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Allergies aux pollens de graminées : les erreurs qui empirent la crise


Rédigé par Meryem EL BARHRASSI le Dimanche 4 Juin 2023

Le retour des températures douces et du soleil s’accompagne d’une recrudescence des pollens de graminées présents dans l'air. L’allergie aux graminées, c’est ce qu’on appelle en langage courant le rhume des foins. De plus en plus de gens en souffrent. Tour d'horizon des erreurs à ne plus commettre pour calmer ses crises d'allergies.



Pas de répit pour les personnes allergiques. Après la vague de pollens, c’est au tour des graminées de chatouiller les narines des Marocains. Caractérisée par des crises d'éternuements, des démangeaisons aux yeux, une congestion nasale et une gêne respiratoire, l'allergie doit être appréhendée et traitée avec précaution.
 
Les graminées poussent habituellement le long des routes et dans les champs. Ces plantes herbacées fournissent une part essentielle de l'alimentation à travers les céréales (blé, riz, maïs, orge et millet) et la canne à sucre. Plusieurs d'entre elles sont particulièrement allergisantes comme le seigle, l'avoine et le blé. « Ces pollens sont enfermés dans des ‘petits sacs’, invisibles à l'œil nu, et regorgent de molécules allergisantes. Lorsque le beau temps arrive, accompagné de températures en hausse, ces petits sacs explosent, diffusant les particules fines dans l'atmosphère. Celles-ci peuvent ensuite être transportées sur des dizaines de kilomètres grâce au vent, ou rester en suspension dans l'air », explique Dr Fatimazohra Skalli, pneumologue.
 
Se considérer protégé chez soi : NON
 
En s'accrochant à nos vêtements et à notre peau, les pollens franchissent souvent le seuil de notre porte sans que nous le sachions. « C'est donc une erreur de penser que nous sommes hors de danger une fois à l'intérieur », commente Dr Skalli. « Pour que les allergènes ne se disséminent pas chez nous, il convient de retirer ses vêtements en rentrant, de les nettoyer, et de prendre une douche complète en pensant bien à se rincer les cheveux et le visage », ajoute-t-elle.
 
Les particules se déposent aussi dans les voies respiratoires, et le simple fait de se moucher ne suffit pas toujours à les éliminer : « un lavage nasal quotidien matin et soir avec de l'eau salée ou du sérum physiologique permet de retirer les pollens récalcitrants », informe la médecin.
 
Boire de l’eau avec du miel et du vinaigre : NON
 
« Cela ne repose sur rien de scientifique. Le tout, c’est d’y croire. Cela ne peut être qu’un placebo, du ressenti », affirme la pneumologue. Certains recommandent également de manger une cuillère à café de miel par jour. Que le produit des abeilles soit disséminé dans un verre d’eau ou ingéré tel quel peut être problématique pour une personne allergique. En effet, « le miel est aussi un allergène. Un choc anaphylactique (une réaction allergique exacerbée pouvant avoir de graves conséquences) est possible », prévient-t-elle.
 
Attendre une grosse crise pour se soigner : NON
 
Au début des crises, les symptômes du rhume des foins sont généralement supportables. Ainsi nombreux sont qui préfèrent laisser passer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant de se soigner. « Ils attendent d'avoir une forte rhinite, des démangeaisons terribles et même de ne plus réussir à dormir pour consulter. Les antihistaminiques, les médicaments prescrits contre les allergies, réduisent en moyenne les symptômes de 30% seulement, et leur efficacité n'augmente pas avec l'intensité des crises. Si les symptômes sont déjà très avancés, on aura donc l'impression qu'ils ne sont pas suffisants », observe Dr Skalli.
 
Se découvrir : NON
 
Avec le retour des températures printanières et du soleil, il est tentant de suivre l'adage de saison et de faire ce qu'il nous plaît, à savoir nous parer de tenues légères. La pneumologue rappelle pourtant l'importance de s'habiller correctement : « pour éviter le contact direct avec les pollens et limiter son exposition aux allergènes, il est conseillé de porter des vêtements longs, les plus couvrants possible ».
 
Le visage et les cheveux doivent aussi être protégés : « les lunettes de soleil ou les foulards par exemple servent à préserver les zones irritables : les yeux, le nez et la bouche », précise la spécialiste. Pour les plus sensibles, le port d'un masque durant les journées d'exposition importante peut aider.
 
Avoir recours aux corticoïdes : NON
 
Si certains tardent avant de se tourner vers les médicaments, d'autres emploient des moyens trop extrêmes. « Les comprimés de cortisone doivent être prescrits uniquement en cas de crise majeure, lorsque l'on présente de fortes difficultés respiratoires et des irritations insupportables, par exemple. Des prises répétées de corticoïdes favorisent l'apparition d'effets secondaires dangereux : hypertension, diabète ou encore ostéoporose », avertit Dr Skalli. Elle préconise ainsi de privilégier les alternatives locales telles que les sprays pour le nez et les bronches à base de cortisone.
 
Meryem EL BARHRASSI

 

Se laver les cheveux matin et soir : OUI

« Cela permet d’éviter que les particules soient disséminées dans les pièces, cela fait en effet partie des conseils », souligne Dr Skalli. « Les cheveux sont de formidables capteurs de pollens. En se lavant les cheveux en rentrant le soir, ou du moins en les brossant dans la salle de bain, on évite de respirer des allergènes toute la nuit », explique la pneumologue. Pour éviter de capter trop de pollens, attacher les cheveux s’ils sont longs ou porter un chapeau sont aussi des astuces. Il est également préférable de laisser ses vêtements dans la salle de bain pour ne pas ramener les particules dans la pièce à coucher.
 
« Il faut également aérer soit tôt le matin, soit tard le soir », affirme la spécialiste. Ce sont les moments de la journée où l’air contient le moins de pollens et de polluants.







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