Aucune étude n’est jusqu’à présent publiée au Royaume avec des recommandations ou des contre-indications à la vaccination des femmes enceintes, des porteurs de maladies auto-immunes et des enfants de moins de 18 ans. Tout porte à croire que la campagne de vaccination se fera sans recommandations spécifiques vis-à-vis de ces groupes.
Se faire vacciner ou pas, comment décider ?
Par manque de données sur la question, la décision des femmes enceintes de prendre le vaccin ou pas leur revient après un conseil d’expert. Cependant, tous les vaccins ne sont pas remis en question. « Le seul vaccin autorisé chez la femme enceinte, est celui fabriqué à partir du virus tué. Faute d’études approfondies et de preuves scientifiques sur lesquelles on peut s’appuyer, tout autre type de vaccin ne doit pas être utilisé, par peur d’atteindre le fœtus. Nous n’avons pas assez de recul sur les autres procédés pour conclure », juge le Pr Rachid Bezad, directeur de l’Hôpital de maternité et de santé reproductrice les Orangers de Rabat et membre du comité technique national de vaccination.
Dans ce sens, les seules études faites sont effectuées sur des hommes, et sur des femmes qui ne sont pas enceintes. Concernant les enfants, les études viennent de commencer, d’où l’absence de recommandations spécifiques du vaccin aux enfants de moins de 18 ans.
Dans de telles situations, où des études scientifiques de haut niveau sont absentes, une seule solution est envisageable : se baser sur l’avis des experts. Ceuxci, ils précisent que les femmes enceintes peuvent tolérer le vaccin inactivé, tout en respectant certaines conditions. « La femme enceinte doit connaître les avantages du vaccin anti-Covid, tout en lui mentionnant l’absence d’études concernant leur cas. De plus, la gestion des demandes des femmes enceintes doit se faire au cas par cas, sans généralisation. Ainsi, la femme prend une part de responsabilité », explique notre interlocuteur.
Techniquement, le vaccin est un corps étranger qui pénètre le corps humain, il va inciter l’organisme à produire des anticorps. Pour Nezha, jeune femme enceinte de 3 mois, « il faut que le vaccin ne soit pas risqué pour mon enfant et provoquer des problèmes par la suite. En tout cas, je préfère suivre un traitement que de me faire vacciner ».
Maladies auto-immunes et vaccin anti-Covid ne font pas bon ménage
Amal, une casablancaise de 56 ans, atteinte de lupus qui est une maladie auto-immune chronique, est déterminée. « Quand je pense au vaccin anti-Covid, j’ai peur. Je n’ai pas envie de franchir le pas et le regretter ensuite », nous confie-t-elle. Mais comment convaincre ces personnes de l’utilité des vaccins anti-Covid, au moment où les spécialistes se montrent sceptiques, notamment vis-à-vis des vaccins fabriqués par une nouvelle technologie.
« Les vaccins à virus inactivé, qui est la méthode utilisée par le laboratoire Sinopharm par exemple, sont simples, rapides et aux effets connus. Le risque infectieux est nul et celui des effets indésirables est moindre par rapport au virus atténué. Ce dernier est très immunisant, mais présente plus de risque d’effets indésirables, notamment chez les immunodéprimés. Par contre, un vaccin à virus inactivé ne pose pas de problème en cas de maladie auto-immune », nous précise le Dr Khadija Moussayer, spécialiste en Médecine interne et en gériatrie.
Ainsi, la vaccination de masse est une procédure possible uniquement s’il est avéré que les vaccins autorisés au Maroc apportent plus d’avantages qu’ils ne comportent de risques, et ce, bien que toutes les données ne soient pas encore disponibles. Une chose est sûre : le vaccin sera une solution pour sortir de la pandémie d’ici l’été ou l’automne 2021. Et à défaut d’informations vérifiées sur les risques encourus, la question de prendre le vaccin ou pas reste tributaire du bon sens de chacun.
Se faire vacciner ou pas, comment décider ?
Par manque de données sur la question, la décision des femmes enceintes de prendre le vaccin ou pas leur revient après un conseil d’expert. Cependant, tous les vaccins ne sont pas remis en question. « Le seul vaccin autorisé chez la femme enceinte, est celui fabriqué à partir du virus tué. Faute d’études approfondies et de preuves scientifiques sur lesquelles on peut s’appuyer, tout autre type de vaccin ne doit pas être utilisé, par peur d’atteindre le fœtus. Nous n’avons pas assez de recul sur les autres procédés pour conclure », juge le Pr Rachid Bezad, directeur de l’Hôpital de maternité et de santé reproductrice les Orangers de Rabat et membre du comité technique national de vaccination.
Dans ce sens, les seules études faites sont effectuées sur des hommes, et sur des femmes qui ne sont pas enceintes. Concernant les enfants, les études viennent de commencer, d’où l’absence de recommandations spécifiques du vaccin aux enfants de moins de 18 ans.
Dans de telles situations, où des études scientifiques de haut niveau sont absentes, une seule solution est envisageable : se baser sur l’avis des experts. Ceuxci, ils précisent que les femmes enceintes peuvent tolérer le vaccin inactivé, tout en respectant certaines conditions. « La femme enceinte doit connaître les avantages du vaccin anti-Covid, tout en lui mentionnant l’absence d’études concernant leur cas. De plus, la gestion des demandes des femmes enceintes doit se faire au cas par cas, sans généralisation. Ainsi, la femme prend une part de responsabilité », explique notre interlocuteur.
Techniquement, le vaccin est un corps étranger qui pénètre le corps humain, il va inciter l’organisme à produire des anticorps. Pour Nezha, jeune femme enceinte de 3 mois, « il faut que le vaccin ne soit pas risqué pour mon enfant et provoquer des problèmes par la suite. En tout cas, je préfère suivre un traitement que de me faire vacciner ».
Maladies auto-immunes et vaccin anti-Covid ne font pas bon ménage
Amal, une casablancaise de 56 ans, atteinte de lupus qui est une maladie auto-immune chronique, est déterminée. « Quand je pense au vaccin anti-Covid, j’ai peur. Je n’ai pas envie de franchir le pas et le regretter ensuite », nous confie-t-elle. Mais comment convaincre ces personnes de l’utilité des vaccins anti-Covid, au moment où les spécialistes se montrent sceptiques, notamment vis-à-vis des vaccins fabriqués par une nouvelle technologie.
« Les vaccins à virus inactivé, qui est la méthode utilisée par le laboratoire Sinopharm par exemple, sont simples, rapides et aux effets connus. Le risque infectieux est nul et celui des effets indésirables est moindre par rapport au virus atténué. Ce dernier est très immunisant, mais présente plus de risque d’effets indésirables, notamment chez les immunodéprimés. Par contre, un vaccin à virus inactivé ne pose pas de problème en cas de maladie auto-immune », nous précise le Dr Khadija Moussayer, spécialiste en Médecine interne et en gériatrie.
Ainsi, la vaccination de masse est une procédure possible uniquement s’il est avéré que les vaccins autorisés au Maroc apportent plus d’avantages qu’ils ne comportent de risques, et ce, bien que toutes les données ne soient pas encore disponibles. Une chose est sûre : le vaccin sera une solution pour sortir de la pandémie d’ici l’été ou l’automne 2021. Et à défaut d’informations vérifiées sur les risques encourus, la question de prendre le vaccin ou pas reste tributaire du bon sens de chacun.
Safaa KSAANI
3 questions au Pr Azeddine Ibrahimi
Azeddine Ibrahimi
« La stratégie de vaccination sera publiée avec des recommandations plus claires »
Le Directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi, nous livre son opinion sur la stratégie de vaccination de masse contre le Covid-19
- Les vaccins anti-Covid développés jusqu’à présent utilisent des technologies différentes. Faut-il avoir des craintes quant à leur innocuité ?
- Je tiens à rappeler au départ les principes de développement des vaccins, dont celui contre le nouveau Coronavirus.La première chose vérifiée est l’innocuité du vaccin. On vérifie ensuite son efficacité. Enfin, on observe si les résultats obtenus ont tous une bonne innocuité et une bonne efficacité. Au niveau de l’innocuité, tous les vaccins développés contre le Covid-19 sont très bons. Il y aura certainement quelques effets indésirables mais qui sont très minimes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, tout vaccin ayant une très bonne innocuité et une efficacité qui dépasse 50%, peut être autorisé dans les pays qui l’achètent.
- Certains Professeurs et médecins affichent leurs réserves vis-à-vis de la vaccination des femmes enceintes et des personnes atteintes de maladies auto-immunes. Partagez-vous le même avis ?
- Je pense qu’au niveau des vaccins, toutes les assurances sont prises. Pour le moment, les contre-indications concernent uniquement les personnes qui ont des allergies très sévères, tel est le cas en Grande Bretagne et aux Etats-Unis d’Amérique. Pour le court, moyen et long terme, les vaccins développés sont très sûrs. Par ailleurs, la stratégie nationale de vaccination contre le Covid-19 sera publiée avec des recommandations plus claires.
- Pourquoi le cas des enfants de moins de 18 ans n’est pas cité dans la stratégie nationale de vaccination ?
- A travers le monde, les enfants de moins de 18 ans ne développent pas les cas sévères du Covid-19. On peut dire qu’actuellement, il y a une gestion de la crise qui consiste à prendre en considération d’abord les personnes âgées, vulnérables et à risque. Je pense que vers le mois de juin, il y aura plus de vaccins et donc la possibilité de vacciner un maximum de personnes pour atteindre 80%.
Le Directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, Azeddine Ibrahimi, nous livre son opinion sur la stratégie de vaccination de masse contre le Covid-19
- Les vaccins anti-Covid développés jusqu’à présent utilisent des technologies différentes. Faut-il avoir des craintes quant à leur innocuité ?
- Je tiens à rappeler au départ les principes de développement des vaccins, dont celui contre le nouveau Coronavirus.La première chose vérifiée est l’innocuité du vaccin. On vérifie ensuite son efficacité. Enfin, on observe si les résultats obtenus ont tous une bonne innocuité et une bonne efficacité. Au niveau de l’innocuité, tous les vaccins développés contre le Covid-19 sont très bons. Il y aura certainement quelques effets indésirables mais qui sont très minimes. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, tout vaccin ayant une très bonne innocuité et une efficacité qui dépasse 50%, peut être autorisé dans les pays qui l’achètent.
- Certains Professeurs et médecins affichent leurs réserves vis-à-vis de la vaccination des femmes enceintes et des personnes atteintes de maladies auto-immunes. Partagez-vous le même avis ?
- Je pense qu’au niveau des vaccins, toutes les assurances sont prises. Pour le moment, les contre-indications concernent uniquement les personnes qui ont des allergies très sévères, tel est le cas en Grande Bretagne et aux Etats-Unis d’Amérique. Pour le court, moyen et long terme, les vaccins développés sont très sûrs. Par ailleurs, la stratégie nationale de vaccination contre le Covid-19 sera publiée avec des recommandations plus claires.
- Pourquoi le cas des enfants de moins de 18 ans n’est pas cité dans la stratégie nationale de vaccination ?
- A travers le monde, les enfants de moins de 18 ans ne développent pas les cas sévères du Covid-19. On peut dire qu’actuellement, il y a une gestion de la crise qui consiste à prendre en considération d’abord les personnes âgées, vulnérables et à risque. Je pense que vers le mois de juin, il y aura plus de vaccins et donc la possibilité de vacciner un maximum de personnes pour atteindre 80%.
Recueillis par S. K.
Encadré
Santé publique : Même sans l’implication des femmes enceintes, l’immunité collective peut être atteinte
Il est dans l’intérêt de tous les Marocains de se faire vacciner en masse contre la Covid-19. L’appel a été lancé par Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, lors d’une réunion du Comité national technique de vaccination, consacrée à des questions à caractère scientifique en prévision de la première phase de la campagne de vaccination. Aït Taleb tente, en effet, d’expliquer qu’une mobilisation généralisée est nécessaire pour endiguer la propagation de la pandémie de la Covid-19. Ainsi, l’immunité collective parfaite est atteinte après la vaccination de 80% de la population, mais le taux de transmission du virus dans une population peut être réduit, à partir de 60%, en l’associant aux méthodes de protection individuelle, au port du masque, à la distanciation physique et au lavage des mains. Petit détail : « On peut alors atteindre l’immunité collective sans impliquer la femme enceinte ! Mais c’est valable uniquement d’un point de vue épidémiologique. Par contre, sur le plan éthique, ces femmes seraient attaquées par le virus », nous explique le Directeur de l’Hôpital de Maternité les Orangers, essayant de résoudre cette équation. Par ailleurs, les femmes qui souhaitent tomber enceintes, ne font pas partie de la catégorie des femmes enceintes. Elles peuvent le devenir après les deux injections du vaccin anti-Covid, rassure le Pr Rachid Bezad.
Il est dans l’intérêt de tous les Marocains de se faire vacciner en masse contre la Covid-19. L’appel a été lancé par Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, lors d’une réunion du Comité national technique de vaccination, consacrée à des questions à caractère scientifique en prévision de la première phase de la campagne de vaccination. Aït Taleb tente, en effet, d’expliquer qu’une mobilisation généralisée est nécessaire pour endiguer la propagation de la pandémie de la Covid-19. Ainsi, l’immunité collective parfaite est atteinte après la vaccination de 80% de la population, mais le taux de transmission du virus dans une population peut être réduit, à partir de 60%, en l’associant aux méthodes de protection individuelle, au port du masque, à la distanciation physique et au lavage des mains. Petit détail : « On peut alors atteindre l’immunité collective sans impliquer la femme enceinte ! Mais c’est valable uniquement d’un point de vue épidémiologique. Par contre, sur le plan éthique, ces femmes seraient attaquées par le virus », nous explique le Directeur de l’Hôpital de Maternité les Orangers, essayant de résoudre cette équation. Par ailleurs, les femmes qui souhaitent tomber enceintes, ne font pas partie de la catégorie des femmes enceintes. Elles peuvent le devenir après les deux injections du vaccin anti-Covid, rassure le Pr Rachid Bezad.
S. K.
Repères
Campagne de vaccination : Simulation grandeur nature le dimanche 20 décembre
Une simulation réelle de campagne de vaccination a eu lieu le dimanche 20 décembre dans toutes les régions et stations de vaccination. Il a été demandé aux différentes délégations de mobiliser le personnel (équipes de vaccination et personnel de saisie identifié) des 2900 stations de vaccination (les 2900 répertoriées, de participer à cette opération qui se serait bien déroulée d’un point de vue logistique, mais qui aurait été cependant selon nos informations entachées par quelques bugs et couacs d’un point de vue informatique.Ce qui est en soi une bonne chose, puisque c’est justement à l’identification des lacunes et points de vulnérabilité que sert une simulation.
Covid-19 : Les types de vaccins utilisés
Les « vaccins à virus atténué » sont fabriqués à partir d’un procédé simple et c’est le plus ancien de tous qui consiste à diminuer la virulence de l’agent infectieux dans son entier. Les vaccins « à virus inactivé » est une méthode simple, rapide, également ancienne. Quant au « vaccin à protéine virale », il repose sur une technologie plus traditionnelle, ce qui le rend moins coûteux et plus facile à stocker. Ce vaccin est composé d’un adénovirus de chimpanzé incapable de se répliquer qui a été modifié génétiquement. Les scientifiques ont introduit dans son génome la partie codante pour la protéine S du Covid-19.