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Afrique sous coronavirus: Le malheur est l’école de la sagesse

Pandémie du coronavirus en Afrique


Rédigé par Ahmed NAJI Jeudi 16 Avril 2020

52 des 54 pays africains ont été touchés par la pandémie, qui n’y a pas causé l’explosion de morbidité supposée. Le risque demeure, invitant à une stratégie commune.



Afrique sous coronavirus: Le malheur est l’école de la sagesse
Avec plus de huit cent décès sur 16 mille cas déclarés, sans oublier les plus de trois mille malades guéris, l’Afrique n’a pas encore subi, jusqu’à présent, l’hécatombe que nombre d’experts lui avait prédit. Ce qui ne veut nullement dire qu’elle aurait glissé entre les mailles du filet de la pandémie, le pire, auquel l’OMS l’a invité à se préparer, pouvant toujours, en effet, survenir.

Wake up Africa

Apparu la première fois en Afrique, au mois de février en Egypte, le coronavirus constitue un véritable défi pour les systèmes de santé fragiles des pays du continent, ce qui fait craindre à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), des « millions de morts ». Le Directeur général de cette agence spécialisée de l’ONU, l’éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, à appeler les pays africains à « se réveiller ».

La pandémie ravageant les Etats-Unis et les pays d’Europe, après avoir sévit en Chine, ou le coronavirus n’est pas encore tout à fait éliminé, les Africains feraient mieux de se prendre eux-mêmes en charge.

C’est dans cet ordre d’idées que s’inscrit la démarche de SM le Roi, appelant à une initiative africaine pour contrer la propagation du CoVid-19 sur le continent et lutter contre ses multiples effets dévastateurs. C’est une approche mue par le volontarisme, de meilleur augure que le catastrophisme qui gangrène l’esprit de nombre d’experts dès qu’il s’agit du continent noir et ne suscite que défaitisme et fatalisme chez les Africains.

Lente propagation du virus

Alors que pour le début du mois d’avril, les projections de certains experts tablaient sur plus de dix mille morts en Afrique, il n’y en a eu qu’un peu plus de sept mille. Le bilan actuel de la pandémie, plus de 16 mille morts, est moindre que les estimations de morbidité, très pessimistes, avancée auparavant.

Car pauvres ne veut pas dire idiots. Dès qu’il est devenu évident que la propagation du coronavirus se faisait à l’échelle planétaire, les pays africains ont successivement fermé leurs frontières et décrété le confinement, volontaire ou obligatoire.

Vu que la distanciation sociale n’est pas vraiment compatible avec les moeurs africaines, il est intéressant de noter que la célérité de propagation du CoVid-19 est moindre dans les pays du continent en comparaison avec les pays occidentaux, aux populations pourtant plus disciplinés et aux services de santé mieux équipés. Plusieurs hypothèses ont été avancées à ce sujet.

Endurance aux épidémies

Il est question d’un possible renforcement du système immunitaire des populations, majoritairement jeunes et donc plus résistantes, dans un environnement ou pullulent déjà moult virus et bactérie pathogènes.

La prise de médicaments anti-paludiques est aussi évoquée. La chloroquine, qui constitue l’un des médicaments les plus utilisés dans le traitement des personnes contaminées par le CoVid-19, est d’ailleurs dépassée en Afrique subsaharienne, après l’apparition d’une forme très dangereuse de malaria. Des traitements contre le paludisme encore plus « costauds » que la chloroquine n’offriraient pas un terrain propice au CoVid-19 pour se multiplier dans l’organisme.

Ainsi, quand deux « toubibs » français ont récemment appelé, en direct à la télévision, à tester un vaccin anti BCG en Afrique, ils n’ont fait que prouver leur profonde ignorance de la réalité, les Africains étant tous déjà vaccinés. Certaines « expertises » sont à relativiser.

Chaleur africaine

Autre hypothèse qui reste à vérifier concernant la vitesse moindre de propagation du CoVid-19 en Afrique, celle avancée par deux chercheurs du célèbre MIT (Massachusetts Institut of Technology), Qassim Bukhari et Yusuf Jameel, et publiée dans la revue Social Science Research Network.

Selon ses chercheurs, qui ont travaillé sur les statistiques de la pandémie à l’échelle mondiale, le coronavirus s’est propagé, à 90%, dans des zones géographiques ou la température varie entre 3° et 17° Celsius et l’humidité absolue de 4 à 9 grammes par mètre cube. Les coronavirus ne sont, en effet, pas réputées apprécier les climats chauds et humides, telles ceux d’Afrique équatoriale.

Les pays africains n’en sont pas à leur première épidémie dévastatrice près, la dernière en date, celle d’Ebola étant encore très présente dans les esprits. Les 54 pays d’Afrique ne sont, par ailleurs, pas tous logés à la même enseigne en matière d’infrastructures et d’équipements sanitaires. C’est pour les Africains l’opportunité, comme suggéré par SM le Roi, de faire front commun.

Ahmed NAJI



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