
Photo: tous droits réservés // La transformation de la peau de mouton en «peausserie », soit en cuir exploitable ne se fait pas en un claquement de doigts.
Pour tâter le pouls de l’industrie de la btana, nous nous sommes rapprochés d’un tanneur exerçant à Casablanca. Fin connaisseur du procédé du tannage depuis la réception des peaux ovines jusqu’à leur commercialisation sur le marché, il nous a permis de nous mettre dans sa peau, le temps d’un échange enrichissant.
La transformation de la peau de mouton en «peausserie », soit en cuir exploitable ne se fait pas en un claquement de doigts. Le tannage, comme il convient de l’appeler, commence par le recours aux tanins, soit ces substances de nature végétale, minérale ou mixte. Le but en est de transformer la peau putrescible en cette matière imputrescible qu'est le cuir tel que nous le connaissons.
Ce processus, souvent effectué dans des bassins humides pour permettre aux peaux de glisser, consiste d'abord à retirer le maximum de graisse de la peau. Celle-ci est ensuite généreusement saupoudrée de sel marin, ce qui lui permet d'éviter la putréfaction et la perte de poils, lesquels poils doivent être retirés dans les règles de l'art, c'est-à-dire en très bon état. Ensuite, la peau est lavée avec de l'eau et du savon afin d'éliminer le plus de malpropretés possible.
La tendance éco-responsable
Mais à l’heure du tout-éco-amical et tout-éco-responsable, il est si bien possible de procéder au tannage de la btana sans le moindre recours aux procédés chimiques. « Il est, depuis bien longtemps mais surtout ces dernières années, possible de tanner les peaux de mouton grâce à des copeaux de bois mimosa, ce qui donne au cuir fini, après le tannage et le retannage, une couleur dorée. Néanmoins,la peau en sort légèrement froissée ».
Une btana, sans poils, lavée, dorée, mais froissée n’est pas en soi une mauvaise affaire. Car, selon notre source, il est possible d’y remédier et obtenir une peau lisse, repassée, en combinant des moyens technologiques éco-responsables et quelques astuces de grand-mère, maîtrisées depuis l’ère néolithique comme l’alun pilé, le suif (une graisse animale fondue), etc.
D'un point de vue financier, le recours des tanneurs à l’éco-responsabilité leur permet d'élargir la marge bénéficiaire en absorbant les coûts croissants de la fabrication moderne. De plus, «souvent, ces peaux rencontrent un franc succès auprès de nos clients qui s’affairent dans le domaine de l'artisanat biologique, surtout ceux localisés en France ou en Espagne», conclut-il.
Houda BELABD
La transformation de la peau de mouton en «peausserie », soit en cuir exploitable ne se fait pas en un claquement de doigts. Le tannage, comme il convient de l’appeler, commence par le recours aux tanins, soit ces substances de nature végétale, minérale ou mixte. Le but en est de transformer la peau putrescible en cette matière imputrescible qu'est le cuir tel que nous le connaissons.
Ce processus, souvent effectué dans des bassins humides pour permettre aux peaux de glisser, consiste d'abord à retirer le maximum de graisse de la peau. Celle-ci est ensuite généreusement saupoudrée de sel marin, ce qui lui permet d'éviter la putréfaction et la perte de poils, lesquels poils doivent être retirés dans les règles de l'art, c'est-à-dire en très bon état. Ensuite, la peau est lavée avec de l'eau et du savon afin d'éliminer le plus de malpropretés possible.
Cependant, comme nous l’apprend Yacine, tanneur à Casablanca, «les opérations de tannage impliquent l'utilisation de nombreux produits chimiques dangereux, dont le chrome, ce qui nécessite une vigilance de tous les instants ». Toujours selon ses propos, « ces produits chimiques comportent des risques pour les humains, les installations et l'environnement, tels que l'empoisonnement aigu, l'asphyxie, les incendies, l'explosion et la pollution atmosphérique».
La tendance éco-responsable
Mais à l’heure du tout-éco-amical et tout-éco-responsable, il est si bien possible de procéder au tannage de la btana sans le moindre recours aux procédés chimiques. « Il est, depuis bien longtemps mais surtout ces dernières années, possible de tanner les peaux de mouton grâce à des copeaux de bois mimosa, ce qui donne au cuir fini, après le tannage et le retannage, une couleur dorée. Néanmoins,la peau en sort légèrement froissée ».
Une btana, sans poils, lavée, dorée, mais froissée n’est pas en soi une mauvaise affaire. Car, selon notre source, il est possible d’y remédier et obtenir une peau lisse, repassée, en combinant des moyens technologiques éco-responsables et quelques astuces de grand-mère, maîtrisées depuis l’ère néolithique comme l’alun pilé, le suif (une graisse animale fondue), etc.
D'un point de vue financier, le recours des tanneurs à l’éco-responsabilité leur permet d'élargir la marge bénéficiaire en absorbant les coûts croissants de la fabrication moderne. De plus, «souvent, ces peaux rencontrent un franc succès auprès de nos clients qui s’affairent dans le domaine de l'artisanat biologique, surtout ceux localisés en France ou en Espagne», conclut-il.
Houda BELABD
L’industrie de la btana a la peau dure !
Même si les peaux de mouton sont souvent laissées-pour-compte, surtout lorsqu'elles ont été abîmées par un coup de couteau maladroit, elles n'en restent pas moins un matériau noble et vivant qui sera toujours recherché au Maroc et à l'étranger, voire vendu au prix d'or.
Cependant, si la peausserie ovine fait fureur dans les usines et ateliers spécialisés en fabrication de chaussures et de vêtements, nombreux sont ceux qui sont prêts à y avoir recours dans le secteur de l'automobile, chose qui nécessite des équipements dignes de ce nom.
Seulement voilà, là où le bât blesse, c'est que même les artisans qui ont pignon sur rue dans les grandes villes du Royaume ne sont pas toujours bien équipés pour fournir tous les besoins du secteur de l'ameublement en matière de btana de mouton. La raison en est qu'il existe plus de btanas, en qualité médiocre dans les bennes à ordures qu'en bon état chez les maîtres artisans. De ce fait, la production de canapés en cuir en cette matière reste une activité laborieuse qui nécessite de lourds investissements en termes d'équipement.
Cependant, si la peausserie ovine fait fureur dans les usines et ateliers spécialisés en fabrication de chaussures et de vêtements, nombreux sont ceux qui sont prêts à y avoir recours dans le secteur de l'automobile, chose qui nécessite des équipements dignes de ce nom.
Seulement voilà, là où le bât blesse, c'est que même les artisans qui ont pignon sur rue dans les grandes villes du Royaume ne sont pas toujours bien équipés pour fournir tous les besoins du secteur de l'ameublement en matière de btana de mouton. La raison en est qu'il existe plus de btanas, en qualité médiocre dans les bennes à ordures qu'en bon état chez les maîtres artisans. De ce fait, la production de canapés en cuir en cette matière reste une activité laborieuse qui nécessite de lourds investissements en termes d'équipement.