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Balance commerciale à l’aune du Covid-19 : L’effet confinement et cours en baisse allègent la facture énergétique


Rédigé par N. BATIJE Lundi 14 Septembre 2020

Les indicateurs afférents aux échanges extérieurs au titre des sept premiers mois de l’exercice 2020 consacrent une fois de plus le déficit structurel de la balance commerciale du Royaume et renseignent aussi sur les autres flux dont les IDE, les transferts MRE et les recettes voyages.



Balance commerciale à l’aune du Covid-19 : L’effet confinement et cours en baisse allègent la facture énergétique
L’effet Covid-19 ébranle les chaînes de valeur mondiales et plusieurs pays en pâtissent un peu partout dans le monde. Il est vrai que la conjoncture actuelle est au fléchissement du commerce international. Toujours est- il que, suite à des tensions commerciales sinoaméricaines, ce ralentissement s’est fait observé bien avant la survenue de la pandémie en cours.

Déjà les données chiffrées de 2019 font état d’une baisse du volume des échanges de marchandises de 0,1% tranchant nettement avec la hausse d’environ 3% observée une année auparavant. Et la valeur en dollars US des exportations mondiales de marchandises avait, au titre de la même année, diminué de 3%, pour chuter à 18 890 milliards. 

De par la nature de son économie, le Maroc n’échappe pas à la règle et les conséquences désastreuses de cette pandémie continuent d’impacter le volume et la valeur de ses flux et échanges avec le reste du monde.

A ce titre, les derniers chiffres de l’Office des Changes relèvent cette tendance et font état, au titre des sept premiers mois de 2020, d’un allégement de 18,2% du déficit commercial. Néanmoins, cet allégement n’est nullement le résultat d’une percée des expéditions de marchandises marocaines ou la conquête de nouveaux débouchés mais est, plutôt, la suite logique d’une baisse des importations de la quasi-totalité des groupes de produits.

Et c’est d’ailleurs ce qui fait que, suite à l’évolution aussi des exportations, le taux de couverture, situé à 58,3%, enregistre une amélioration de 0,4 point.

Une facture céréalière en hausse

A ce titre et à en juger par la même source, la facture énergétique s’est établie, au titre de la même période, à 30.927MDH contre 45.221MDH une année auparavant, soit 14.294MDH.

 Ce recul de 31,6% de la facture énergétique est dû principalement à la baisse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (-8.377MDH). Et ce, suite à un double effet.

Un effet prix en baisse de 29,3% (4.022 DH/T à fin juillet 2020 contre 5.690 DH/T un an auparavant) et un effet quantité aussi dans la mesure où le total importé a accusé une baisse de 11%. 

Parallèlement, les importations de produits alimentaires, ont atteint 35.033MDH à fin juillet 2020 contre 28.435MDH une année auparavant, suite à la hausse de la facture céréalière avec des achats du Blé (+2.651MDH) et de l’Orge (+1.452MDH).

En même temps, les principaux métiers mondiaux du Maroc furent, eux aussi, fortement impactés par les effets Covid-19. Freinage de l’automobile En détails, l’évolution des exportations du secteur automobile, au titre des sept premiers mois de 2020, s’explique principalement par le recul des ventes de la construction (–35,3% ou -6.992MDH), du câblage (-35% ou -6.506MDH) et de l’intérieur véhicules et sièges (-23,3% ou -1.037MDH). Du coup, la part de ce secteur dans le total des exportations chute à 23,4% contre 27,2% une année auparavant.

La même tendance est observée au niveau des exportations du secteur textile et cuir.

 A fin juillet 2020, celles-ci ont pâti du recul des ventes des vêtements confectionnés (-5.000MDH) et celles des articles de bonneterie (-1.425MDH). De même, le secteur aéronautique affiche une baisse de 2.059MDH. 

En parallèle, les exportations du secteur agriculture et agroalimentaire enregistrent une baisse de 4,7%. Cette évolution provient essentiellement du recul des ventes de l’industrie alimentaire de 6,4% ou -1.269MDH. Les ventes de l’agriculture, sylviculture et celles de la pêche, aquaculture baissent respectivement de 110MDH et 116MDH. N’empêche qu’en dépit de ces contreperformances, la part de ce secteur dans le total des exportations gagne 3,4 points passant de 22,7% à fin juillet 2019 à 26,1% à fin juillet 2020. Pour les phosphates et dérivés, les exportations se situent à 28.823MDH contre 30.100MDH, en baisse de 4,2%.

Balance des échanges de services

Au niveau des services, la situation qui prévaut, au titre des sept premiers mois de l’année 2020, n’est guère meilleure.

L’Office des Changes précise, à travers ses chiffres, que la balance des échanges affiche un excédent en baisse de 27,8% ou -13.702MDH : +35.568MDH contre +49.270MDH. En détails, les exportations atteignent 77.036MDH à fin juillet 2020 contre 104.708MDH à fin juillet 2019, soit -26,4% ou -27.672MDH. En parallèle, les importations de services reculent de 25,2% ou de 13.970MDH. 

En ce qui concerne la principale composante des exportations de services à savoir les recettes voyages, elles atteignent 23.184MDH à fin juillet 2020 contre 41.462MDH une année auparavant, soit -18.278MDH ou -44,1%. Les dépenses voyages reculent aussi de 48,4% ou –5.707MDH (6.086MDH à fin juillet 2020 contre 11.793MDH à fin juillet 2019). L’excédent de la balance voyages s’inscrit, ainsi, en baisse de 42,4% ou -12.571MDH.

Les flux extérieurs en déclaration

Pour ce qui est des recettes MRE, les envois de fonds effectués par les Marocains Résidents à l’Etranger enregistrent une baisse de 3,2% ou -1.198MDH : 36.145MDH à fin juillet 2020 contre 37.343MDH à fin juillet 2019.

La même tendance est relevée au niveau des Investissements Directs Etrangers.

D’une part, le flux net des IDE atteint à fin juillet de cette année 9.020MDH contre 11.497MDH un an auparavant, soit -2.477MDH ou -21,5%. Et ce, suite à une baisse des recettes de 26,4% ou -5.386MDH (15.008MDH contre 20.394MDH), atténuée par la baisse des dépenses (-2.909MDH ou -32,7%). D’autre part, le flux net des Investissements Directs Marocains à l’Etranger (IDME) baisse de 2.920MDH (2.724MDH à fin juillet 2020 contre 5.644MDH une année auparavant).

Ceci étant, le Maroc présente toujours un solde commercial négatif et la dynamique de ses secteurs exportateurs ne compensant pas encore suffisamment l’importation de produits et intrants dont a besoin son économie. Aussi, faut-il garder à l’esprit qu’au vue de l’incertitude persistante liée, entre autres, au déplacement de l’épicentre de la pandémie d’une région à l’autre et à l’instabilité touchant les intrants et coûts de production, la reprise des activités à l’échelle mondiale n’est pas pour demain

N. BATIJE

Repères

Echanges de services
L’excédent des échanges de services avait poursuivi son amélioration en 2019 et s’est élevé à 88,3Mds DH contre 76,2Mds DH une année auparavant, soit +15,9%. A ce titre l’Office des Changes indique que le solde des voyages, composante principale des services, s’est située à 57,8Mds DH en 2019 contre 54,5Mds DH une année auparavant. Les recettes avaient atteint 78,8Mds DH en 2019 contre 73Mds DH en 2018, soit +7,8%. Et ce au moment où les dépenses avaient augmenté de 12,7% (20,9Mds DH en 2019 contre 18,6Mds DH en 2018).
IDE au Maroc 
A en juger par les chiffres de l’Office des Changes, les investissements directs étrangers au Maroc se sont établis à 15,4Mds DH en 2019 contre 33,4Mds DH en 2018, soit une baisse de 54% ou -18Mds DH. Cette évolution est attribuée essentiellement à la baisse des titres de participation de 60,7%, principale rubrique des investissements directs étrangers au Maroc. Au titre de la même année, les investissements directs marocains à l’étranger étaient de 9,9 Mds DH contre 7,3Mds DH une année auparavant, soit une hausse de 35,3%.
Position Extérieure Globale
La position extérieure du Maroc dégage une situation nette débitrice de 765,1Mds DH au titre de l’année 2019. A fin décembre 2019, la position extérieure globale, qui reflète la situation du patrimoine financier de l’économie marocaine vis-à-vis du reste du monde, fait ressortir un solde net débiteur de 765,1Mds DH contre -733,7Mds DH à fin décembre 2018. Selon l’Office des Changes, cette évolution résulte d’une augmentation des encours des engagements financiers de 64,7Mds DH, plus importante que celle des avoirs financiers (+33,3Mds DH).







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