3 points, au lieu de moins 74,1 points un trimestre auparavant et moins 67,6 un an auparavant.
 








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