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2022, l’an de tous les contrastes : Joies et épreuves d’une année mi-figue, mi-raisin


Rédigé par L'Opinion Dimanche 1 Janvier 2023



2022, l’an de tous les contrastes : Joies et épreuves d’une année mi-figue, mi-raisin

La prouesse de l’année

Le 10 décembre 2022 restera gravé dans les annales du football national, grâce à la prouesse réalisée par les Lions de l’Atlas en se qualifiant à la demi-finale de la Coupe du Monde, Qatar 2022, pour la première fois en six participations. Si le dernier exploit de l’équipe nationale remontait à 1986 au Mexique où elle avait atteint les huitièmes de finale, les «enfants» de Regragui ont montré qu’ils visent haut et que leur ambition n’a pas de limite.

En signe de gratitude, des dizaines de milliers de Marocains ont accueilli en héros les membres de toute l’équipe à leur retour à Rabat après leur incroyable épopée. SM le Roi Mohammed VI a également réservé un accueil triomphal aux Lions en compagnie de leurs mamans, exprimant sa fierté d’un effectif qui a honoré le Maroc.


 

Soufiane El Bakkali : le prodige athlétique

L’année 2022 n’a pas été seulement l’année des prouesses footballistiques mais également une année lumineuse pour l’athlétisme marocain qui a brillé à l’échelle mondiale. À l’instar des Lions de l’Atlas, le champion marocain Soufiane El Bakkali a marqué, à son tour, l’Histoire en remportant la médaille d’or au championnat du monde tenu en juillet dernier à Eugène aux Etats Unis.

Le prodige marocain est arrivé premier au 3.000 m steeple, mettant ainsi fin à l’hégémonie kényane sur ce trajet. Cet exploit lui a valu un rayonnement international. La Confédération africaine d’athlétisme l’a désigné meilleur athlète masculin de l’année 2022 en Afrique. Ce qui laisse espérer plus dans la carrière exceptionnelle de ce jeune athlète de 26 ans qui rappelle aux Marocains les jours glorieux de Saïd Aouita et Hicham EL Guerrouj.

 

La fin de l’intermède covidien

2022, l’an de tous les contrastes : Joies et épreuves d’une année mi-figue, mi-raisin
Nul ne peut nier que la pandémie a chamboulé le quotidien de tous les êtres humains, dont les Marocains qui ont subi tout au long de deux ans les vicissitudes des variants du SARS-COV-2 qui surgissaient à intervalles réguliers. À cela s’ajoute l’angoisse chronique due à la peur de la contagion, les confinements partiels et les restrictions de mobilité. Tout cela n’est plus qu’un souvenir.

En 2022, la vie a repris son cours normal sans les restrictions que le gouvernement a tenté d’éviter à tout prix malgré l’inquiétante flambée des cas en février. L’épisode final a pris fin début octobre, avec la suppression de toutes formes de restrictions sanitaires à l’entrée du Royaume pour les voyageurs et les touristes étrangers. En dépit de ce retour à la normale, l’état d’urgence sanitaire est toujours en vigueur.

Espagne, Allemagne : la fin des orages

2022, l’an de tous les contrastes : Joies et épreuves d’une année mi-figue, mi-raisin
2022 a été l’année des réconciliations par excellence contrairement à l’année précédente qui fut celle des discordes et des crises diplomatiques. Après avoir vécu la pire crise diplomatique de leur Histoire, le Maroc et l’Espagne ont retrouvé le chemin de l’entente. Madrid a ni par revenir à la raison après l’épisode de “Ghali Gate”.

Ainsi, après plus d’une année de rupture, le gouvernement ibérique a annoncé son soutien au plan d’autonomie dans la lettre envoyée, le 14 mars, à SM le Roi par Pedro Sanchez qui, le 12 avril, a effectué une visite au Maroc pour remettre la coopération bilatérale sur les rails. Un scénario pareil s’est produit avec l’Allemagne qui a mis un terme à l’orage diplomatique en soutenant le plan d’autonomie. Un soutien réitéré lors de la visite d’Annalena Baerbock au Royaume, le 25 août, qui a couronné le processus de réconciliation.

 

Gazoduc Nigeria-Maroc, grand favori !

Durant une année marquée par la course aux gazoducs, le pipe Nigeria-Maroc s’est démarqué en décrochant le soutien de moult investisseurs et Etats. Au moment où Alger tente de remettre sur le devant de la scène son projet de gazoduc avec le Nigeria qui traîne dans les tiroirs depuis les années 1980, le tracé ouest-africain défendu par Rabat maintient le cap, comme en témoignent les cinq mémorandums d’entente tripartite signés, dernièrement, entre le Maroc et cinq pays du continent, notamment la Guinée, le Ghana et la Gambie.

Cette « autoroute » gazière reliant seize pays concernés, treize pays atlantiques et trois pays enclavés, prend une nouvelle dimension économique, politique et stratégique. Elle permettra de créer davantage de richesses dans la région, de renforcer la coopération économique entre les pays concernés et de se diriger vers l’autosuffisance énergétique. Ce projet est d’autant plus important dans le contexte actuel de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Il sera connecté au Gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen. De quoi arrimer l’Afrique et l’Europe.

 

Réouverture du pont Allenby

Unique fenêtre sur le monde pour les Palestiniens de Cisjordanie et des territoires occupés, le point de passage du pont Allenby a été rouvert de manière permanente grâce à une médiation du Maroc auprès des autorités israéliennes. Grace à Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui, en partenariat avec la présidence américaine, a incité Amman et Tel Aviv à acter la réouverture, les flux de voyageurs et de marchandises ont repris, dont les grands bénéficiaires sont les Palestiniens.

Par cette action humaine concrète qui vient s’ajouter à une multitude d’autres actions initiées par le Royaume en faveur de la Palestine, le Maroc réaffirme son rôle de «faiseur de paix» qu’il s’est engagé à consolider à la faveur de la reprise de ses relations diplomatiques avec Israël, en vue de préserver la paix, la cohésion et les échanges vertueux entre les peuples.


 

Nador prise d’assaut

La ville de Nador a également vécu un événement troublant durant cette année. Le 24 juin 2022, un groupe de ressortissants subsahariens armés venus d’Algérie ont vu déjouer leur tentative de passage de la clôture entre Nador et Mellilia, par les autorités marocaines. Un triste événement qui s’est soldé par 140 blessés parmi les éléments de forces de sécurité marocaine, 76 parmi les migrants et cinq décès lors des bousculades. La justice marocaine a condamné en appel à trois ans d’emprisonnement 18 migrants d’entre eux.

L’ange-gardienne des enfants abandonnés nous quitte

En 2022, la passionaria marocaine des femmes et de l’enfance en détresse a tiré sa révérence. De par sa combativité, son audace et son altruisme, Aïcha Ech-Chenna demeure un exemple d’abnégation pour la défense des causes justes. Présidente fondatrice de l’Association Solidarité Féminine (ASF), elle a porté à bout de bras, pendant 50 ans, la cause des mères célibataires et de leurs enfants abandonnés.

Fondée en 1985, ASF a été la première association au Maroc à dispenser des formations pour rendre ces femmes autonomes et les aider à s’adapter à leur nouvelle condition. Aussi, cette militante de première heure a-t-elle oeuvré, tout au long de sa vie active, pour le soutien des mamans précoces craignant d’être désignées à la vindicte et l’opprobre publiques.

 

Tragédie de Ryan

2022, l’an de tous les contrastes : Joies et épreuves d’une année mi-figue, mi-raisin
Le 1er février 2022, tout le peuple marocain avait le coeur serré, lorsque Rayan, âgé tout juste de 5 ans, chute par mégarde dans un puits abandonné de 32 mètres de profondeur et d’un diamètre d’à peine 45 centimètres, un boyau étriqué et inaccessible. Plusieurs équipes techniques se sont mobilisées pendant cinq jours pour le sauver. Vu la nature du sol propice aux éboulements, les sauveteurs se sont retrouvés dans l’incapacité d’élargir le diamètre du puits, essayant malgré tout de creuser prudemment tout autour.

Une foule énorme s’est rendue sur les lieux pour suivre les opérations de sauvetage, tout en adressant ses prières pour que le jeune garçon soit sauvé. Hélas, malgré tous ces efforts, le petit Rayan rendra l’âme à la sortie du puits. La triste nouvelle s’est répandue dans le monde entier, créant un élan de solidarité sans précédent à l’égard de sa famille.

La trahison venue de Tunis

Un coup de poignard dans le dos. C’est ce qu’ont ressenti les Marocains lorsque le Président tunisien, Kaïs Saïed, a décidé unilatéralement d’inviter le chef du polisario, Brahim Ghali, au Sommet Japon-Afrique (TICAD8) en août dernier. Pis encore, les autorités de la Tunisie, pays jusque-là considéré comme frère et ami du Maroc, ont réservé un accueil digne d’un Chef d’Etat à Brahim Ghali.

La réaction marocaine ne s’est pas faite attendre puisque le Royaume a décidé de rappeler son ambassadeur à Tunis pour protester contre «cette attitude hostile et préjudiciable», a expliqué le communiqué du MAE. En réponse, la Tunisie a également rappelé son ambassadeur à Rabat. Difficile de ne pas voir la main d’Alger derrière cette action tunisienne, puisque le pays du Jasmin traverse une grave crise économique et politique, et compte sur le soutien de son voisin.

 

Les Marocains face à l’inflation

À peine le Royaume s’est-il immunisé contre les ravages du Covid-19 qu’il s’est retrouvé face à un ennemi tout aussi redoutable : l’inflation qui a culminé à 8,3%. Cette inflation importée a durement touché les bourses des Marocains qui ont dû payer plus cher, entre autres, leurs pleins de carburants. Jamais les prix du gasoil et de l’essence n’ont atteint des niveaux aussi élevés. Les citoyens se sont également rendu compte de la cherté du coût de la vie en se rendant aux supermarchés où le niveau des prix des produits alimentaires a augmenté de 14,3%.

Le gouvernement n’a trouvé d’autres choix que d’augmenter la compensation du gaz, du sucre et du blé, et de subventionner le transport routier pour atténuer la flambée des prix. Pour sa part, Bank Al-Maghrib a augmenté le taux directeur à 2,5% dans l’espoir d’un retour à la normale.

 

Le Nord dévoré par les flammes

Un mort, des dizaines de blessés, des centaines, voire des milliers, de familles évacuées et près de 9200 hectares de forêts ont été réduits en cendres… C’est sur ce bilan dramatique que se sont achevées les incendies qui ont ravagé, le 13 juillet 2022, en l’espace d’une semaine, le Nord du Royaume, en l’occurrence les villes de Larache, Ouezzane, Tétouan, Taza et Chefchaouen.

La virulence des flammes, attisées par les vents violents, a contraint près de 1.156 familles à évacuer les zones embrasées, fuyant cet enfer. Le Royaume a été frappé par une vague caniculaire, avec des températures s’élevant à 45 °C, d’autant plus dans un contexte marqué par la sécheresse et le stress hydrique. Mais, avec courage et bravoure et grâce à la fédération des efforts des équipes d’intervention et de la population, les foyers ont été maîtrisés dans les quatre provinces.