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Autoroutes du Maroc : 500 MDH annuellement pour les grosses réparations


Jeudi 11 Novembre 2021

La Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a organisé, ce jeudi à Kenitra, un workshop qui a été dédié à la presse et qui s’est articulé autour de la thématique : « Les grosses réparations, une nécessité pour préserver le patrimoine autoroutier ».



Dédié principalement à la presse et organisé à l’ADM Académie de Kenitra, un workshop de la Société Nationale des Autoroutes du Maroc s’est tenu, jeudi 11 novembre, sous le thème « Les grosses réparations, une nécessité pour préserver le patrimoine autoroutier ».  Cet atelier, présidé par Omar Sikkal, directeur général de la filiale d’expertise technique d’ADM, a représenté pour la société une opportunité pour mettre en évidence les méthodes scientifiques modernes qu’elle adopte pour la priorisation et la réalisation des travaux d’entretien de l’infrastructure autoroutière, ainsi que pour instaurer un véritable écosystème marocain spécialisé dans le domaine du maintien et de la réparation des chaussées autoroutières.

Chaussée autoroutière, une vie au compte à rebours

Les chaussées routières sont des structures composites, multicouches, souvent complexes, conçues pour résister sur une durée de vie relativement longue aux multiples sollicitations mécaniques liées principalement au passage de charges lourdes ou bien climatiques comme les cycles de température, pluie, gel, UV, etc. Ces facteurs, l’un après l’autre, dégradent imperceptiblement les performances initiales des matériaux et de leurs interfaces.

La construction d’une route passe par les étapes de choix de tracé, terrassement (préparation du terrain, comblement des trous, rognage des bosses, planéité de l’arase de terrassement), mise en œuvre d’une couche de forme (elle participe au fonctionnement mécanique de la chaussée), puis d’une couche d’assise (elle apporte la résistance mécanique aux charges), puis d’une couche d’accrochage (liaison entre couche d’assise et couche de roulement, elle est réalisée avec une émulsion de bitume), et enfin d’une couche de roulement.

A l’instar des autres ouvrages de génie civil, la chaussée des autoroutes possède une durée de vie spécifique estimée entre 10 et 15 ans. Cette durée de vie, qui est relativement courte en comparaison avec l’état d’autres ouvrages de l’autoroute (50 ans pour les ponts par exemple), impose un entretien plus récurrent de la chaussée dans le but d’en conserver le bon fonctionnement.

« La densité du trafic, l’agressivité des poids lourds et les conditions climatiques, notamment la pluviométrie et les variations subites de températures sont les principaux facteurs qui sont susceptibles de générer des dégradations de la chaussée », a expliqué Sikkal ajoutant que « ces différents facteurs provoqueront une dégradation de l’état opérationnel et de l’état structurel de la chaussée, d’abord d’une manière lente durant les premières années de l’exploitation, puis d’une manière accélérée au fur et à mesure de son vieillissement ».

En effet, ADM accorde une importance capitale à l’entretien de l’infrastructure autoroutière, notamment les grosses réparations de la chaussée, l’objectif étant de préserver le patrimoine autoroutier et renforcer les conditions de sécurité et de confort sur le réseau autoroutier.

Les grosses réparations de par leur nature, leurs contraintes et leurs techniques reposent sur une méthodologie différente de celle des travaux de la construction des infrastructures. Si ces derniers s’étalent sur plusieurs kilomètres, les grosses réparations nécessitent une approche chantier plus serrée, une organisation plus pointue pour pouvoir travailler par petits tronçons, dans un délai très court et avancer ainsi de suite pour minimiser la gêne occasionnée aux usagers et rester dans des déviations courtes. Dans ce sens, ADM a fait des grosses réparations un métier à part entière. Elle a notamment réussi à construire et à former, auprès de l’expertise internationale, un véritable écosystème marocain spécialisé dans le domaine du maintien et de la réparation des chaussées autoroutières.

Une nouvelle technologie pour l’entretien des autoroutes

Le workshop a évoqué la question de la technologie utilisée pour l’entretien des autoroutes. En fait, ADM entretient le réseau autoroutier national d’une manière scientifiquement et technologiquement élaborée, et ce dans l’objectif de maximiser le profit tiré des budgets accordés et d’accroître l’efficacité de l’entretien.

La Société dispose d’outil avancé d’« Asset Management » constitué d’un système d’information  permettant, entre autres, d’obtenir une segmentation et un codage du réseau autoroutier sous forme de cartes numériques, ainsi qu’une collecte de données périodiques d’auscultation de l’état de la chaussée, une notation de l'état de la chaussée et une priorisation des sections à traiter.

Le système d’information est alimenté périodiquement par des mesures issues de différents appareils d’auscultation dotés d'équipements sophistiqués (appareils électroniques, unités laser, caméras vidéo, GPS ...etc.). Ces données sont ensuite analysées par une équipe d’ingénieurs et d’experts afin d’évaluer les dégradations des différentes couches de la chaussée, et déterminer les priorités d’entretien en fonction des indicateurs mesurés sur les différentes sections du réseau autoroutier.

Une enveloppe budgétaire de 1.1 MDH pour la période 2021-2023

Le programme 2021-2023 des grosses réparations de la chaussée se compose de neuf chantiers répartis sur les différentes régions couvertes par le réseau autoroutier, et totalisent un linéaire de 226 Km pour un coût global de 1,1 Milliards de Dirhams. Une nouvelle stratégie d’allotissement a été adoptée dans ce programme afin de mieux répartir les différents lots travaux entre les composantes de l’écosystème marocain. Durant cette période, un tronçon de 35,5 km entre Rabat et Meknès fera, entre autres, l’objet de travaux de grosses réparations, un autre s’étalant sur 24 km reliant Rabat à Moulay Bousselham.  Deux autres tronçons seront également  réparés au Nord du Royaume, et ce entre Tanger et Port Tanger Med ainsi qu’entre Sidi El Yamani et Asilah d’une longueur respective de  20,3 et 16,7 km.