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International

Baromètre de l’Industrie Financière Africaine : Réaliser des perspectives de classe mondiale


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 19 Février 2024

Mondialement reconnue comme étant un événement exceptionnel pour lancer, développer et entretenir des réseaux d’affaires à travers l’Afrique et pour lancer et conclure de véritables transactions commerciales, d’investissement et de nouvelles affaires, la Conférence sur l’investissement dans les services financiers en Afrique (AFSIC) est entièrement axée sur les opportunités d’investissement, de commerce et d’affaires en Afrique.



Publiée par l’Africa Financial Industry Summit (AFIS) et Deloitte, la troisième édition du Baromètre de l’Industrie Financière Africaine vient mettre en lumière l’état actuel et les perspectives de l’industrie financière du continent. Il ressort de ce document que malgré un contexte mondial difficile, marqué par des incertitudes macroéconomiques et des tensions sur les marchés, 95% des leaders de l’industrie financière sont optimistes quant aux perspectives économiques à trois ans.

À travers une trentaine de questions adressées aux dirigeants d’institutions financières, cette enquête, menée en septembre 2022 par l’AFIS, titrée : « Vers la construction d’une industrie financière africaine de classe mondiale », offre un tour d’horizon des enjeux et perspectives de la transformation du secteur. Ce baromètre est paru également au moment où la faillite soudaine de deux banques régionales américaines et les déboires de l’ex-géant Crédit Suisse racheté par UBS se font sentir.

Cependant, les rédacteurs soulignent que l’impact de cette crise sur l’industrie bancaire africaine est en cours d’analyse et font révéler que celui-ci ne devrait pas changer fondamentalement les riches enseignements tirés de leur rapport. Ainsi, en réponse à l’inflation persistante, au potentiel resserrement de la politique de taux et au durcissement de la réglementation, ces experts continuent de porter une attention particulière à leur gestion Actif-Passif (ALM), à la gestion des risques (cybercriminalité et sécuritaire notamment) et du capital.

Ceci notamment grâce à la mise en œuvre de mesures spécifiques et pragmatiques (approche de distribution plus sélective, création de fonds de garantie et amélioration de la génération interne de capital), au détriment dans certains cas du financement de l’économie réelle. Les dirigeants mettent l’accent sur la gestion des risques, notamment en raison de l’inflation et des régulations plus strictes.
 
Utilisation effective de l’Intelligence Artificielle

En outre, le rapport remarque une augmentation significative de la maturité numérique des institutions financières africaines, impulsée par l’adoption de l’open banking et des investissements dans le Cloud et les technologies innovantes. Toutefois, l’utilisation effective de l’Intelligence Artificielle reste marginale.

Dans le même rapport, il est indiqué que les marchés de capitaux africains font face à des défis, notamment en termes de liquidité et d’accès aux capitaux, bien que les performances financières restent solides. La finance verte et les objectifs de neutralité carbone représentent encore des domaines à développer considérablement, avec peu d’institutions engagées dans des actions concrètes.

Cependant, malgré les besoins annuels de 250 milliards de dollars de l’Afrique en matière de financement climatique, lit-on dans le document, les investissements dans la finance verte restent limités, avec seulement 10% des répondants engagés dans l’émission d’obligations vertes. La perception de l’attractivité de l’industrie financière africaine a été impactée par les turbulences politiques et le retrait des grands acteurs internationaux, mais cela a offert des opportunités aux banques locales pour innover et s’agrandir.

Par ailleurs, le rapport encourage l’exploitation des opportunités panafricaines et la mise en place d’un cadre prudentiel harmonisé pour renforcer l’intégration régionale et soutenir le développement économique. Deloitte et l’AFIS se positionnent comme partenaires clés pour accompagner le secteur dans son évolution vers un avenir prospère et résilient.

Avec seulement 15% des répondants qui anticipent un contexte macroéconomique défavorable dans les trois années à venir, l’industrie financière a exprimé une certaine confiance en l’avenir. En effet, 65% des dirigeants d’institutions financières considèrent leur industrie de plus en plus attractive.Toutefois, il faut faire face à des pressions à court terme, telles que l’inflation. En effet, si elle persistait, cette pression pourrait contraindre les institutions financières à adapter leur approche commerciale (pour plus de 40% des répondants) ou leur tarification (pour plus de 50% des répondants) afin de limiter l’impact sur leur rentabilité et leur solvabilité.

Baisse de la rentabilité

La menace grandissante représentée par les risques de cybersécurité constitue un autre point de vigilance. Pour la 2ème année consécutive, ces risques se placent en tête des préoccupations des institutions financières, devant le risque opérationnel.

Pour ce qui est de l’intégration des enjeux de durabilité, l’enquête montre que l’industrie financière peine à jouer un rôle moteur dans la transition énergétique. Seule une minorité d’institutions financières (23%) déclarent avoir déjà défini une trajectoire de décarbonation. Le solaire constitue l’investissement énergétique privilégié pour les cinq prochaines années. Concernant les défis à relever dans les marchés de capitaux, les enquêteurs sont unanimes que si les indicateurs de performances financiers restent solides malgré la baisse de la rentabilité dans plusieurs secteurs, l’accès aux instruments de gestion du capital reste limité. En outre, les problématiques de liquidité et de refinancement via les marchés de capitaux subsistent du fait de niveaux d’accès et de profondeur des marchés jugés insuffisants par 70% des leaders (contre 56% dans le précédent baromètre), et ce, en dépit d’une augmentation du volume des transactions. Cette problématique est particulièrement notable dans les opérations sur devises et les levées de fonds, en raison de réglementations strictes, soutient le rapport.

Bon à savoir

En progression de 10 points par rapport au dernier baromètre, la maturité digitale de nos leaders devrait s’accentuer, sous l’impulsion de l’open banking/insuring qui demeure le catalyseur clé de la transformation numérique. Les leaders investissent prioritairement dans les technologies de l’information innovantes, notamment dans les services managés avec plus d’un dirigeant sur trois déclarant avoir lancé ou être prêt à lancer la migration vers le Cloud. L’industrie observe par ailleurs avec vigilance et prudence l’évolution des usages de l’Intelligence Artificielle avec seulement 8% des dirigeants évoquant l’intégration effective de cette technologie dans leurs processus. Selon Ramatoulaye Goudiaby, directrice d’AFIS, « la troisième édition du Baromètre de l’Industrie Financière Africaine met en lumière les progrès significatifs et les défis persistants de l’industrie financière africaine. Alors que le secteur continue de naviguer dans un environnement mondial complexe, cette étude souligne l’importance de l’innovation, de la transformation numérique et de l’intégration régionale pour façonner un avenir financier africain résilient et prospère. L’engagement envers la finance verte et la neutralité carbone, bien que naissant, est un pas positif vers un développement durable ». 








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