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Sport

Agence Marocaine AntiDopage : Les fédérations sportives constituent un maillon essentiel de lutte antidopage


Rédigé par Brahim OUBEL le Jeudi 23 Mars 2023



L’Agence Marocaine AntiDopage (AMAD) n’a de cesse de mobiliser ses partenaires pour les associer à la sensibilisation à la lutte de concerts contre le fléau néfaste du dopage. En effet, après avoir convié les médias en octobre dernier lors d’un séminaire, le tour est venu pour les fédérations sportives dont 27 ont fait acte de présence lors de la 2ème rencontre organisée mardi 21 mars 2023, à Bouznika, sous la thématique : « Partenariat immuable entre l’AMAD et les fédérations sportives ».

 
La lutte contre le dopage est une affaire de tous

Le ton a été donné d’emblée par la présidente de l’AMAD, Dr Fatima Abouali, qui mit en garde contre les méfaits du dopage, le qualifiant de menace pour l’intégrité physique et mental des sportifs, tous niveaux confondus. Des méfaits également sur le plan de l’éthique puisqu’il fausse la performance et nuit aux valeurs du sport. Le chantier ouvert par l’AMAD est justement la lutte contre ce phénomène qui prend de l’ampleur, par l’institution d’un code éthique, partant du principe que cette mission est dévolue à tous, y compris le gouvernement. Notre pays s’en est rendu compte d’ailleurs assez tôt en adoptant une politique sportive intégrée qui s’articule autour des axes suivants : l’institution de l’arsenal juridique, la création et la rénovation des infrastructures de proximité et la promotion de l’éthique et de la bonne gouvernance. Mais on était conscients que ces piliers ne sauraient être efficients sans la prise en compte de facteurs exogènes à savoir la préservation de la santé des pratiquants par leur protection de la tentation du dopage. L’Etat agit, dans ce sens, par le biais de l’Agence Marocaine AntiDopage qui fait de la sensibilisation son credo. Elle œuvre inlassablement pour toucher l’ensemble des partie-prenantes et en restant en veille car le contexte ne se prête pas encore à exécuter les commandements de l’Agence. Celle-ci n’a pas force de police, sinon les fédérations sportives auraient adhéré prématurément et sans retenue au projet de l’éradication du fléau ou du moins son atténuation.

 
Alignement du Maroc sur les standards réglementaires internationaux

La lutte contre le dopage a démarré effectivement, de manière sereine à partir de 2015. Les bons scores obtenus de la part de l’instance internationale ont été, et demeureront, des motifs pour aller encore de l’avant. Cette notation n’est pas fortuite, on remplit les conditions nécessaires pour être bien noté, à savoir d’abord l’alignement sur les standards internationaux et la signature de la convention de l’UNESCO, et ensuite l’adoption du Code de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA). Ces éléments ont été publiés au Bulletin Officiel du Royaume du Maroc en 2011. Pour rappel, le Maroc a été le 111ème pays à ratifier la convention de l’UNESCO en avril 2009. Une Loi (97-12) sera alors promulguée au mois d’août 2017, attestant de la volonté franche du gouvernement, ce qui a donné naissance à l’AMAD, le 13 janvier 2021. 

 
L’AMAD, acteur principal de lutte antidopage

Parmi les objectifs de cette nouvelle entité est de développer des partenariats avec les fédérations sportives, de se mettre en conformité avec les conventions nationales, de respecter les exigences internationales, développer des procédures de travail. L’opération a été concluante si l’on juge par les propos de la Présidente de l’AMAD qui confia que son agence a réussi à contenir des contraintes mais, reconnait-elle, grâce à l’appui des pouvoirs publics, du CNOM et d’autres partenaires. Ce succès se mesure à l’aune du nombre d’actions réalisées ces deux dernières années, notamment en 2022 où elles ont été multipliées par 9 ! Et pour accélérer la cadence, des représentations régionales ont été installées dans trois régions en attendant de les étendre aux autres parties du pays. Cela permettra une meilleure couverture sachant qu’en 2021, le nombre de contrôle s’est élevé à 666 et grimpa à 895 en 2022. Les prévisions tablent sur un nombre de 1000 contrôles en 2023. Pour les besoins de la cause, l’AMAD s’est lancée dans la formation des formateurs qui sont au nombre de 10 actuellement, ce nombre devra augmenter sensiblement au gré du temps.

 
Les fédérations sportives, un partenaire incontournable

Pour l’AMAD, les fédérations sportives constituent un maillon essentiel de lutte antidopage. « L’AMAD ne peut pas tout contrôler seule surtout quand les sportifs fuient les contrôles antidopage », s’exclama la présidente de l’Agence. Une sorte de rappel à l’ordre, considérant que les fédérations sont les partenaires indiqués, qu’il convient d’associer pour protéger le sport propre. Les fédérations doivent partager les mêmes valeurs et le même slogan, celui de servir le sport. L’autre contrainte est la méconnaissance des dangers du dopage par les sportifs. L’autre handicap amplificateur du fléau, c’est la vente non contrôlée des produits dopants. La diététique constitue également un facteur pigeant d’où la nécessité absolue d’éviter les mauvaises habitudes comme la consommation des suppléments alimentaires qui peuvent contenir des produits dopants cachés. Ces produits pénalisants se trouvent également dans les boissons énergisantes. Afin d’éviter les désagréments et les sanctions, l’AMAD élabore et renouvelle annuellement les listes des produits dopants. Elle délivre également des autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT), une autorisation spéciale qui donne la possibilité de suivre un traitement nécessitant l’utilisation d’une substance ou d’une méthode interdite pour un état pathologique diagnostiqué.
 
Unanimité autour du rôle de la prééminence
 
Bref, il y a eu unanimité autour du fait que la sensibilisation reste le meilleur moyen au lieu de sanction face au phénomène du dopage et que la responsabilité d’initiative incombe aux différents partenaires, d’abord les fédérations sportives. Celle-ci doit disposer d’un médecin du sport, à défaut de cas isolés comme la fédération de ski et des sports de montagne qui a été d’ailleurs félicitée pour cela. Pour l’AMAD, il y a de fortes chances de relever la gageure d’un partenariat durable à même répondre aux attentes des uns et des autres, grâce au développement des synergies qui faciliteront le développement de l’esprit d’appartenance et la confiance dans le sport propre. Un appel solennel a été lancé aux fédérations sportives, leur demandant de sensibiliser par l’écoute, par une meilleure orientation et par le développement de l’esprit d’appartenance. L’opération de sensibilisation ne devra pas être individuelle mais également collective. A cet effet, l’AMAD compte organiser une caravane nationale de sensibilisation qui sillonnera le pays entier, le point de départ étant la ville de Laâyoune.

Recommandations

  • Développer des partenariats entre l’AMAD et les Fédérations Royales Marocaines ;
  • Communiquer à l’AMAD les programmes sportifs nationaux et internationaux tout en assurant une mise à jour régulière de ces programmes afin de permettre à l’AMAD d’établir ses programmes d’éducation et de contrôle et les tenir à jour ;
  • Etablir des programmes d’éducation et de sensibilisation pour mettre le sportif au cœur du programme antidopage et minimaliser le taux de sanctions ;
  • Accompagner les programmes scolaires pour la sensibilisation des élèves à un âge précoce pour un sport propre ;
  • Participer à la caravane programmée par l’AMAD qui touchera un grand nombre de sportifs à travers les différentes régions du Royaume ;
  • Sensibiliser les sportifs aux risques de l’automédication et à leur droit de demander des AUTs lorsque c’est nécessaire ;
  • Eviter la consommation des compléments alimentaires ;
  • Inciter les fédérations à participer aux études et recherches scientifiques programmées par l’AMAD.