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A Deroua, l'omerta de l’informel fait des siennes


Rédigé par Houda BELABD Lundi 26 Juin 2023

Comme à l’accoutumée, en ce beau milieu d’an estivalier, les vendeurs à la sauvette deviennent les maîtres des lieux à Deroua. Tour d’horizon.



Photo: droits réservés.
Photo: droits réservés.
Des nerfs d’acier et une patience en béton. Voici ce qu’il vous faut pour déambuler ou circuler en voiture à Deroua en toute quiétude, ces jours-ci. Et pour cause, les vendeurs à la sauvette déferlent sur les principales avenues de la commune, donnant le ton d’une cacophonie à sortir de leurs gonds les habitants et des simples usagers de la route.

«Il y a un mois, je rentrais de l’Omra depuis l’aéroport Mohammed V de Nouaceur. Pour rentrer chez moi à Mohammedia, le passage par Deroua est inéluctable. Il s’agit même d’un raccourci vers les grandes villes, à l’instar de la route de Mediouna et celle de Sidi Hajjaj », se rappelle Hamid, un sexagénaire, avant de poursuivre : «Il m’a fallu 5 minutes chrono pour arriver de Nouaceur à Deroua mais presque une éternité pour en sortir. Il y avait des ferrachas partout, et conduire en pareilles circonstances relève du parcours du combattant ».

Selon un état des lieux réalisé par nos soins et selon plusieurs témoignages récoltés, chaque année, dès que la température fait exploser le mercure, plusieurs vendeurs à la sauvette prennent d’assaut les artères de la commune. Qu’ils soient des vendeurs ambulants ou des colporteurs itinérants, des ferrachas (vendeurs exposant leurs marchandises à même le sol) ou des marchands à triporteurs, leur brouhaha qui s’élève aux cieux a de quoi causer l’ire des uns et le dégoût de tant d’autres.

Pour comble de gabegie , ces vendeurs ont recours à la vente à la criée, un procédé de vente à l’ancienne, formellement interdit dans les lois en vigueur, même dans les bazars touristiques et autres marchés publics du Maroc. Mais puisque le secteur informel est dépourvu de toute structure juridique d’encadrement, ces vendeurs font fi de la moindre logique réglementaire qui puisse tempérer, un tant soit peu, leur hargne affairiste.

De plus, ces marchands de produits cosmétiques, gadgets technologiques, vêtements d’intérieur, tenues et accessoires de baignade, à bas prix doivent, ces jours-ci, faire face à des concurrents de taille : les vendeurs des ustensiles spécial fête du mouton qui sont entrés dans la danse il y a plus d’une semaine. De cette concurrence, une promiscuité est née. Laquelle promiscuité se termine en échauffourées, sinon en pugilats, de jour comme de nuit.

Selon un agent des forces de l'ordre que nous avons interrogé, tout comme Marwa, propriétaire d'une boutique de prêt-à-porter, ces vendeurs font l'objet d'un chassé-croisé incessant avec les autorités locales. Ils peuvent plier bagage, changer de place, partir, revenir et toujours redoubler d’imagination et de vigilance pour réoccuper les lieux, plus insistants et plus tenaces que jamais. «L’on se croirait presque dans un jeu de cache-cache ou dans un palpitant film d’action », ironise Marwa, sans méchanceté aucune.

Quid de la sensibilisation ?

Alors que la société civile se coupe en quatre afin de minimiser l'impact du secteur informel sur les citoyens et l'économie du pays, à coup de campagnes de sensibilisation ad hoc, ces marchands réfractaires à la structuration normative de leur commerce, continuent de prospérer en toute quiétude, dans une quasi-omerta, au moment même où le Conseil de la ville de Casablanca raisonne, dorénavant, en termes de smartisation de tous les services commerciaux de la vie quotidienne. Avez-vous dit disparités économiques ?



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