L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

36ème Sommet ordinaire de l’Union Africaine : Faire de la ZLECAF le levier de l’intégration économique


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 20 Février 2023

La 36ème Assemblée de l’Union Africaine, tenue du 18 au 19 février à Addis-Abeba, dont la présidence est assurée désormais par l’Union des Comores, a été l’occasion d’inviter les autres pays africains à rejoindre le marché commun et à lever les obstacles au libre-échange entre Etats, car une fois son implémentation rendue effective, elle permettra un boom économique mais surtout un développement propulsé par l’intégration régionale. Grille de lecture.



Ce fut l’un des moments forts du 36ème Sommet ordinaire de l’Union Africaine, tenu 18 au 19 février à Addis-Abeba en Ethiopie, quand le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a passé le relais au président de l’Union des Comores, Azali Assoumani. Un moment empreint de solennité et plein de symboles comme l’a souligné le nouveau chef de la présidence tournante de l’UA : «notre organisation vient de prouver au monde entier sa conviction que tous les pays ont les mêmes droits».

Il est aussi l’expression des dirigeants africains de montrer que l’organisation panafricaine est résolument attachée aux valeurs de paix et de démocratie dans l’entente et le respect mutuel. Un idéal qui ne peut être concrétisé qu’à travers une coopération interafricaine renforcée et dynamique, mais aussi et surtout par des échanges économiques intercontinentaux plus élaborés pour accélérer le développement des Etats du continent.

En la matière, le choix du thème pour cette conférence 2023 n’est pas fortuit puisqu’il s’est agi de l’«Accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)». C’est aussi à juste raison que les participants des 54 Etats membres de l’UA ont débattu de plusieurs questions dont, entre autres, la réforme institutionnelle de l’Union, l’état de la paix et de la sécurité dans le continent, l’octroi d’un siège à l’UA au sein du G20.
Concernant la ZLECAF, il y a urgence. En effet, sur les 54 pays signataires de l’accord, 44 l’ont ratifié. Pour Antoine Bouët, directeur du Centre d'Études Prospectives et d'Informations Internationales (CEPII), «la mise en place de la Zlec est très en retard». Par ailleurs, en plus de la pandémie de Covid-19, d’autres éléments ont retardé la mise en œuvre de la Zlec comme la guerre en Ukraine et la montée des prix agricoles mondiaux qui ont affaibli la sécurité militaire en Afrique. 
 
Permettre une relance de l’économie 
 
Il a été également questions, lors de ce Sommet, de la crise alimentaire mondiale, de la réponse de l’UA à la pandémie de la Covid-19, de l’évaluation du premier plan décennal de la mise en œuvre de l’Agenda 2063, des questions relatives à la Zone de libre-échange continentale (ZLECAF) et du changement climatique. Dans son premier discours, en tant que président de l’UA, le chef de l’Etat de l’Union des Comores a déjà une priorité qu’est l’annulation de la dette africaine afin de permettre une relance de l’économie post-Covid, mais aussi faire face aux impacts négatifs de la crise en Ukraine.

En effet, selon la Banque mondiale, 22 États africains sont aujourd’hui en situation de détresse au regard de leur dette, et concentrent une part notable des 1071 milliards de dollars de la dette extérieure du continent. Ce qui fait dire à Azali Assoumani que pour «une viabilité de la dette africaine, nous exhortons la mise en place d’un cadre commun de règlement de cette dette qui sera plus inclusif et intégrant les créanciers bi et multilatéraux et aussi les créanciers privés, avec un soutien renforcé du Fonds monétaire international».
Un sujet qu’avait abordé Macky Sall lors sa prise de fonction à la tête de l’Union Africaine, le 5 février 2022, quand il rappelait que les économies africaines étaient sous financées et mal financées parce que les pays du continent continuent de payer de façon injuste des taux d’intérêt trop élevés, à cause d’un système inéquitable d’évaluation du risque d’investissement.

Selon lui, cette situation a été confirmée par plusieurs études, dont le Rapport 2022 sur le financement du développement durable publié en avril 2022. Ce document a relevé en termes explicites la sévérité des agences vis-à-vis des pays du Sud et leur relative indulgence à l’égard des pays industrialisés.
D’où pour cet économiste togolais, l’Afrique doit agir autrement. L’ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques, puisque c’est de lui qu’il s’agit, suggère la révision, de fond en comble, des accords de libre-échange entre les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifiques) et l’Union Européenne (UE) pour les rendre plus équitables.
 
Forte participation marocaine
 
A cet égard, il invite à un débat plus approfondi sur la ZELCAF dans le cadre de ce vaste marché commun continental, de «petites» économies devront rivaliser avec des mastodontes comme le Maroc. En somme, plus que le «libre échange», prôner le «juste échange». Par ailleurs, huit des 46 pays africains ayant ratifié l’accord de la ZLECAf sont déjà engagés dans le processus de commercialisation de marchandises sous les règles préférentielles de cette Zone, notamment l’Egypte, la Tanzanie, le Rwanda, le Kenya, Maurice, le Cameroun, le Ghana et la Tunisie. 

Justement, parlant du Maroc, il faut dire que le Royaume a été au cœur de l’événement et a activement participé aux travaux, outre le discours de SM le Roi adressé aux participants à la 2ème Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Commission Climat pour la région du Sahel, tenue en marge du Sommet.
Il en a été ainsi de la réunion ministérielle organisée par le Secrétariat Exécutif de l’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (OTICEN) et la Commission Africaine de l’Energie Nucléaire (AFCONE). Au cours de laquelle, M. Nasser Bourita a souligné que le Maroc, sous la Haute Vision de SM le Roi Mohammed VI, est engagé à promouvoir la paix et le développement de l’Afrique à travers la coopération Sud-Sud dans le domaine des usages pacifiques de l’énergie nucléaire. Le Maroc est devenu, d’ailleurs, Etat Partie de ce Traité après sa ratification en mars 2022.

Rappelons que le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a représenté SM le Roi Mohammed VI à ce 36ème Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. La délégation marocaine prenant part à ce Sommet est composée notamment du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, de l’Ambassadeur Représentant permanent du Royaume auprès de l’Union Africaine et de la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi et de l'Ambassadeur Directeur Général de l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), Mohamed Methqal.
Wolondouka SIDIBE


 

Billet : « Force d'imposition de la paix », vous avez dit !

«L'Afrique a besoin d'action pour la paix… Nous devons continuer à lutter pour la paix. Néanmoins, pour parler sans détour, les mécanismes de paix vacillent !». C’est en ces termes que s’est exprimé le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, au 36e sommet de l'Union Africaine.

Se disant profondément préoccupé par la situation en République démocratique du Congo (RDC) et au Sahel, le patron de l’ONU propose la création d’une «force d'imposition de la paix» pour faire face aux défis sécuritaires du continent. Une force qui sera soutenue par son institution et avec des financements garantis.

«Force d'imposition de la paix», avez-vous dit ! La belle trouvaille pour faire face aux défis sécuritaires du continent, qui dit mieux ! L’idée n’est pas nouvelle même si la question est d’une actualité brûlante. On se rappelle déjà de cette autre déclaration du président en exercice de la CEDEA, Umaro Sissoco Embalo, s’agissant d’une armée sous régionale de lutte contre les coups d’Etat dans cette partie du continent.

Le Secrétaire général de l’ONU enfonce le clou : «(…), il faut que ces opérations aient un mandat du Conseil de sécurité sous le chapitre VII (NDLR : Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression)». Comme dirait l’autre, c’est dans le détail que se cache le diable.

En analysant de près cette histoire de force d’imposition de la paix, on est obligé de se remémorer de la destruction de la Libye avec toutes les conséquences que cela a entrainé, lesquelles continuent de sévir aujourd’hui au Sahel. Les pays du 5G Sahel paient aujourd’hui le lourd tribut, dont en première ligne le Mali et le Burkina Faso. Une opération qui a été menée sous le mandat des Nations Unies, faut-il rappeler.

Cette proposition d’Antonio Guterres a aussi des contours flous car jusqu’à quel moment peut-on parler «d’atteinte ou menace à la paix» ? Ne vaudrait-il pas mieux de combattre le mal à la racine ? Or celle-ci est connue de tous : c’est l’extrême pauvreté dans laquelle végète la population africaine. Le Secrétaire général aurait pu plaider en faveur d’un plan Marshall pour l’Afrique, demander l’annulation de la dette des pays africains, exiger un commerce équitable, pourfendre le comportement léonin des grands groupes mondiaux dans la fixation des prix des matières premières. Voilà le vrai débat et c’est de cela que l’Afrique a besoin.
 
Wolondouka SIDIBE
  
 

 


Forum Africa21 : Stratégies de sécurité et de résilience en débat à Casablanca

C’est officiel. La première édition du Forum africain Africa 21 se tiendra mardi et mercredi (les 21 et 22 courant) à Casablanca. Placé sous le thème «L'Afrique au cœur des stratégies de sécurité et de résilience, à l’ère du 21è siècle» et initié par News Com Africa Holding, ce forum se veut une plateforme de référence pour les thématiques liées à la résilience et à la sécurité continentales.

Elles seront débattues sous tous leurs aspects, et ce, en concordance avec la vision Royale pour l’émergence d’un continent résilient et souverain sur des thématiques d’enjeux majeurs pour le 21e siècle.
Cette rencontre couvrira trois volets d’importance majeure pour le continent, à savoir la Sécurité Hydrique, la Souveraineté Énergétique et l’Indépendance Alimentaire à l’heure du changement climatique, de la désertification et des enjeux liés à la croissance à l’ère du 21e siècle, précise-t-on de même source.

Prendront part à cet évènement, selon les organisateurs, des représentants d’organisations internationales et continentales, des maires de villes africaines, des experts nationaux et internationaux, des entrepreneurs et des professionnels des secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture.

Plusieurs panels seront organisés deux jours durant autour de différentes thématiques relatives notamment à «l’Innovation technologique dans la lutte contre le stress hydrique : un vecteur de développement», «Quel modèle de transition énergétique à l’heure de la décarbonation», «L’industrie agroalimentaire en Afrique : Quelles actions concrètes pour atteindre la sécurité alimentaire», «Les métiers verts de demain, quelle place dans l’enseignement et la formation professionnelle ?» et «Climat des affaires en Afrique : pour un cadre propice au développement des TPE-PME».
 
Des Prix à la créativité

Cette première édition sera marquée par l’attribution de trois Prix Africa 21 en vue de récompenser la créativité et l’engagement des talents et des entreprises à la suite d'initiatives responsables et engagées. Il s’agira notamment du Prix Africa 21 de l’Innovation, Prix Africa 21 de l’Engagement et Prix Africa 21 d’Honneur.

Rappelons que d’après les chiffres des Nations Unies en 2021, 72% des ressources hydriques sont utilisées pour le secteur agricole. De ce fait, une coopération optimale et une approche intégrée et participative est nécessaire pour une gestion efficace et efficiente du nexus sécurité Eau-Énergie-Alimentaire en Afrique. Le Maroc consacre une place importante au nexus sécurité hydrique-énergétique-alimentaire en Afrique.
Enfin, en tant qu’acteur engagé dans le développement du Royaume, News Com Africa Holding est à l’initiative de plusieurs projets et manifestations tels que le cycle de conférences Morocco 21 pour le nouveau modèle de développement. Il a notamment organisé la participation du Royaume au Forum Mondial de l’Eau à Dakar en mars 2022.

 

Production agricole au Ghana : Un programme de 32,5 millions $ pour stimuler le secteur

Depuis 5 ans, le gouvernement ghanéen déploie une politique agricole axée sur l’amélioration de la productivité dans les filières porteuses qui ont abouti au lancement de plusieurs projets dans les zones à fort potentiel agricole. Dans ce cadre, l’Exécutif vient de donner le coup d’envoi d’un programme intitulé «Savannah Agricultural Value Chain Development Programme (SADEP)» au profit des petits exploitants agricoles situés dans le nord du pays.

D’un coût total de 32,5 millions $, ce programme cofinancé avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD) s’inscrit dans le cadre du «Projet d’amélioration de la productivité agricole dans la zone de la savane (SAZAPIP)», lancé par l’Exécutif depuis 2017. Il sera mis en œuvre sur une période de cinq ans à travers 9 districts et cible notamment les chaînes de valeurs de céréales, d’oléagineux et de l’aviculture.

«Des intrants tels que des engrais et des semences seront fournis aux agriculteurs commerciaux et aux petits agriculteurs pour stimuler la production locale de riz, de soja et de maïs», explique Felix Dramani, coordinateur du SAPIP. En outre, un effectif de volailles constitué de 50.000 pintadeaux, de poussins de chairs et de pondeuses sera mis à disposition des ménages agricoles bénéficiaires à des tarifs subventionnés pour leur permettre de démarrer une production de viande et d’œufs de table.

En ce qui concerne les retombées socio-économiques, les autorités tablent sur la création d’environ 20.000 emplois à terme. Au Ghana, le secteur agricole contribue à hauteur de 20% au PIB et emploie environ 30% de la population active, selon les données de la Banque mondiale.

Le projet d'amélioration de la productivité agricole de la zone de savane (SAZAPIP) vise à transformer les chaînes de valeur agricoles pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la création d'emplois et de richesses dans la zone de savane du nord du Ghana. Ce projet augmentera, entre autres, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les revenus des agriculteurs grâce à une productivité et une diversification agricoles accrues.
 

Défense sanitaire en Afrique : La BAD et la BID misent sur l'industrie pharmaceutique

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque islamique de développement (BID) viennent de signer, à Djeddah, un plan d'action conjoint de partenariat pour le développement du secteur de l'industrie pharmaceutique dans leurs pays membres africains. Ce plan offre un nouveau cadre pour renforcer la coopération et les priorités de développement mutuelles, en mettant l'accent sur le renforcement des systèmes de défense sanitaires du continent. Le plan d'action conjoint permet aux deux institutions de développer une réserve commune de projets bancables, autour d’axes clés complémentaires, auxquels chacune apporterait son avantage comparatif. Rappelons qu’en 2017, les dirigeants des deux institutions avaient signé un protocole d'accord de cofinancement visant à intensifier les activités de cofinancement entre 2018 et 2020. Une enveloppe de 2 milliards de dollars avait été affectée aux cofinancements, répartie à parts égales entre les deux organismes. Le protocole d'accord a été prolongé jusqu'en décembre 2023, afin d'intensifier le cofinancement dans des secteurs stratégiques.








🔴 Top News