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Culture

A bâtons rompus avec Gibril Bennani : Le silence des instruments de musique


Rédigé par Bouteina BENNANI le Jeudi 30 Juillet 2020

Les mélomanes attendent avec impatience le retour des concerts de l’Orchestre Philharmonique Marocain (OPM), au nombre de 40 pour chaque saison. Créé par Farid Bensaïd en 1996, son Président et fondateur et premier violon solo, l’avenir est assuré puisque la relève, à travers de jeunes talents, est formée par d’imminents professeurs, notamment, Gibril Bennani, premier violon et co-soliste de l’OPM. Entretien



A bâtons rompus avec Gibril Bennani : Le silence des instruments de musique
Etiez-vous productif pendant le confinement ? Y-a-t-il une visibilité pour une production au théâtre ou une reprise de travail ?
Un artiste se doit d’être actif et d’exercer, sans intermittence, individuellement ou avec l’ensemble du groupe. Avec l’OPM, tout travail a été interrompu depuis le mois de mars, il n’y a eu ni concerts ni répétitions d’orchestre. Même la session du concours international de violoncelle, prévue au mois de février avait été annulée. A une certaine période du confinement et à la demande de Dina Bensaïd, directrice générale de l’OPM, des séances de travail à distance, donc virtuelles ont été organisées. Ce qui nous a permis de faire plusieurs enregistrements vidéo et d’attiser nos créativités, une expérience bien appréciée qui a pris fin à l’Aïd Al Fitr. Ce qui est sûr, c’est qu’on parle, pour ce qui est du domaine artistique, d’une reprise de la session janvier 2021, pour tout ce qui est événements, concerts, festivals... Il n’y a aucune vision pour cette année. Il y avait une possibilité de se produire au nouveau théâtre de Casablanca puisqu’on y avait déjà fait deux répétitions générales, seulement, avec la crise sanitaire, rien n’est prévu.

Comment se positionne l’OPM au niveau mondial ?
L’OPM prend de plus en plus une renommée maghrébine, arabe et européenne. Plusieurs solistes internationaux de renom ont participé à l’orchestre en ses 21 ans d’existence : pianistes, violonistes, violoncellistes, chefs d’orchestre, chanteurs (lyrique). Cette diversité renforce les acquis et permet la notoriété. Sans compter les opéras de haut niveau, les ballets organisés dont le dernier « Le lac des cygnes » de Tchaïkovski avec des troupes de Russie en février 2020.

Que pouvez-vous dire des 22 ans d’expérience au sein de l’OPM ?
J’ai rejoint l’OPM en 1997 immédiatement après mon retour de France où j’ai passé mes 6 années d’étude et obtenu, en fin de cursus académique une médaille d’or en violon, une médaille d’or en musique de chambre à l’unanimité avec félicitations du jury ainsi que le grand Prix du département de Bouchesdu- Rhône. L’idée était d’intégrer, en premier lieu, l’orchestre en tant que concertiste, en faisant des solos. Mais l’OPM avait besoin de moi beaucoup plus en tant que musicien de premier violon et comme formateur académique de haut niveau. Au sein de l’orchestre, je suis premier violon et co-soliste.

En ces 22 ans, j’ai formé, en parallèle, des jeunes du conservatoire de Rabat, de Salé et à travers tout le Maroc dont la plupart ont intégré soit l’OPM, soit l’orchestre symphonique Royale ou la Gendarmerie Royale. Au niveau de l’Orchestre des Forces Royales Air, j’ai travaillé de 1997 à 2005, une période représentant le noyau de l’OPM. La formation est un devoir puisqu’elle permet de transmettre aux jeunes tout le savoir-faire et l’expérience cumulée pendant les années d’apprentissage en musique classique.

Propos recueillis
par Bouteina BENNANI