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Algérie-Espagne : le rappel à l'ordre de Josep Borrell


Rédigé par Anass Machloukh Mardi 14 Mars 2023

L’Algérie a échoué à faire plier l’Espagne après son soutien au plan d’autonomie pour le Sahara. Malgré le blocus commercial imposé par Alger, le gouvernement espagnol n'a pas cédé et a fait appel à l’UE, dont le Haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep a adressé, une mise garde claire et nette au régime algérien pendant sa dernière visite. Détails.




Dans leur volonté de punir l’Espagne d’avoir soutenu le Maroc dans le dossier du Sahara, les autorités algériennes ont riposté en suspendant le traité d’amitié signé en 2022 entre Alger et Madrid. S’en est suivi une sorte de blocus commercial sur les exportations espagnoles. Aux yeux de l’Union européenne, il s'agit d'un acharnement contre un Etat membre et une atteinte à l'accord d'association. Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, est venu en Algérie en médiateur pour offrir ses bons offices, mais aussi pour faire passer des messages aux allures de sommations.  

Ce dernier a eu des entretiens avec les responsables algériens, dont le Premier ministre et le président Abdelmajid Tebboune. Bien qu’il ait qualifié l’Algérie de partenaire crédible, le Chef de la diplomatie européenne est venu porteur d’un message ferme : l’UE ne pourrait tolérer plus longtemps les mesures vindicatives de l’Algérie à l’égard de l’Espagne dont plusieurs sociétés exportatrices ont été pénalisées par les obstacles d’accès au marché algérien.

Face aux démarches unilatérales de l’Algérie, l’UE peut prendre des mesures de rétorsion contre l'Algérie protéger les intérêts d’un Etat membre, en l'occurrence l'Espagne. Raison pour laquelle Josep Borrell a fait bien comprendre dans ces déclarations que les mesures algériennes contreviennent à l’accord d’association.


« Les entraves sérieuses introduites depuis juin 2022 par l’Algérie aux échanges commerciaux avec l’Espagne, à l’exception du gaz, ont été préjudiciables. Ce blocage est très préjudiciable à la mise en œuvre de notre Accord d’association et n’est dans l’intérêt de personne », a-t-il déclaré, ajoutant : "Après avoir abordé tous les sujets d'intérêt commun avec mes interlocuteurs, de manière franche et constructive, je repars d’Alger convaincu qu’ensemble nous allons renforcer notre partenariat avec des actions concrètes, notamment dans le secteur de la sécurité".

Une déclaration qui reflète l'insatisfaction de la Commission européenne des agissements de l’Algérie qui se comporte par émotion. Pour sa part, l’Espagne récuse l’attitude algérienne pour la simple raison que Madrid n’a pas à être sanctionnée pour une décision souveraine qui ne concerne nullement l’Algérie. Madrid, rappelons-le, a fait un virage diplomatique majeur en soutenant le plan d’autonomie pour le Sahara. Le gouvernement de Pedro Sanchez la trouve comme la solution « la plus sérieuse et la plus crédible pour la résolution du différend ».

Une décision vécue comme un choc en Algérie qui peine à s’en remettre puisque le Palais d’El Mouradia pariait toujours sur la neutralité ambiguë de l’Espagne pour maintenir le Maroc dans un état d’incertitude.

L’affaire Brahim Ghali a poussé le Royaume à appeler expressément l’Espagne à clarifier sa position le plus nettement possible, ce que le gouvernement socialiste a consenti de faire par conviction, vu la profondeur des intérêts partagés avec le Maroc qui ne sauraient être sacrifiés pour une cause séparatiste inutile.

Par ailleurs, l’Espagne ne semble avoir nulle intention de céder au chantage algérien étant donné que le gouvernement espagnol a sollicité un plan d’aide de la Commission européenne pour venir en aide aux exportateurs espagnols pénalisés par les restrictions algériennes.
 








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