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International

Aux urnes, une première pour les Togolais du Maroc !

Présidentielle 2020


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 24 Février 2020

La diaspora togolaise au Maroc a voté samedi, pour la première fois dans l’histoire, pour élire leur Président parmi sept candidats. Toute une avancée démocratique.



A l’instar de leurs compatriotes au pays natal, les Togolais du Maroc ont voté massivement samedi pour élire leur Président de la République. Une première du genre dans les annales politiques contemporaines de ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Une révolution politique, peut-on dire, et l’honneur est revenu au Maroc, seul pays du Maghreb où le scrutin a eu lieu, d’abriter ce moment historique. Ainsi les électeurs de la diaspora togolaise au Maroc devaient choisir entre sept candidats en lice dont le président sortant Faure Gnassingbé, candidat à sa propre succession.
 
Ils étaient donc un peu plus de 3,6 millions d’électeurs togolais qui ont été appelés aux urnes pour ce premier tour de la présidentielle 2020 dont l’issue est appelée à consolider la démocratie et la cohésion sociale. L’enjeu est de taille car les Togolais sont invités, à travers les urnes, à choisir la continuité ou opter pour l’alternance. Afin d’assurer la transparence et la crédibilité, le gouvernement togolais a déployé tous les efforts nécessaires pour que ce scrutin se déroule dans un climat apaisé, donc de quiétude et de sécurité. D’ailleurs, aucun incident majeur n’a été constaté ce samedi 22 février. Les résultats sont attendus en début de la semaine prochaine.

Déploiements d’observateurs

Une mobilisation incontestable de scrutateurs sur le terrain. Ainsi à côté des 18 organisations de la société civile autorisées, deux institutions internationales ont observé également le vote. Il s’agit de l’Union africaine (45 observateurs) et la Cédéao (79 observateurs) pour environ 9.000 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire nationale. Quant aux différentes missions diplomatiques accréditées dans le pays, elles ont déployé au total une centaine de personnes sur le terrain.
 
A l’Ambassade du Togo à Rabat, c’était l’effervescence. En effet, la communauté togolaise s’est mobilisée pour s’acquitter de son devoir civique sous la bienveillance des autorités diplomatiques, le tout dans la discipline. La satisfaction du devoir accompli était lisible sur les visages. Comme ce fut le cas de Lennah Toyi, Président de l’Association des Lauréats étrangers du Maroc (ASLEM). Lui qui s’est délacé dès les premières heures pour aller voter. « C’est une fierté et une satisfaction que j’ai pu voter d’autant plus que c’est la première fois que la diaspora togolaise participe à l’élection présidentielle. Cela prend une dimension considérable puisque, mon pays d’adoption qu’est le Maroc, a été le seul Etat du Maghreb à bénéficier de cette ouverture à notre diaspora », souligne-t-il.

Climat apaisé

De son côté, K.T dira tout simplement que ce n’est pas le nombre d’électeurs togolais au Maroc qui est important mais la symbolique. Car le fait d’associer tous les Togolais à ce scrutin ouvre une nouvelle page dans l’histoire politique de son pays. Pour sa part, cette autre électrice affirme n’avoir rencontré aucun problème pour s’acquitter du devoir civique. « C’était bien organisé, je crois que la culture démocratique s’est bien installée dans mon pays. D’ailleurs, je suis venue ici avec un membre d’un parti de l’opposition. Nous avons voté et on s’est souhaité bonne chance », dit-elle.
 
Cette ambiance a été remarquée au pays puisque tout le monde s’est accordé à dire que l’élection s’est déroulée dans de bonnes conditions contrairement aux années précédentes. Peut-être que les Togolais ont compris qu’il vaut mieux voter pour un programme que pour une personne. Le candidat qui pourra leur assurer un avenir meilleur et développer le pays. En la matière, le candidat sortant a beaucoup de cordes dans son arc. Mais ça c’est un autre débat. Toujours est-il que, comme le prévoit la loi électorale, si aucun des candidats n'obtient de majorité à plus de 51 %, un second tour sera organisé.
 
Pour comprendre la portée de ce scrutin au Maroc, il est bon de rappeler que le Togo a réaffirmé, lors de la réunion du Comité des 24 des Nations-Unies tenue dernièrement à New York, sa position favorable à l’initiative d’autonomie au Sahara, y voyant une démarche constructive nécessaire pour le règlement définitif de ce différend. D’ailleurs, pour Koudjo ADANOU, Chargé d’Affaires de l’Ambassade de la République togolaise près le Royaume du Maroc, (lire trois questions), cette position s’inscrit dans la dynamique de la coopération solidaire et fraternelle entre son pays et le Maroc.
 
 
 

Choisir entre sept candidats

Les Togolais avaient à choisir, samedi 22 février, entre 7 candidats :  Faure Gnassingbé de l’Union pour la République (Unir), Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) et le candidat unique de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, Agbéyomé Kodjo, le Pr Tchabouré Gogué de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi), Georges William Kuessan de la Santé du peuple, Mohamed Tchassona Traoré du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (Mcd) et le Pr Komi Wolou du Pacte socialiste pour le renouveau (Psr).  9.389 bureaux de vote ont été ouverts dans 4.445 centres de recensement et de vote ; 10.000 gendarmes et policiers environ ont été déployés à travers le pays afin d'assurer la sécurité de ce rendez-vous électoral. La campagne s’est déroulée durant 15 jours (du 06 au 20 Février 2020).

Coopération

Trois questions à Koudjo ADANOU

Quelle analyse faites-vous de ces élections ?
 
Les élections du 22 février 2020 constituent un enjeu important et une affirmation du progrès démocratique de notre cher pays, le Togo. A rappeler que le vote de la diaspora togolaise est l'une des recommandations phares de la feuille de route des chefs d'Etat et de Gouvernements au cours du Sommet Extraordinaire de la CEDEAO, tenue en Juin 2018 à Lomé à l'issue du dialogue politique entre le pouvoir et l'opposition.
Ce processus a commencé avec l'installation des membres de la commission électorale d'ambassade indépendante (CEAI), présidée par M. Koudjo ADANOU, Chargé d'Affaires de l'ambassade de la République togolaise près le Royaume du Maroc. Ici, comme au pays, le vote s'est déroulé dans un climat de sécurité et de paix où les électeurs composés majoritairement d'étudiants ont exprimé leur satisfaction et leur immense joie pour leur première participation en tant que membre de la diaspora.

Qu’en est-il de la coopération entre le Maroc et le Togo ?

La coopération entre nos deux Etats se veut comme une coopération Sud-Sud, dynamique, exemplaire et mutuellement bénéfique grâce aux hautes orientations et vision panafricaniste de Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République du Togolaise et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Roi du Maroc. Cette coopération multiforme et multisectorielle. C'est le lieu de saluer l'exemplarité des liens de fraternité qui unissent les deux pays, favorisant la bonne intégration de la diaspora togolaise ici au Maroc. Le vote à Rabat traduit cette bonne intégration et l'hospitalité légendaire du peuple marocain vis-à-vis des pays frères et amis, plus particulièrement ceux du Togo.


Quels messages avez-vous pour vos compatriotes du Maroc ?

Je tiens à féliciter mes compatriotes Togolais vivant au Maroc pour leur mobilisation et le sens de civisme dont ils ont fait montre durant tout le processus électoral 2020, couronné par le vote du samedi, dans un climat apaisé et démocratique. Je les rassure de ma totale disponibilité et celle de l'ambassade à les accompagner durant leur séjour au Royaume Chérifien, terre d'hospitalité et de fraternité.