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Billet : Droits de l’Homme et liberté d’expression, le fourre-tout


Rédigé par Wolondouka SIDIBE le Lundi 3 Avril 2023



Décidemment, l’Afrique et l’ancienne puissance coloniale ne regardent plus dans le même rétroviseur ou ne conjuguent plus le même verbe quand il s’agit de liberté d’expression, des droits de l’Homme ou encore du droit à l’information. Des experts et analystes s’accordent à dire qu’il s’agit d’un tournant historique dans les rapports entre l’Hexagone et certains pays francophones du continent, aujourd’hui décriés par la jeunesse montante.

D’un côté, toute information ne pouvant pas aider à l’instauration de la sécurité, de la stabilité et contribuer ainsi au développement du pays ne peut être tolérée, jugée de facto inacceptable. De l’autre côté, il faut dire tout, même par des méthodes détournées, l’essentiel est d’informer. Ces deux visions diamétralement opposées sont aujourd’hui le terrain sur lequel s’affrontent Paris et Ouagadougou, après la suspension de la chaine de télévision France 24 et quatre mois plutôt de celle de Radio France Internationale (RFI).

Et ce n’est pas tout puisque les correspondantes des quotidiens français Le Monde et Libération au Burkina Faso ont été également expulsées. Dans les faits, ces expulsions surviennent quelques jours après la publication par Libération, le 27 mars, d'une enquête sur une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat dans le nord du Burkina.

Quant à France 24, elle a vu sa diffusion sur le territoire à la suite du décryptage d'un entretien du chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). « Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l'image du pays car l'armée agit dans le strict respect du droit international humanitaire », dixit Ouagadougou.

De son côté, la France a pris un Arrêté d’interdiction de fouler son sol, à Nathalie Yamb, cette Franco-Suisse, très active sur les réseaux sociaux, d'encourager le recours à la violence à l'encontre des symboles de la présence française en Afrique et jugée très pro-russe dans ses commentaires.Idem pour Dr Franklin Nyamsi. Cet enseignant franco-camerounais vient d’être interdit d’exercer la profession pour une durée de 3 mois. Lui, il ne cesse de dénoncer la présence militaire de la France en Afrique.

Moralité : liberté d’expression, droits de l’Homme ou encore droit à l’information ne peuvent être au-dessus de la sécurité d’une nation.
 
Wolondouka SIDIBE