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Coalition contre Daech : Retour sur une cascade de soutien à la solution marocaine pour le Sahara


Rédigé par Souhail AMRABI Vendredi 13 Mai 2022

En marge des travaux de la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, plusieurs ministres des Affaires étrangères ont souligné ou réitéré leur soutien au plan marocain d’autonomie, synonyme de gifle pour le régime algérien, qui est en mode silence radio.



Au Palais d’El Mouradia, résidence officielle et bureau du président algérien, à quelque 400 Km de la capitale Alger, le silence et la confusion règnent, les sentiments sont mitigés et la déception est grande. La raison est que la Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, tenue à Marrakech, dont l’objectif premier était de débattre et trouver des solutions aux problèmes liés à la radicalisation et au terrorisme qui menacent la région, s’est transformée en un bal de soutien au plan marocain d’autonomie, comme solution crédible et sérieuse au différend artificiel autour du Sahara.

Des Pays-Bas jusqu’à l’Egypte, en passant par la Roumanie, la République de Chypre ou encore la Turquie, diplomates et ministres s’inscrivent clairement dans cette dynamique internationale de soutien au plan d’autonomie marocain pour mettre fin à un différend artificiel qui n’a que trop duré.

Pour La Haye, le soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, est également de mise, afin de parvenir à un «processus politique visant à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». Bucarest, qui a convenu avec Rabat de consolider les relations bilatérales pour bâtir un partenariat approfondi à travers l’intensification du dialogue politique et l’établissement d’un cadre de coopération économique rénové, a également emboité le pas à l’Allemagne et à l’Espagne qui, pourtant, furent les premiers à contester la Proclamation historique de la Maison Blanche reconnaissant la souveraineté «pleine et entière» du Royaume sur son Sahara.

A cela s’ajoute l’Egypte dont le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a clairement fait part du soutien de son pays à l’intégrité territoriale du pays. Une position d’autant plus claire qu’elle a été actée dans le communiqué conjoint.

Ainsi, «l’initiative d’autonomie pour le Sahara est de plus en plus légitime aux yeux de la communauté internationale», commente Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), notant que la réunion de Marrakech montre à quel point les Etats-Unis et les pays européens s’appuient davantage sur le Maroc comme une sorte de balancier de l’alliance russo-algérienne qui se dessine.

Avec l’Espagne, tout va…

José Manuel Albares a également profité de l’occasion pour réitérer le nouveau positionnement de l’Espagne. Pour Nasser Bourita, «le soutien du gouvernement espagnol à l’initiative marocaine d’autonomie en étant le cadre le plus approprié et le plus crédible pour résoudre la question du Sahara marocain s’inscrit dans le sillage d’une dynamique internationale pour résoudre ce conflit artificiel».

Le chef de la diplomatie a fait savoir que cette position est en pleine harmonie avec la vision du Conseil de Sécurité, les orientations des forces vives de la communauté internationale, ainsi que la position de nombreux pays européens et de la plupart des pays arabes et africains. Mais au-delà de la question du Sahara, Madrid s’engage davantage avec le Royaume pour lutter contre le terrorisme.

Manuel Albares a fait savoir que seule la coopération entre les deux pays est garante de la sécurité et de la prospérité des deux peuples. Il a fait part, également, de la volonté de son pays de hisser cette coopération au rang d’une coopération systématique dans tous les domaines bilatéraux. C’est ainsi que le diplomate espagnol a exprimé la détermination de son pays à assurer la mise en oeuvre de l’ensemble des éléments contenus dans la déclaration conjointe, adoptée lors de la visite du chef du gouvernement espagnol au Maroc. Ceci passerait également par le booste des investissements.

Sujet ce volet, Albares a souligné que quelque 800 entreprises espagnoles sont implantées au Maroc. Un chiffre prometteur pour porter la relation entre les deux pays à une étape supérieure. Concernant la coopération migratoire, le ministre s’est félicité de la dynamique qu’ont connue les relations dans ce domaine, rappelant que cette relance s’est soldée par l’enregistrement d’une baisse significative des arrivées de migrants illégaux dans les îles Canaries et dans la péninsule ibérique grâce à la coopération des forces de sécurité des deux pays. Les préparatifs pour l’opération Marhaba sont un exemple palpable de cette nouvelle dynamique qui sera bénéfique aux deux parties.


Souhail AMRABI

3 questions à Emmanuel Dupuy


« Le Maroc a réalisé des avancées significatives »

 
Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) a répondu à nos questions sur le bilan de la réunion de la Coalition mondiale contre Daech qui a été organisée à Marrakech.


- Quel bilan tirez-vous de cette réunion abritée pour la première fois par le Maroc ?

- Il s’agit d’une réussite pour le Maroc qui a pu abriter une réunion si importante pour la première fois en Afrique. Il faut garder à l’esprit que cette réunion s’est tenue dans une configuration de rapprochement singulier entre Antony Blinken et Nasser Bourita.

Le Maroc a saisi cette occasion puisqu’il y a eu des avancées notoires dans le dossier du Sahara. Il y a eu des avancées significatives en matière de soutien international à l’initiative d’autonomie pour le Sahara, qui est de plus en plus légitime aux yeux de la communauté internationale. Je rappelle que plusieurs pays ayant manifesté, ou réitéré, leur soutien au Maroc sont des partenaires sécuritaires.


-Concernant la question du Sahara, comment expliquez-vous ce vaste élan de soutien à l’initiative d’autonomie?

- Force est de constater que toutes les annonces sont intervenues à un moment particulier où le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov se trouve à Alger. Cette visite confirme l’impression que Moscou veut établir un partenariat stratégique avec l’Algérie à des fins énergétiques. La Russie tente de pousser l’Algérie à rompre ses accords gaziers avec les pays qui l’ont sanctionnée. On sent bien que la réunion de Marrakech montre à quel point les Etats-Unis et les pays européens s’appuient davantage sur le Maroc comme une sorte de balancier de l’alliance russo-algérienne qui se dessine.


-La conférence a porté sur la menace que représente Daech pour l’Afrique et notamment le Sahel. Peut-on assister à une action commune ?

- La question a été au centre de la réunion puisque l’expansion de Daech, bien qu’il soit défait au Moyen-Orient, continue d’inquiéter les Etats de la coalition d’autant que l’organisation s’est installée au Sahel et au centre de l’Afrique. Les organisations terroristes présentes dans la zone représentent une menace directe sur quinze pays de la région, dont le Maroc. D’où l’importance d’une action commune.
 


Recueillis par A. M.