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Casablanca : Sidi Belyout en quête d’un modèle durable de propreté


Rédigé par Houda BELABD le Mardi 22 Juillet 2025

En ce mois de juillet, parcourir les rues de Sidi Belyout, c’est se heurter à une réalité incontournable : la gestion des déchets reste un enjeu majeur pour l’arrondissement.



Photo: tous droits réservés.
Photo: tous droits réservés.
Malgré l’engagement visible des équipes chargées du nettoyage, l’intensité de l’activité commerciale, la forte densité urbaine et des pratiques de dépôt souvent désordonnées compliquent considérablement la situation. Sous le poids de la chaleur estivale, les relents désagréables s’amplifient, rappelant à tous l’ampleur persistante de cette problématique.

Sur l’avenue Mohammed V, les équipes d’entretien s’activent dès l’aube, mais les bennes se retrouvent pleines quelques heures plus tard. Le flux constant des commerces, des snacks et des passants dépasse parfois la capacité de collecte. Résultat : sacs éventrés, cartons laissés à même le sol, et agents en sous-effectif, souvent démunis de matériel adéquat. « Les moyens sont là, mais la cadence est difficile à suivre », reconnaît un responsable local.

À Derb Omar, la situation s’intensifie. La puissance économique du quartier génère un volume quotidien de déchets considérable. Certains commerçants entreposent leurs ordures à la hâte, parfois à même la chaussée, dans l’attente du passage du camion. Ce dernier, bien qu’assuré, ne peut toujours s’aligner sur le rythme imposé par le terrain. Des bacs roulants fermés ont été réclamés par les opérateurs de gros afin de limiter les fouilles et la dispersion des déchets – leur arrivée est annoncée dans le cadre d’un programme municipal.

Rue Ibnou Hani, comme dans plusieurs recoins moins visibles de l’arrondissement, la collecte peine à être régulière. Des sacs s’accumulent dans les renfoncements, provoquant la stagnation d’eaux usées en plein été. Les habitants, faute d’instructions claires ou d’infrastructures suffisantes, improvisent des points de dépôt, en espérant qu’ils seront ramassés à temps.

Dans l’ancienne médina, les contraintes logistiques sont plus fortes encore. Les camions ne pouvant y pénétrer, des points de collecte sont improvisés à l’entrée des venelles. Là encore, la surcharge estivale complique la rotation. Certains habitants brûlent même leurs déchets tôt le matin, une pratique marginale mais révélatrice d’un besoin de solutions mieux adaptées au tissu urbain.

Même les zones récemment rénovées tel que le boulevard Hassan Seghir font face à des défis inattendus. La modernisation de la voirie, si elle a amélioré l’esthétique de l’axe, a supprimé des points de collecte historiques sans alternative claire. Des dépôts spontanés apparaissent ainsi à proximité des feux tricolores, faute d’une signalétique suffisante.

Conscientes de la pression, les autorités locales ont commandé un audit pour revoir l’organisation du ramassage, avec à la clé une cartographie plus fine des points critiques. Le Conseil de la ville annonce aussi le déploiement prochain de mini-stations de tri à Derb Omar et dans l’ancienne médina, mieux adaptées aux contraintes spécifiques de ces secteurs.
 
Houda BELABD







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