Lundi 11 mars 2024, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a émis une circulaire mettant en œuvre « l’Offre Maroc » pour le développement de la filière de l’hydrogène vert. Cette initiative, qui s’inscrit dans la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, vise à mettre en place une offre opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert. Adaptée aux besoins des investisseurs, la formule élaborée par le gouvernement ambitionne de positionner le Royaume en tant qu’acteur compétitif sur cette filière naissante et à fort potentiel, notamment en identifiant une assiette foncière d’une superficie de 1 million d’hectares et en mettant à disposition des entrepreneurs plus de 300.000 hectares dans une première phase. Quelques jours seulement après l’annonce officielle de l’offre, une centaine d’investisseurs nationaux et étrangers ont « manifesté leur intérêt vif et effectif » pour ce chantier, selon un communiqué de la primature.
« L’engouement des investisseurs pour l’Offre Maroc est dû au fait qu’il y a un marché pour les engrais verts, à zéro empreinte carbone », a avancé Amine Bennouna, expert en énergie, lors de la rencontre organisée, jeudi à Casablanca, par l’Alliance des ingénieurs istiqlaliens.
Selon ce dernier, la répartition des grandes méthodes de production de l’hydrogène n’a pas changé substantiellement depuis 2015 et l’électrolyse ne représenterait que 4% des 100 millions de tonnes produits dans le monde. « Un quart de l’électrolyse est alimenté par l’énergie renouvelable et la production globale d’hydrogène vert serait d’environ un million de tonnes », a ajouté Bennouna, notant que ce chiffre cause problème pour le géant marocain des phosphates, l’OCP, qui, à l’horizon 2031, a besoin d’environ 150.000 tonnes d’hydrogène vert.
Précisant que les objectifs de production du groupe nécessitent un million de tonnes d’ammoniac vert en 2031, l’expert en énergie estime que les besoins de l’OCP représenteraient 15% de l’hydrogène vert dans le monde. Cependant, Amine Bennouna considère qu’actuellement « l’hydrogène vert est encore trop cher pour qu’il soit utilisé dans l’énergie », recommandant de temporiser, « le temps que son coût passe en dessous de la barre de 1 dollar/kg ».
« L’engouement des investisseurs pour l’Offre Maroc est dû au fait qu’il y a un marché pour les engrais verts, à zéro empreinte carbone », a avancé Amine Bennouna, expert en énergie, lors de la rencontre organisée, jeudi à Casablanca, par l’Alliance des ingénieurs istiqlaliens.
Selon ce dernier, la répartition des grandes méthodes de production de l’hydrogène n’a pas changé substantiellement depuis 2015 et l’électrolyse ne représenterait que 4% des 100 millions de tonnes produits dans le monde. « Un quart de l’électrolyse est alimenté par l’énergie renouvelable et la production globale d’hydrogène vert serait d’environ un million de tonnes », a ajouté Bennouna, notant que ce chiffre cause problème pour le géant marocain des phosphates, l’OCP, qui, à l’horizon 2031, a besoin d’environ 150.000 tonnes d’hydrogène vert.
Précisant que les objectifs de production du groupe nécessitent un million de tonnes d’ammoniac vert en 2031, l’expert en énergie estime que les besoins de l’OCP représenteraient 15% de l’hydrogène vert dans le monde. Cependant, Amine Bennouna considère qu’actuellement « l’hydrogène vert est encore trop cher pour qu’il soit utilisé dans l’énergie », recommandant de temporiser, « le temps que son coût passe en dessous de la barre de 1 dollar/kg ».
Ce qui distingue l’Offre Maroc
Complétant les propos de Bennouna, le ministre et l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, qui prenait part à cette conférence, a précisé que « l’Offre Maroc » est intéressante effectivement car le Royaume dispose d’un offtaker, mais « ceci n’est pas un fruit du hasard » puisque le pays a su « capitaliser sur les ressources naturelles » dont il dispose, devenant ainsi un acteur majeur capable de « garantir la sécurité alimentaire du monde ». « Nous avons des conditions extrêmement favorables pour produire l’hydrogène vert », grâce aux infrastructures développées durant les dernières années et grâce à la stabilité dont jouit le Maroc, ce qui attire un grand nombre d’investisseurs, a souligné le ministre, ajoutant que la France a donné son feu vert, mercredi, à Proparco, filiale de l'Agence française de développement (AfD), « pour investir dans les provinces du Sud afin de contribuer au transport de cette énergie renouvelable ». Rappelons dans ce cadre que le ministre français chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger, Franck Riester, a rencontré, jeudi dernier, ses homologues marocains Ryad Mezzour et Mohcine Jazouli, pour discuter des perspectives de coopération dans les domaines ferroviaire, aéronautique et énergétique.
Concernant le coût de cette énergie, « on arriverait à produire localement l'équivalent énergétique d'un baril de pétrole d'hydrogène à 75 ou 80 dollars, soit à peu près 1,6$/kg, s’est félicité le ministre, qui précise qu’à ce prix, l’hydrogène peut être aussi compétitif que les énergies fossiles s’il est consommé sur place.
L’objectif du Royaume, selon Ryad Mezzour, est de créer le maximum possible de valeur ajoutée et de garantir la sécurité énergétique dont le pays aura besoin dans les années à venir. Dans une interview avec nos confrères « Médias 24 », Mouhcine Jazouli, ministre délégué auprès du chef du gouvernement, chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques, avait déclaré dans ce sillage que le Maroc cherchait « à avoir le maximum de local content et de production nationale de tout ce qui va servir à produire de l'hydrogène vert ». Cela va des éoliennes aux systèmes qui permettent de produire l'hydrogène vert en passant par les panneaux photovoltaïques, les électrolyseurs, etc. « Nous voulons aller au-delà de la simple production d'hydrogène vert en ciblant aussi ses dérivés comme l'ammoniac vert, l'acier vert, l'aluminium vert, le PVC vert... Enfin, tous les dérivés possibles nous permettant d'aller au bout de la chaîne de valeur », a ajouté le responsable gouvernemental.
Impact direct sur l’économie nationale
« L’Offre Maroc parle d’un million d’hectares, dont 300.000 sont mis à disposition des entrepreneurs pour la première phase. Si on traduit ça en électricité, c’est l’équivalent de 150 GW à installer dans les années à venir, alors que la puissance actuellement installée au Maroc est entre 10 et 11 GW », explique Ali El Harti, président de la Fédération Nationale de l'Électricité, de l'Électronique et des Énergies Renouvelable (FENELEC), ajoutant que ces installations représenteraient 150 milliards de dollars. « Rien qu’en électricité, ce projet pourrait créer l’équivalent de 100.000 emplois sur cinq ans. C’est énorme », a estimé El Harti. Pour sa part, Abdellatif Maâzouz, Président du Conseil de la Région Casablanca-Settat, s’est attardé sur l’impact de la feuille de route fixée par le gouvernement sur la région qui, selon ses dires, est derrière la moitié des émissions de gaz à effet de serre du Royaume. « Bien que Casablanca-Settat ne fasse pas partie des six régions qui ont été retenues pour le développement de ce projet, elle va quand même en profiter au niveau de nos industries qui seront plus compétitives et qui auront plus de facilité à intégrer les marchés internationaux », a déclaré Maâzouz, qui soulève, cependant, le manque de visibilité sur le timing de déploiement. « 4% du marché mondial est un objectif très ambitieux, que nous pouvons atteindre vu l’engouement que nous constatons des investisseurs. Le projet s’annonce prometteur », a conclu le président de la Région.
Notons qu’en plus de la mise en place de mesures incitatives et de l’accompagnement des porteurs de projets, « L’Offre Maroc » s’articule également autour d’une infrastructure compétitive à planifier, mutualiser, développer et maintenir, conformément aux meilleurs standards internationaux et en fonction des besoins et de l’évolution de l’industrie de l’hydrogène vert.
Afin d’assurer les conditions de réussite de la mise en œuvre de cette offre, les conventions-cadre d’investissement entre l’Etat et l’investisseur prévoient des clauses de rendez-vous pour évaluer régulièrement l’avancement du programme d’investissement, dans le cadre d’une relation Etat-investisseur marquée par la transparence et un respect strict des règles de confidentialité.
L’Offre Maroc en 5 points
- « L’Offre Maroc » se base sur une démarche holistique, pragmatique et transparente donnant toute la visibilité nécessaire aux investisseurs ;
- Définition du processus de mise en œuvre de « l’Offre Maroc » et des moyens à mobiliser par l’Etat en vue d’assurer la réussite de cette opération et des rôles des différents intervenants ;
- Mise en place d’un cadre incitatif et d’un accompagnement pour les porteurs de projets afin d’assurer le succès de la mise en œuvre de « l’Offre Maroc » ;
- Identification d’une assiette foncière d’une superficie de 1 million d’hectares et mise à disposition des entrepreneurs de 300.000 hectares dans une première phase ;
- Une centaine d’investisseurs nationaux et étrangers ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt vif et effectif pour « l’Offre Maroc ».