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CESE : Baraka préoccupé par le recul de la quantité d’eau par habitant


Rédigé par Safaa KESAANI Mercredi 31 Mai 2023

Le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, a présenté des chiffres sur la baisse inquiétante de la part d'eau par habitant, en raison de la conjonction de plusieurs facteurs d’ordre climatique, impactant particulièrement les niveaux des nappes phréatiques.



Droits réservés
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Invité par le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) à une rencontre dédiée aux enjeux et perspectives de la politique de l'eau au Maroc, organisée mardi 30 mai à Rabat, Nizar Baraka a fait le point.
 
A l’occasion de cette rencontre, tenue dans le cadre d'une séance d'écoute pour préparer le rapport annuel du CESE, le responsable gouvernemental n’a pas manqué de signaler que les ressources en eau enregistrent des baisses depuis plusieurs années. Chiffres à l’appui, Baraka a noté que la disponibilité en eau par habitant et par an avoisine actuellement 606 m3, ce qui est déjà inférieur au seuil critique de 1000 m3. Une situation qui ne prête pas à l’optimisme puisque « d’ici 2030, l’estimation est de seulement 500 mètres cubes par habitant par an », a-t-il martelé.
 
Nizar Baraka a ainsi pointé du doigt l'irrégularité saisonnière et annuelle des précipitations, précisant toutefois que certaines régions du pays sont mieux loties affichant des réserves d’eau très importantes. Les chiffres sont édifiants. Plus de la moitié des réserves en eau de surface est concentrée dans les bassins hydrauliques du Nord-Ouest, notamment les bassins Sebou et Loukkos, qui ne représentent que 7% de la surface totale du pays.

Il a, en outre, relevé que les apports en eau des barrages ont atteint leur niveau le plus bas en 2022, représentant la plus faible capacité de remplissage enregistrée au Maroc depuis 1945, avec un total de 1.989 millions de mètres cubes enregistrés entre 2021 et 2022, soit un déficit de 83% par rapport à l’apport moyen et de 62% par rapport à 2020-2021.
 
La sécheresse a indéniablement contribué à cette situation critique. La période allant de 2018 à 2022 a été caractérisée par une succession d’années de sécheresse avec des déficits successifs de 54%, 71%, 59% et 83% par rapport aux apports moyens annuels. Il s’agit des apports les plus faibles observés en moins d’un siècle, depuis 1945, selon le constat de Nizar Baraka.
 
Toujours en comparaison avec l’année 1945, les nappes phréatiques n’ont pas échappé à la tendance baissière, notamment en raison des précipitations insuffisantes qui ont ainsi entraîné une baisse record des niveaux d’eau souterraine.
 
Selon les régions, les niveaux d’eau de la nappe phréatique de Zagora, Jebel El Hamra et Saïss ont enregistré des baisses respectives de 6,85 m, 6,04 m et 6 m. Des chiffres qui en disent long sur la surexploitation des ressources en eau souterraine.

Les précipitations enregistrées entre le 1er septembre 2022 et le 24 mai 2023 ont présenté une moyenne variant de 31,5 mm à 372 mm. Un pic cumulatif de 1.038 mm a été observé à Jbel Aouddouk, dans le bassin de Sebou. De plus, le volume total estimé des apports en eau provenant de tous les grands barrages du pays s’élève à environ 3,16 milliards de mètres cubes, selon la présentation du ministre.
Encore une fois, le responsable gouvernemental se désole de constater que plus de 80% des puits ne sont pas autorisés.