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International

Algérie : Le réveil du Hirak pour se débarrasser du système


Mardi 23 Février 2021

Des milliers de manifestants sont descendus, lundi, dans les rues d’Alger et de plusieurs autres villes.
Bravant le Covid et les barrages, les Algériens relancent le Hirak contre le système.



Algérie : Le réveil du Hirak pour se débarrasser du système
Des milliers de manifestants ont défilé lundi à Alger et dans d’autres villes du pays, ravivant la contestation contre le système algérien dans la rue à l’occasion du deuxième anniversaire du soulèvement et après une année d’interruption due à la crise sanitaire.

«Dieu soit loué, le peuple s’est réveillé. On pensait que les gens se contenteraient de ce que le pouvoir a lâché, mais maintenant on va revenir aux marches d’avant la Covid», a
déclaré à l’AFP Hassan, un infirmier de 28 ans.

Les protestataires se sont frayés un chemin vers le centre d’Alger, malgré un impressionnant dispositif policier, en déployant drapeaux nationaux et amazighs (berbères) devant la Grande Poste, lieu de rassemblement emblématique du Hirak.

Il s’agit du cortège le plus imposant dans la capitale depuis l’arrêt des marches hebdomadaires le 13 mars 2020 à cause de la pandémie de Covid-19.

« Nous sommes venus pour que vous partiez »

Certains étaient venus d’autres régions pour défiler à Alger mais des barrages de police ont rendu l’accès à la capitale difficile.

Parmi les slogans, les hirakistes ont chanté: «Nous ne sommes pas venus pour célébrer (l’anniversaire) mais pour que vous partiez», en allusion à la classe politique.

En province, des marches ont eu lieu notamment à Annaba, Oran, Béjaïa, Sétif, Bouira, Mostaganem, Constantine et Tizi Ouzou, selon des images postées sur les réseaux sociaux et des témoignages recueillis par l’AFP.

«Images émouvantes du Hirak à travers lesquelles les Algériens montrent leur volonté indéfectible de reprendre en main la chose politique, leur profond désir de changement, de liberté, de démocratie», s’est félicité un internaute, Amrane, sur Twitter.

Déclenché le 22 février 2019, le Hirak, mouvement pacifique de protestation populaire inédit, avait poussé le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, à la démission deux mois plus tard après avoir été lâché par l’armée.

Interrompu par la pandémie, certains,croyaient le mouvement mort et enterré.

Le Hirak était-il “mort, emporté lui aussi par la pandémie ?”, s’interrogeait TSA en amont des manifestations prévues lundi 22 février pour le deuxième anniversaire du soulèvement. Ou bien pouvaitil “rebondir”, comme l’écrivait Algérie Focus ?

Après les libérations du week-end, les arrestations du lundi

Pour TSA, cette journée dédiée à commémorer l’an II du mouvement a bien sonné le retour des manifestations de rue. Des dizaines de milliers de personnes,“au moins”, ont participé à cette marche, que le site d’information qualifie de “succès”. Et ce alors qu’elle se déroulait“un lundi, jour ouvrable”, qu’il pleuvait, et sur fond de coronavirus toujours présent, souligne un jeune manifestant interrogé pour les besoins de l’article.

“Ce ne sont pas les millions des premières marches de février-mars 2019, du 5 juillet ou du 1er novembre de la même année, mais il est certain qu’il y a plus de monde que lors du creux du mouvement pendant l’été 2019”, évalue TSA.

Dans la foule, où flottent aussi quelques drapeaux amazighs, TSAa relève que “beaucoup de jeunes et de femmes, des enfants en bas âge” étaient parmi les manifestants, dans un élan « d’improvisation et la spontanéité, comme il y a deux ans » et a des airs de déjà-vu ? Le Hirak a toutefois continue de réclamer le démantèlement du «système» en place depuis l’indépendance en 1962, synonyme à ses yeux d’autoritarisme et de corruption.

Si le régime - le président Abdelmadjid Tebboune en tête - rend régulièrement hommage au «Hirak authentique béni», il considère que ses revendications ont été satisfaites «dans des délais record» et qualifie aujourd’hui ses partisans de «magma contre-révolutionnaire».

La police a procédé à plusieurs interpellations, parfois musclées, a constaté un journaliste de l’AFP. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état de près d’une trentaine de personnes interpellées à Alger et une soixantaine dans l’ensemble du pays.

Les derniers manifestants se sont dispersés dans le calme en fin d’après-midi.

Les étudiants d’Alger, qui défilaient traditionnellement chaque mardi avant la suspension des marches, ont promis de revenir «en force» dans la rue cette semaine.

Amnesty: «arrestations et poursuites arbitraires» 
 
Amnesty International a dénoncé ce lundi 22 février à l’occasion du 2e anniversaire du Hirak des « arrestations et des poursuites arbitraires » de manifestants pacifiques et de journalistes en Algérie.

 « Les autorités algériennes ont pris pour cible des dizaines de manifestants, journalistes et militants avec des arrestations et des poursuites arbitraires, pour avoir participé à des manifestations pacifiques et exprimé des opinions politiques sur les réseaux sociaux », fustige Amnesty International dans un communiqué publié à l’occasion du deuxième anniversaire du début du Hirak.

« Au cours des deux dernières années, au moins 73 personnes ont été la cible d’arrestations arbitraires, de poursuites et, dans certains cas, de longues peines de prison fondées sur des dispositions vaguement formulées du Code pénal telles que ‘’porter atteinte’’ à la sécurité ou à l’intérêt national, ‘’offenser’’ contre des responsables ou ‘’incitation’’ à des attroupements non armés », détaille l’ONG.

« De nouvelles lois criminalisant les ‘’Fake News’’ ou le non-respect des mesures de confinement pendant l’État d’urgence sanitaire ont été utilisées pour poursuivre plusieurs militants qui ont appelé à la reprise du mouvement de protestation ou qui ont critiqué la manière dont les autorités ont géré la pandémie Covid-19 », ajoute Amnesty.

« Dans de nombreux cas, des manifestants, des journalistes et des militants ont subi des fouilles de leurs téléphones par la police. Un examen des documents judiciaires montre que dans certains cas, les juges ont utilisé des informations trouvées sur des applications de messagerie privées pour porter plainte contre eux, en plus de les poursuivre pour des publications publiques sur Facebook », précise Amnesty.








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