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Actu Maroc

Afrique - Energies vertes : Le conglomérat AEWEB partie prenante d’un réseau de coopération interafricaine


Rédigé par Mohamed ELKORRI Mardi 13 Décembre 2022

Le consortium Africa Europe Water & Energy Network (AEWEN) a jeté son dévolu sur le Maroc pour une coopération entrepreneuriale avec les acteurs privés marocains, dans l’optique de réduire l’impact du stress hydrique au Maroc et en Afrique.



Dans un contexte de stress hydrique, auquel le Maroc fait face depuis des décennies, le conglomérat AEWEN a organisé, lundi 12 décembre à Casablanca, la première session d’échanges et de rencontres d’affaires entre plusieurs entreprises européennes et marocaines dans le cadre du programme «COSMEClusters go international».

Avec le soutien de l’Union Européenne (UE), ces rencontres visent à intensifier la collaboration internationale et intersectorielle entre les clusters et les réseaux d’entreprises et de promouvoir la compétitivité des PME à l’échelle mondiale.

Catherine Delahaye, Project Development auprès de Technology Wallonia Energy Environment and sustainable Development (TWEED), a expliqué que le projet AEWEN a pour objectif de créer un réseau entre l’Afrique et l’Europe qui se focalise sur l’eau et l’énergie.

L’idée de ce groupement, selon elle, est de mettre en oeuvre une stratégie commune d’internationalisation aidant les PME européennes à se développer dans 3 pays africains (Maroc, Sénégal et Tunisie), afin d’apporter sa collaboration et son expertise pour des solutions Eau & Energie Durables. L’événement a connu également l’organisation de deux tables rondes sous les thèmes : «Le stress hydrique au Maroc : comment réagir face aux urgences?», et « Le Maroc passe au vert, perspectives des énergies renouvelables au Maroc ?».

Le stress hydrique au Maroc

Soulimane Kaichouh, chef de la Division de l’Alimentation en Eau potable, de l’Assainissement et de la Valorisation des Eaux Pluviales, a mis l’accent sur l’impact durable du stress hydrique, causé par des changements climatiques, ajoutant qu’il représente l’un des grands défis pour les générations actuelles et futures au Maroc. En effet, la dotation par habitant ne fait que dégringoler depuis des décennies : en 1960, la dotation était de 3500 m3/ hab./an, en 2005 elle était de 731 m3/ hab./an, en 2015 de 645 m3/ hab./an et actuellement en 2022 de 600 m3/hab./an, soit une dotation inférieure à 1000 m3/hab./ an reconnue comme seuil de pénurie d’eau.

Selon Kaichouh, la préservation des ressources en eaux souterraines au Royaume nécessite la mise en place d’une stratégie de gestion durable, participative et contractuelle des nappes, tout en fixant les responsabilités, les droits et les obligations des usagers de l’eau. La conjoncture climatique au Maroc Soulimane Kaichouh a fait un exposé sur le climat au Maroc, en mettant l’accent sur l’irrégularité de la pluviométrie et la situation des eaux souterraines qui s’en ressent, tout en détaillant la situation des barrages, et ce, pour que les représentants des entreprises européennes venues assister à cet évènement puissent se faire une idée exhaustive de la situation hydrique au Maroc.

Selon les données livrées par le responsable, la période 2018-2022 a été caractérisée par une succession d’années sèches, avec des déficits successifs de 54%, 71%, 59% et 83% par rapport aux apports moyens annuels, enregistrant ainsi les apports les plus déficitaires observés depuis 1945, soit à 17 milliards de m3, plus bas que l’apport minimal de 17.6 milliards de m3 enregistré durant 1991-1995.

La même détérioration concerne les barrages du Royaume, qui ont enregistré un taux de remplissage de 40.41 % au début de l’année 2022 et 25.81% à fin août 2022. En plus, les projections du Maroc envisagent une tendance à la baisse des précipitations variant de 5% à 35% à l’horizon 2050 pour certains bassins, tels que le Sebou qui connaîtra une baisse de 5% à 20% ; Oum Er-Rbia, avec un recul de 10% à 35% ; Tensift, Moulouya et Loukkos (une baisse de 10% à 30%0) et Bouregreg- Chaouia, avec une décroissance attendue de 15% à 30%.

Le Maroc passe au vert

A cette table ronde autour des énergies vertes au Maroc, un panel d’intervenants marocains, notamment du secteur privé, a eu l’occasion de présenter les réalisations du Maroc en la matière, parmi eux, Monder Zniber, président de Gaia Energy, qui a détaillé aux représentants des entreprises européennes les réalisations, les initiatives, les défis ainsi que les perspectives du Maroc en matière d’ énergies vertes. «Avec un petit bout du Maroc, et vu la moyenne de plus de 3000 heures d’ensoleillement par an, on peut éclairer le monde entier», a dit Zniber.