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Chômage des jeunes : Quand être diplômé devient un handicap


Rédigé par Saâd JAFRI Mardi 11 Août 2020

La crise sanitaire a sinistré le marché de l’emploi, causant un rebond alarmant du taux de chômage (12,3% au T2). Les jeunes diplômés sont les victimes de cette hausse !



Chômage des jeunes : Quand être diplômé devient un handicap
La crise économique provoquée par la Covid-19 a touché de plein fouet le secteur de l’emploi. Selon le Haut-Commissariat au Plan, le taux de chômage s’est accru de 4,2% au deuxième trimestre 2020, passant à 12,3% contre 8,1% durant la même période un an auparavant. Hélas, encore une fois les jeunes diplômés sont les plus grandes victimes de ce sombre bilan !

Le taux de chômage parmi cette catégorie de la population a enregistré une hausse de 3,7 points atteignant un nouveau record de 18,2%, contre 6,6% pour les personnes n’ayant aucun diplôme. Le rebond du taux de chômage des diplômés est plus prononcé parmi les détenteurs de certificats en spécialisation professionnelle (+11,7 points et un taux de 37%), de diplômes et certificats de l’enseignement fondamental (+4,6 points et un taux de 14,9%) et de diplômes en qualification professionnelle (+3,8 points et un taux de 20,3%). Ces chiffres laissent croire que plus on est diplômé, plus on risque le chômage, sachant que le marché de l’emploi au Maroc est connu pour la survalorisation des diplômes.

Manque d’opportunités… la jeunesse dans la précarité

Ce phénomène peut être expliqué par les faibles opportunités décentes qu’offre le Royaume pour sa jeunesse. Les derniers chiffres de la CNSS (rapport de 2019) corroborent bien ces propos. Selon la Caisse en 2018, plus de 317.000 travailleurs ont été déclarés pour la première fois à la CNSS, dont 80% sont des jeunes de moins de 34 ans. 65% perçoivent moins que le SMIG et 52% ont été déclarés au plus 3 mois pendant l’année, sachant que la précarité de l’emploi est visible à travers deux indicateurs : primo le salaire, secundo, la période de déclaration. Les choses depuis 2018, n’ont pas grandement avancés. D’ailleurs, Bank Al-Maghrib a alerté dans son rapport annuel sur «la rareté des opportunités de travail décent» qui contraint des milliers d’actifs, «en particulier les jeunes», à s’orienter vers des emplois informels et précaires. Cette carence en opportunités témoigne de la lente transformation structurelle au Maroc, notamment en matière d’investissement.

La crise sanitaire favorise le sous-emploi
 
Outre la hausse du chômage des jeunes, la pandémie a causé une augmentation du sous-emploi lié à la durée de travail. Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté de 365.000 personnes, entre le deuxième trimestre de 2019 et la même période de 2020, passant de 994.000 à 1.359.000 personnes au niveau national, de 485.000 à 753.000 personnes dans les villes et de 509.000 à 606.000 dans la campagne, selon le HCP.

Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9% à 13% au niveau national, de 7,8% à 12,2% en milieu urbain et de 10,6% à 14,1% en milieu rural.

Concernant le volume de la population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées, il a quasiment triplé, passant de 343.000 à 957.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant passe de 3,1% à 9,1%. Néanmoins, les jeunes ne sont pas les plus touchés par ce phénomène. Les catégories de la population qui ont connu les plus grandes hausses du taux de sous-emploi sont les personnes âgées de 45 à 59 ans (+5,3 points), les personnes n’ayant aucun diplôme (+4,2 points) et les hommes (+4 points).

Cela dit, au deuxième trimestre de 2020, la situation du marché du travail a été marquée par la baisse des taux d’activité et d’emploi. La population en âge d’activité (15 ans ou plus) s’est accrue de 1,5%, par rapport au deuxième trimestre de 2019, contre une régression de la population active de 0,8%. Le taux d’activité a ainsi reculé de 45,8% à 44,8% entre les deux périodes. Il a augmenté de 41,8% à 42,2% en milieu urbain et a baissé de 53,2% à 49,6% en milieu rural.

Le taux d’emploi a connu, de son côté, une baisse de 42,1% à 39,3%, au niveau national (-2,8 points). Il a reculé de 51,6% à 46% en milieu rural, de 36,9% à 35,6% en milieu urbain, de 65,4% à 61,8% parmi les hommes (-3,6 points) et de 19,5% à 17,5% parmi les femmes (-2 points).

Saâd JAFRI








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